jeudi 7 mai 2015

Le qi gong pénètre lentement mais sûrement à l'hôpital

Au moment où nous apprêtons à faire ensemble un pas sur la santé, il m'a semblé utile de faire le point sur la pénétration du Qi Gong dans les hôpitaux français. Cet article n'est sans doute pas exhaustif.

Le Qi gong fait partie des 5 piliers de la médecine traditionnelle chinoise : l'acupuncture, le massage (tuina), la pharmacopée chinoise, la diététique chinoise, le Qi gong. . Il rétablit les énergies vitales.

Le recours aux techniques complémentaires ou alternatifs de santé connaît une extension régulière. Près de 4 français sur 10 y font appel, et tout particulièrement les malades atteints du cancer. Ils veulent se sentir actifs et non passifs face à la maladie. Ne pas faire que subir, aussi bien les symptômes que les effets secondaires liés aux traitements. C'est une des raisons pour lesquelles ils se dirigent vers ces pratiques.
Pour les personnes ayant une pathologie, un handicap ou tout simplement pour les personnes âgées le Qi Gong  favorise la circulation du sang dans les veines et les artères par des gestes doux, progressifs et répétitifs pouvant s'effectuer en statique ou en déplacement, debout ou assis, voire en décubitus.
De son côté, l'académie nationale de médecine reconnaît l'intérêt du Qi Gong dans le traitement des lombalgies, des fibromyalgies, de l'ostéoporose, l'amélioration de l'équilibre en réduisant le risque de chutes, la qualité de vie des insuffisants cardiaques, asthmatiques, patients souffrant de broncho-pneumopathies et diabètes obèses; également efficace dans les cas de Parkinson, Alzheimer, schizophrénie, anorexie et dépression nerveuse.
« Nous soignons plus de 60 symptômes », affirme LI Jie, directrice de l'Institut de recherche de Gi Gong médical à la faculté de médecine de Shanghai (Chine) qui rappelle qu'à l'origine, le Qi Gong était « une danse pour faire circuler les blocages ». Une étude, menée dans son institut depuis 30 ans, indique par exemple que 70% des patients atteints d'hypertension qui font 3 à 5 séances de Qi Gong par semaine de 60 à 70 mn chacune voient leur tension diminuer, leurs fonctions cardiaques et leur état émotionnel s'améliorer. Des résultats déjà visibles au bout d'un an.

A l'hôpital Georges Pompidou

Qi" veut dire "énergie, souffle", et "gong" désigne le mouvement, le travail, l'effort. Le qi-gong a donc pour objectif de favoriser la circulation de l'énergie dans le corps grâce à des mouvements doux. Il complète la prise en charge des patients en les aidant à mieux supporter leurs traitements de chimiothérapie et de radiothérapie.
Les patients atteints de cancer suivent régulièrement des séances de qi-gong en complément de leurs traitements. Le moniteur est un infirmier spécialement formé à cette discipline. "Le principe du qi-gong est de stimuler, de tonifier l'organisme, d'acquérir une meilleure perception de son corps et de travailler la souplesse, de renforcer les articulations et de stimuler l'énergie. Le qi gong permet enfin d'harmoniser le corps et l'esprit", explique François Lerou, infirmier et moniteur de qi gong.
Le qi gong associe des visualisations mentales à un travail sur la respiration et permet à la manière de la méditation  de se concentrer sur l'instant présent. Les patients peuvent ainsi reproduire chez eux des postures de qi gong  pour atténuer leur anxiété et mieux supporter leurs traitements. Les patients font d'ailleurs régulièrement le point en consultation avec leur oncologue sur la façon dont le qi gong complète leur prise en charge.
Le qi gong est un art énergétique thérapeutique  sérieusement évaluée par l'autorité hospitalière au travers d'un questionnaire distribué aux pratiquants. On jauge leur bien-être physique, fonctionnel et émotionnel avec des questions par exemple sur la perception des douleurs, de la fatigue et du stress au fil des séances.
Difficile pour l'instant d'objectiver précisément et à grande échelle les résultats. Un projet de recherches comparant différents groupes de patients pourrait être mis en place pour mesurer les bienfaits du qi gong en complément des traitements anti-cancer.

A l’hôpital Gustave Roussy et à la Salpêtrière

la mise en place d'un atelier de Qi Gong en "soins de suite s'inscrit dans la cohérence du plan stratégique AP-HP 2010-2014 qui intègre les pratiques énergétiques comme complémentaires dans leur projet institutionnel.






Nathalie Renvoisé est chef de projet du programme "Mieux vivre" à l'Institut Gustave Roussy. Elle explique ce que comporte ce programme et comment se sont mis en place les ateliers de Qi Gong




Au service nutrition du professeur Jean-Michel Oppert, à la Pitié-Salpêtrière

les pratiquants sont des patients tout juste hospitalisés ou suivis de près par les médecins de l’hôpital  et qui viennent ici chaque semaine à ces séances de qi gong afin de soulager leurs grands et petits tracas liés à ce handicap « Pour eux, pratiquer la natation ou la marche à pied s’avère impossible, dit l’éducateur, qui dispense la discipline depuis six ans à l’hôpital. Avec cette gymnastique douce, faite de mouvements progressifs et de positions alternées, ils retrouvent non seulement le goût de l’activité physique, mais surtout un profond bien-être. »

Car les bienfaits de cette pratique sont innombrables. Ses patients ne cessent de lui répéter, éternellement reconnaissants, qu’après une séance ils retrouveraient le sommeil pendant au moins trois jours. Et, quand ils s’y adonnent régulièrement, elle amenuiserait leurs douleurs au niveau des articulations et soulagerait leur arthrose. Finalement, tous le disent : ils retrouvent la joie de vivre. Car, derrière le corps, c’est le mental que vise cette philosophie, fondée sur le yin et le yang, symboles de l’équilibre des forces de la vie : « Ils ont souvent une image très négative de leur corps et d’eux-mêmes. Avec le qi gong, ils se réapproprient leur corps, l’apprécient à nouveau et retrouvent confiance en eux. »

Ce principe d’harmonisation du corps et de l’esprit se révèle un précieux outil dans bien d’autres services. Quelques blocs plus loin, le qi gong s’est invité voilà un an en rhumatologie. Et il n’y a pas qu’à la Pitié qu’il est dispensé.

A l’hôpital Clemenceau, à Champcueil (91)

Thierry Sobrecases l’enseigne à des patients atteints de la maladie de Parkinson ou de troubles neurologiques graves. »Ils sont victimes de crampes qui les paralysent brutalement. Leur seul recours, ce sont les traitements médicamenteux, parfois difficiles à supporter, dit-il. En travaillant leur souffle, ils parviennent à les retarder. »
L'activité Qi Gong à l'hôpital entre dans une démarche de soin. Les interactions entre les équipes de soins et Thierry Sobrecases sont régulières afin de discuter du contenu des séances, de la progression pédagogique et des éventuelles difficultés rencontrées. Un bilan est fait à chaque fin de séance et transmis au médecin. 


A l’hôpital Manhès, à Fleury-Mérogis

Le professeur l’utilise pour venir à bout des addictions et soulager les troubles psychiatriques .« On ne guérit pas les malades, on les aide simplement à se sentir mieux », nuance-t-il.

A l'hôpital Léon Bérard, à Toulon

Les effets du Qi Gong ont été démontrés scientifiquement en ce qui concerne la stimulation de l'immunité, la régulation du rythme cardiaque et de la tension artérielle, ce qui en fait un soin tout indiqué pour les pathologies cardiaques

A l'hôpital Bretonneau de Tours

pour le traitement de la douleur

les colloques sur le qi gong

·         Le 30 avril 2011, au colloque "Tai chi chuan et santé", organisé par la Fédération Française de Wushu, le Dr Thierry Bouillet, oncologue au C.H.U. d'Avicenne et M. Pierre Yves Roquefere, Délégué Technique National de la Fédération  et spécialiste en ingénierie du sport ont confirmé l'effet bénéfique d'une pratique sportive adaptée régulière
 
·         Le 13 avril 2013, le colloque sur "Qi Gong et neurosciences" poursuit la nécessaire démarche de la Recherche/Action entamée en 2011. En septembre , son impact positif sur le cerveau a été établi par le CHU de  Caen.
 
·         Qu'il s'agisse du traitement de la douleur, des soins esthétiques ou de l'exercice physique, l'importance accordée aux soins de support en cancérologie croît, même si les initiatives restent encore insuffisantes. Le 4ème congrès de l'Afros (Association Francophone pour les soins oncologiques de support), qui a eu lieu du 26 au 28 septembre 2014, a été l'occasion de présenter les travaux des groupes de travail constitués par l'Association, afin d'établir des référentiels, régionaux, qui seront mutualisés. 

·         L'un de ces groupes s'intéresse aux pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (acupuncture, hypnose, relaxation ...) auxquelles 60 % des patients atteints d'un cancer ont recours, à un moment ou à un autre. L'AFSOS4, en lien avec l'Académie de médecine, vient de lancer une enquête dans les établissements autorisés en cancérologie pour établir un état des lieux de ces pratiques.

 

1 commentaire:



  1. Le qi gong est une thérapie chinoise ancienne qui vise à réguler le flux de l'« énergie vitale » dans le corps. Il est principalement utilisé pour traiter divers types de symptômes, y compris ceux causés par le cancer ou les traitements du cancer.Des études in vitro et précliniques ont montré des résultats encourageants. La plupart des essais cliniques ont également donné des résultats prometteurs.En savoir plus sur:http://qi-gong.confort-domicile.com/

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