lundi 26 septembre 2016

Le Bagua dans la pratique du Qi Gong et du Tai Ji

Le Bagua dans la pratique du Qi Gong
Dans la tradition monastique taoïste, le Ba Gua avait une méthode de base, le Mudra à une main, qui a évolué à partir de la marche en cercle du Bagua. Différentes postures de Qi Qong servent de préparation à cette marche tel que tenir ses bras immobiles dans l'espace pendant que les pieds sont en mouvement. En maintenant cette posture, le but est d'apporter de l'énergie du ventre et de la colonne vertébrale au bout des doigts et de stabiliser les alignements internes du haut du corps.
Une fois que le Nei Gong des postures spécifiques de Qi Gong du bagua a été intégré, le mudra à une main est suffisant pour permettre aux praticiens de développer et de manipuler les énergies à l'intérieur de leur corps, de les unir à celles en dehors de leur corps et, éventuellement, de se connecter directement aux huit énergies en mutation cartographiés par le Yi Jing.
Les Taoïstes croyaient que l'ensemble de l'univers est représenté et présent à l'intérieur du corps de chaque être humain. L'esprit d'un être humain est donc capable de manipuler les huit énergies car elles existent à l'intérieur du corps. Avec la pratique, vous pouvez résonner à l'unisson  intime des énergies de l'univers qui sont extérieures à  votre corps. À cette fin, les taoïstes ont développé des méthodes de méditation.
Utilisant le Yi Jing comme un guide pratique, le bagua et le tai - chi sont deux méthodes développées par les taoïstes pour l' exploration et l' équilibre entre les huit énergies universelles à l' intérieur et à l' extérieur du corps.
Il convient de commencer physiquement par des exercices énergétiques , comme le Qi Gong, le Ba Gua ou Tai-chi pour éliminer les blocages et équilibrer les quatre premiers corps énergétiques  (corps physique, corps éthérique, corps mental et le corps émotionnel).
Par des mouvements plus sophistiqués et des méthodes de méditation les énergies sont purifiés et équilibrés dans les quatre corps d'énergie restantes.
En équilibrant les énergies en vous, la compassion et votre état naturel suivent. En développant la capacité d'expérimenter simultanément une plongée dans votre corps et l'expérience directe de ce qui se passe en dehors de votre corps, vous gagnez une compréhension des énergies universelles et de leur fonctionnement.
Plus important encore , ceux qui pénètrent encore plus profondément dans le Yi Jing découvrent finalement ce qui est immuable et reste constant dans tout l'univers. Alors que les huit énergies se combinent à l'infini par des transformations alchimiques et des transmutations-le Dao ne change jamais.
Il y a cinq éléments particulièrement importants dans la pratique de bagua et le tai-chi (taiji) en tant qu'art énergétique de développement du Qi  pour la santé. Comme tous les cinq entrent en jeu en synergie, ils font circuler tous les fluides du corps de manière uniforme et puissamment, y compris le sang et les fluides interstitiels entre les cellules.
Le développement d' une énergie en spirale implique toutes les parties du corps, y compris la cavité abdominale, les organes internes, la moelle osseuse, les tendons, les ligaments, les muscles et les couches les plus profondes du fascia. Parfois, les actions de torsion externes sont évidentes. D'autres fois, elles se produisent trop profondément dans le corps pour donner des indices visuels qui permettraient à ceux qui ne sont pas formés à  es reconnaître spécifiquement.
Selon les sources taoïstes, il existait déjà en 1180 styles de déplacement en cercle qui utilisaient les trigrammes (ba gua = huit trigrammes) et qui utilisaient les principes d’évolutions de ces trigrammes. Dans la société mondaine, le Ba Gua est devenu connu au 18ème siècle. Il existe des livres qui sont des traductions de différents textes taoïstes (« L’alchimie du Ba Gua » et « l’alchimie du Tai Chi ») qui relatent la façon dont s’est passée l’évolution de la transformation de l’énergie dans certains styles qui sont les précurseurs des Ba Gua contemporains.
Parmi les pratiques de Qi Gong utilisant le Ba Gua, citons  :
Le Bagua dans la pratique du Tai Ji 
La pratique du Tai Ji Quan et c'est ce qui fait sa valeur, contient la pensée philosophique de Wu Xing (cinq mouvements ou cinq éléments) et le Ba Gua (les huit trigrammes. Il allie la douceur et la force, le mouvement et le repos. on compare souvent ces mouvements à la délicatesse du chat, à la mobilité du poison et à la subtilité des fils de soie, caractérisé par une légèreté gracieuse, une continuité harmonieuse et une sensibilité extrême. Ainsi le compare t'on souvent à une "aiguille cachée dans du coton". 

Le secret du Tai Ji Quan

 Le Tai Ji Quan, ce n'est pas uniquement un travail sur le Tai Ji, dont le Yin-Yang en forme de poisson n'est qu'un symbole exprimant le vide et le plein, la croissance et la décroissance, l'avancée et le recul. Ce qui importe pour la pratique du Tai Ji Quan, c'est d'explorer le secret du diagramme du Tai Ji adapté du Zhou Dun Yi (environ 1050 après J;C.).
Les treize formes classiques du Tai Ji Quan sont composées :
-     des huit formes d'exécution des mouvements du Tai ji, inspirées du Ba Gua - les huit trigrammes
-     des cinq pas - avancer : Jin, reculer: Tu, tourner : Gu, retourner : Pan, fixer : Ding - qui incarnent les caractères spécifiques des cinq éléments.
C'est là l'essentiel de la pratique du Tai Ji Quan.
Ces techniques de combat élaborées par nos ancêtres à la suite d'une longue pratique sont non seulement des exercices physiques gracieux susceptibles d'embellir le corps des pratiquants, mais encore des exercices de santé, des exercices thérapeutiques.
Gestes, directions et trigrammes 
Traité sur le taiji Quan attribué à Zhang Sanfeng
«…La longue boxe est semblable aux flots du fleuve Bleu ou de la mer, qui se meuvent continuellement et sans fin.
Peng (parer vers le haut), Lu (tirer vers l’arrière), Ji (presser), An (repousser), Cai (trancher), Lie (tordre, exercer une force en spirale), Zhou (donner un coup de coude) et Kao (donner un coup d’épaule), représentent les huit trigrammes.
Avancer, reculer, se déplacer vers la gauche, se déplacer vers la droite et se fixer au centre correspondent aux cinq éléments, respectivement au métal, au bois, à l’eau, au feu et à la terre
Parer, tirer vers l’arrière, presser, et repousser (Peng, Lu, Ji et An) correspondent respectivement aux trigrammes Qian, Kun, Kan, Li ; ils représentent les quatre points cardinaux
Trancher, tordre, donner un coup de coude, et donner un coup d’épaule (Cai, Lie, Zhou et Kao) correspondent respectivement aux trigrammes Xun, Zhen, Dui et Gen qui représentent les quatre coins ou  orientations diagonales
Ces gestes représentent les treize mouvements ».
 Les cinq pas
Si nous reprenons les liens tissés entre les déplacements et les  éléments décrits dans « le traité du taiji quan », nous obtenons ce diagramme. Voici une première proposition en adéquation avec le texte.
 
Remarquons que les associations entre éléments et déplacements ont ceci de particulier qu’elles ne correspondent pas à celles utilisées en énergétique chinoise. De nombreux auteurs ont donc préféré associer éléments et direction en fonction de cette théorie, même si ces propositions ne respectaient donc plus ainsi le texte initial du "traité du taiji quan". Voici une deuxième proposition en adéquation avec la théorie de l’énergétique chinoise.
 
 

Les huit formes d'exécution de base

Le texte du "traité du taiji Quan" associe chacun des gestes du taiji Quan à un trigramme du CIEL ANTÉRIEUR et à une direction de l'espace. La disposition des trigrammes se présente selon celle dite du Ciel antérieur attribué à Fu Xi.  Nous retrouvons la disposition en étoile. 
 



Les huit gestes de bases
Intitulé du geste
Mouvements
Direction
Peng
Parer, faire rebondir, Tendre
Sud
Lu
Dégager, dévier sur le côté à l'aide d'une ou deux mains, Ramener
Ouest
An
Pousser
Nord
Ji
Presser, pousser, repousser
Est
Cai
Cueillir, saisir
Nord-Ouest
Lie
Tordre (l'articulation), Esquiver
Sud Est
Zhou
Coup de coude, utiliser la force de l'adversaire pour le combattre
Nord Est
Kao
Coup d'épaule, Heurter
Sud-Ouest

 
 Shi san shi : gestes, trigrammes, directions, éléments, déplacements
La complémentarité des cinq phases (Wuxing) et des huit trigrammes (Bagua) trouve une autre application dans le Tai Chi Quan lui-même, lorsqu'on parle des "treize postures" (car en effet, 8+5=13). A partir de ces treize formes, le Tai Ji Quan s'est développé en plusieurs écoles dont les styles diffèrent par des caractéristiques spécifiques : on distingue les styles Cheng, Yang, Wu et Sun. Le plus répandu et le plus pratiqué est le style Yang.
 
Associons maintenant les deux diagrammes précédents, celui des cinq déplacements avec celui des huit gestes associés aux huit trigrammes, combinant ainsi les 13 postures, cela donne ceci :

 






 
 

 

dimanche 25 septembre 2016

Postures statiques du Ba gua

Le Ba Gua est un art énergétique chinois interne associé au Yi-Jing, livre des mutations, l'un des plus anciens livres philosophiques du monde.
Ce qi gong dynamique ou statique évoque le changement perpétuel ; fait de façon statique, il se veut méditatif. Les 8 mouvements correspondent aux 8 trigrammes qui manifestent les mouvements dans l’univers. Cette série, outre dynamiser l’énergie, dans tout le corps, stimule particulièrement l’énergie dans les paumes des mains.  Pratiquer les 8 paumes du Ba Gua nous permet de créer l’ harmonise en nous et avec notre environnement, en connexion avec les éléments. Se relier à l’univers nous relie à notre source profonde.

Le Créateur乾 Qián


Le créateur

 

Le Bā Guà postnatal du Roi Wen -ordre du ciel postérieur • Ba Gua du Ciel Postérieur. Hou Tian Ba Gua 後天八卦)

Les relations entre les trigrammes diffèrent et les notions (terrestre) de saisons et plus largement de temps entre en jeu. C’est ce dernier agencement, qui sert de base à de nombreuses formules Feng-Shui.

Le roi Wen

Le roi Wen Wang est censé avoir vécu pendant  la Dynastie Zhou (1028-221 av. J.-C.).

2000 ans après Yu le Grand, le roi Wen Wang donna un support philosophique aux 8 trigrammes .
 Après Wen Wang ses deux fils Wen Wu et Zhou Gong, analysant chaque ligne séparément, ont formulés les premiers commentaires du Yi Jing.

Succession des trigrammes dans le Bagua du Ciel Postérieur

Le Bā Guà  du Ciel Postérieur définit le mouvement des forces en transformation. Il représente l’univers manifesté et toutes les choses sur Terre. Le Ciel Postérieur est utilisé pour l’application. Permutation de l'ordre de succession des trigrammes de Fu Xi en ordre de succession du roi Wen
Wen Wanga déduit son graphe de celui de Fu Xi. Le deuxième - l'ordre du Roi Wen - est donc le résultat d'une permutation du premier.
La solution qui permet le passage d'un ordre à un autre est appelée clé de Min Tou Men Fou, du nom d'un érudit chinois réfugié au Tibet après la révolution culturelle. Cette solution est connue sous la forme du texte lapidaire suivant :  
·         Le roi se rend au nord-ouest ÞLe Ciel se rend au nord-ouest
·         La reine se rend au sud-ouest Þ La Terre se rend au sud-ouest
·         Le nouveau sud (la montagne, remplaçante du Ciel) va au nord-est,.Þ La Montagne va au nord-est et le Lac va au Nord
·         Le nouveau nord (Le Vent, remplaçant de la Terre )va au sud-est,.Þ Le Vent va au sud-est et la Foudre va au Sud
Les axes de la croix finale échangent leurs positions :
·          ( L'axe Feu-Eau échange avec l'axe Foudre-Lac);
·         Aux huit points cardinaux, on trouvera les trigrammes orientés à l'inverse de la disposition de Fu Xi. Cette fois ci, le trigramme Qian 1 du ciel est au nord ouest, le trigramme Kun 8 est au Sud Ouest, le trigramme Gen 7 au Nord Est, le trigramme Dui 2 à l'ouest, le trigramme Zhen 4 à l'est, le trigramme Xun 5 au Sud Est, le trigramme Kan 6 au Nord, le trigramme Li 3 au Sud.
La motivation géométrique sur laquelle se fonde cette double permutation reste à élucider.
L'ordre du roi Wen est le suivant (le Nord est en bas) :
      Nord=Eau, Nord-Est=Montagne, Est=Foudre, Sud-Est=Vent, Sud=Feu, Sud-Ouest=Terre, Ouest=Lac et Nord-Ouest=Ciel.

Le Bagua du roi Wen et le cycle des saisons


Le Bā Guà est associé au cycle des saisons : hiver, été , printemps, automne, solstice d'hiver, solstice d'état, équinoxe de printemps et équinoxe d'automne.
L’année commence à manifester l’action créatrice dans le signe Zhèn ( l’éveilleur ), qui jaillit de la terre sous forme de tonnerre et de force électrique. Le printemps naît : Les germes et les bourgeons apparaissent dans la nature. Ce moment correspond, dans la journée, au matin. Le signe (Zhèn, 1'Eveilleur; placé à l’Est  correspond au printemps, suivi par les douces brises qui renouvellent le monde végétal.
Ce moment correspond au signe du doux, du pénétrant, Xùn.  Xùn a pour image, d'une part le vent qui dissout la glace rigide, d'autre part le bois qui se développe organiquement. L’action de ce trigramme est de faire que les choses se coulent en quelque sorte dans leur forme, se développent et croissent pour acquérir la forme préfigurée dans le germe.
Puis on arrive alors au point culminant de l'année, la mi-été, qui correspond, dans la journée à midi C’est la place du trigramme Li, "ce qui s'attache", "se joint à"la Lumière.  La tradition chinoise nous dit qu'en été le Ciel et la Terre forment un couple parfaitement uni. Un échange constant de leurs souffles accroît la fécondité de la terre et l'épanouissement du règne végétal.
Survient ensuite la maturité des fruits des champs qui est assurée par Kūn,  la terre, le réceptif. C’est l’époque de la moisson, du travail en commun
 La mi-automne intervient sous le signe du joyeux Duì, qui conduit 1'année à la maturité et à sa joie, comme le soir le fait pour le jour.
Vient alors la saison rigoureuse ou doit se manifester ce qui a été accompli. Il y a du jugement dans l’air. Les pensées retournent de la terre au ciel, au créateur, Qián. Un combat se livre.
C’est au moment précis ou le créateur établit son règne que l’action de la puissance obscure est la plus forte à l’extérieur. C’est pourquoi l’obscur et le lumineux s’excitent mutuellement. Aucun doute sur l’issue de la lutte, car c’est seulement le résultat final des causes préexistantes qui vient subir le jugement du créateur.
L’hiver s’avance ensuite, dans le signe de Kan ( l’insondable ), situé au nord : à la place de la terre dans l’ordre antérieur au monde. K’an à pour symbole le ravin.
Vient alors le travail qui consiste à engranger les récoltes. L’eau ne refuse aucun effort mais se tourne toujours vers les endroits les plus profonds, ce qui fait que tout afflue vers elle ; de même, l’hiver dans le cycle de l’année et minuit dans celui du jour sont l’heure ou l’on recueille.
Le trigramme Gèn, l'immobilisation, dont l'image est la montagne, contient un sens mystérieux. Ici, dans la tranquillité d'une profonde retraite, la fin de toutes choses est intimement liée dans la graine à un nouveau commencement. Mort et vie, trépas et résurrection sont les pensées qu'éveille la transition de l'ancienne année à la nouvelle.
Ainsi le cycle est fermé. Tout comme le jour ou l’année dans la nature, chaque vie, bien plus, chaque cycle d’événements vécus est un enchaînement qui relie l’ancien au nouveau.
Mais le cycle n'est pas à sens unique...
"Compter ce qui passe, cela repose sur le mouvement en avant. Connaître ce qui vient, cela repose sur le mouvement en arrière. C'est pourquoi le Livre des Transformations a des nombres rétrogrades."
Ainsi symboliquement les trigrammes sont associés au cycle des saisons mais également à la structure familiale  Ils sont aussi représentés comme une famille symbolique constituée du père, de la mère, de leurs trois fils et de leurs trois filles.
Dans ce système, les trigrammes sont disposées selon les qualités croissantes ou décroissantes de la vie physique (en commençant à Zhen et suivant une progression dans le sens des aiguilles d'une montre.
L’organisation est très différente de  la précédente, il n’y a plus d’équilibre le long des axes.
Les trigrammes sont ici sortis de leur ordre d’opposition par couples et présentés selon la succession temporelle de leur apparition dans la manifestation cyclique de l’année.
 


Dans le Bā Guà  du roi Wen, c’est le feu en haut qui domine l’eau en bas, ceci selon l’adage : « le feu tend vers le haut, l’eau tend vers le bas ».

Le Ciel Postérieur est un état plus dynamique, et il intervient après la naissance de la vie. C’est celui qui est le plus utilisé de façon pratique, notamment en Feng Shui. Il représente un cycle, par définition lié au temps. Chaque trigramme est associé à un secteur géographique, lié également à lui par le temps. Par opposition, le Ciel Antérieur est hors du temps et de l’espace. Il commence donc au printemps par le trigramme Bois Yang.
Dans le Bagua Postnatal, chacun des cinq éléments sont assignés à un TRIGRAMME spécifique, donnant l'image d' éléments opposées par paires, par exemple
  • Le TRIGRAMME Li (Feu du coeur- Shen) est associé au TRIGRAMME opposé, Kan (eau de rein- Zhi).
  • Le TRIGRAMME Zhen (Tonnerre-Bois-Hun) est jumelé à son opposé, le TRIGRAMME Dui (Lac - Metal-Po).
  • Le TRIGRAMME Xun (vent-Bois-Hun) est associé à son opposé Qian  (Ciel - Métal-Po).
  • Le TRIGRAMME Gen (Montagne-Terre-Yi) est associé à Kun (Terre-Terre-Yi)
Grâce à leur interaction énergique, ces forces opposés sont responsables de la création de tous les phénomènes. C'est seulement au travers des images de stabilisation du TRIGRAMME Gen (Montage -Terre- Yi) et du TRIGRAMME Kun (terre-terre-Yi) que les forces en présence sont harmonisées.
Le système de Bagua Postnatal  du roi Wen se concentre sur les principes fondamentaux des transformations terrestres. Le roi Wen classe les huit trigrammes selon une homologie avec les processus du monde manifesté. Ce graphe qui est nommé « Ciel Postérieur » sera en fait une vision terrestre et la constatation d’un édifice terrestre qui émane d’un projet et d’une origine céleste. le Ciel Antérieur édifie les caractères « innés », tandis que le Ciel Postérieur va faire référence aux caractères « acquis ». Le Ciel Postérieur est donc un ordre de l’énergie tel qu’il est au stade l’apparition de la vie et au-delà.
Les principes terrestres exprimées dans le modèle du roi Wen représentent une séquence chronologique et énergétique se déplaçant autour du cercle Bagua (au lieu de  faire correspondre les puissances par alignement de polarité opposée comme dans le modèle de Bagua prénatal). Parce que feu (lumière et chaleur) et eau (sombre et froide) apparaissent sous la forme la plus importante et les plus visibles de toutes les forces terrestres.
Une répartition (Ciel postérieur) énoncée par Wen Wang montre que tous les êtres résultent du mouvement du Tonnerre à l’Est. Ils se renouvellent dans le trigramme Vent au Sud Est. Tous les êtres se voient dans la clarté du trigramme Feu au sud. L’homme saint fait face à la lumière et écoute l’Univers. Tous les êtres se réunissent pour se développer dans le trigramme Terre au Sud Ouest. Le bien être et la satisfaction des êtres se réalisent dans le trigramme Lac à l’Ouest. Les êtres doivent combattre dans le trigramme Ciel au Nord Ouest où la négativité et la positivité se heurtent et se froissent. Les êtres font retour avec effort dans le trigramme Eau au Nord. Tous les êtres se complètent, finissent et où ils recommencent dans le trigramme Montagne au Nord Est.
En commençant à Zhen (tonnerre), qui représente la première impulsion ou stimulation créative de Qi, les humains commencent la progression de l'éveil de la conscience.
Xun ne correspond pas nécessairement au vent en tant qu'air, il symbolise plutôt émotion, sensation, et le développement interne en vue d'une transformation pure.
Li ne correspond pas nécessairement au feu,, il symbolise plutôt sa pleine maturité, vitalité, et le plein développement de la conscience de soi, tout autant que la possessivité.
Kun ne correspond pas nécessairement à la terre, , il symbolise plutôt l'état d'ouverture, de réceptivité, et la fertilité, qui survient après la maturité spirituelle ait été atteinte.
Dui ne correspond pas nécessairement au lac comme l'eau, il symbolise plutôt le repos, la contemplation et la réflexion.
Qian ne correspond pas nécessairement au Ciel en tant que cosmos, il symbolise plutôt les forces créatrices et un état d'esprit qu'il faut avoir acquis afin d'obtenir vraiment l'objectif divin du voyage.
Kan ne correspond pas nécessairement à l'eau, mais désigne la plus grande profondeur spirituelle (maturité), ainsi que le danger d'un puits sans fond gouffre dans lequel nous pouvons tomber si nous perdons le contrôle de nous-mêmes.
Gen ne correspond pas nécessairement à la Montagne, il symbolise plutôt le calme et l'achèvement, aussi bien que la stagnation mentale ou la mort spirituelle.
Le Bagua Postnatal  manifeste la « nature » énergétique de transformation et dépeint la fonction énergétique des organes du corps humain et des tissus en Embryologie postnatale. Parce que le Bagua Postnatal correspond à diverses parties du corps humain, plusieurs Systèmes de Qi Gong médical ont été élaborés en interrelation entre les structures du  Bagua et les fonctions des organes internes.
Dans les deux diagrammes, les chiffres pairs (ou Yin) sont représentés par des points blancs et les chiffres impairs (ou Yang) par des points noirs.

Rapport des trigrammes aux 5 Eléments.

Trois éléments sont représentés par deux trigrammes. Chacun de ces 6 trigrammes expriment l’aspect Yang ou Yin de l’élément. La manifestation Yin ou Yang est déterminée par le dernier trait en haut. Le Feu est l’extrême Yang et l’Eau est l’extrême Yin.
Terre
Kūn, associé à l’image de La Terre
Gèn, associé à l’image de La Montagne

Métal
Qián, associé à l’image du Ciel
Duì, associé à l’image de La Brume
 
Eau
Kǎn, associé à l’image de L'Eau
Bois
Xùn, associé à l’image du Vent, du Bois
Zhèn, associé à l’image du Tonnerre
Feu
Lí, associé à l’image du Feu 

Le trigramme - composition, lecture et symbolisme

Parallèlement au système des cinq éléments, existe un autre système,  qui lui est complémentaire. C'est celui du Bā Guà  八卦 ou "huit trigrammes".
Les trigrammes sont des éléments issu de la cosmogonie et leurs champs d'application sont très variés. C'est un concept philosophique fondamental de la Chine ancienne utilisé dans le Taoïsme et le Yi Jing, mais aussi dans d'autres domaines de la culture chinoise tels que le Feng Shui, les arts martiaux, la médecine chinoise.

Origine spirituelle du Bā Guà

Au fil du temps, émergea une possible origine du  bagua comme une tradition spirituelle, qui impliquait un temple taoïste du Sud de la Chine, La Porte du Dragon, dans la province du JIANXI.  Les moines y pratiquaient le Mudra à une main depuis 1500 ans.  Ils ne pratiquaient pas le Bā Guà comme un art martial, mais uniquement comme un exercice de Nei Gong,  un exercice énergétique interne et une  pratique spirituelle. Ce monastère possédait aussi  des exercices codifiés de Ba Gua en provenance de la province du ShanXi dans le nord de la Chine. Dans le Shanxi, d'autres documents révélaient que le  bagua provenait des montagnes de Kunlun, qui sont au nord de l'Himalaya. Ces documents ont malheureusement été détruits pendant la révolution culturelle.
Le Cercle de Bagua Zhang, développé, par les moines il y a quelque 4000 ans, avait quatre objectifs intimement liés:
·         Pour générer un corps sain, exempt de maladie avec une relaxation du système nerveux et une grande résistance, dont les moines avaient besoin pour le travail quotidien et la méditation prolongée.
·         Pour atteindre la tranquillité impassible de l'esprit.

·         Pour développer et maintenir l'équilibre interne, lorsque le monde intérieur du moine ou les événements du monde extérieur étaient en train de changer.

·         Pour réaliser le Tao 

Etymologie de Bā Guà

Dans les temps anciens, le Bā Guà 八卦 (les huit trigrammes) était le symbole utilisé pour observer les mouvements du soleil et de la lune.
Lorsque nous examinons les anciens caractères chinois utilisés pour signifier Ba Gua (les huit structures énergétiques taoïstes de l'univers),
·         le caractère se traduit par « huit ». 8 est le nombre de l'Homme, dialectique du 7, nombre de la Femme. Dans l'Ecriture de l'Oracle des Os, il s'illustre sous la forme d'une division. Le caractère apparaît comme deux traits de démarcation. Dans le chinois classique, Huit signifie séparation ou séparer. Selon la philosophie du Yi Jing, la séparation est un moyen de changement, parce que, au plus profond de ce concept, apparaît l'idée de coopération pour la prochaine étape de la création. Cependant, tout en contenant le sens de séparation, le chiffre Huit comprend également l'idée de coopération et d'ordre qui, à sont tour, engendre la création. Cette coopération ordonnée est démontrée par la science moderne qui a dressé une carte de la division cellulaire au cours de sa progression d'une cellule à deux cellules, de deux cellules à quatre cellules et de quatre cellules à huit cellules.

·         et le caractère Guà par « trigramme, divination ». Gua est composé     de deux idéogrammes :
-     sur la droite, le radical « observer, prédire, prévoir». Ce sont les craquelures sur les carapaces de tortues et signifie ce qui est d’origine divine
-     et, sur la gauche, le radical Guī , signifiant « monticule de terre », qui était utilisé, dans les temps reculés, pour mesurer les ombres et établir les anciens calendriers (la forme ancestrale chinoise du cadran solaire) et tablette de jade.
Les deux caractères associés forment le terme Bā Guà que l'on traduit par «huit trigrammes ». Ce terme fait référence à l'une des deux façons d'organiser les huit trigrammes et est considéré comme le modèle des lois fondamentales de tous les mouvements et mutations  énergétiques. 


Du Si Xiang au Bā Guà  

Le Bā Guà est  construit à partir du concept premier du yin et du yang.
Dans la philosophie taoïste, toute chose est le résultat de l'interdépendance du Yin et du Yang. C'est le principe d'unité dans la dualité qui a donné naissance au fameux symbole où le Yin est représenté en noir et le Yang en blanc, les deux principes s'engendrant mutuellement dans un mouvement circulaire où rien n'est jamais complètement Yin ni complètement Yang (comme le montre le point blanc dans la moitié noire et le rond noir dans la moitié blanche).
Le yin et le yang ne sont pas suffisants pour décrire toutes les choses de l’univers d’une façon qui soit utile pour comprendre et agir, pour modéliser l’interaction de l’homme et de la matière, des évènements. C’est la raison pour laquelle d’autres concepts sont nécessaires, comme les cinq éléments, les douze phases ou les trigrammes.
Les mutations ont un faîte suprême, qui donne naissance aux deux aspects qui engendrent eux-mêmes les quatre figures, qui donnent elles-mêmes naissance aux huit trigrammes , qui déterminent le favorable et le défavorable, qui donnent naissance aux événements humains. – Commentaire du Yi Jing
Au coeur de la philosophie taoïste réside un concept essentiel, celui du changement perpétuel de la vie, alternance du Yin (trait brisé) et du Yang (trait plein). Cette vision, fruit d’une longue observation par les sages de l’Antiquité, leur a permis de découvrir 8 archétypes à l’oeuvre dans la Nature, huit forces énergétiques  de la nature.
traduction en français
極生太極,
wújí shēng tàijí
Le Néant (Wuji) engendre l'Absolu (Taiji)
太極生兩儀 (即陰陽);





tàijí shēng liǎng yí (jí yīn yáng);
Le Taiji engendre deux formes, (c-à-d le Yin et le Yang)
兩儀生四象(即少陽、太陽、少陰、太陰);
liǎng yí shēng sì xiàng (jí shàoyáng, tàiyáng, shàoyīn, tàiyīn),
Les deux formes engendrent quatre phénomènes
{c-à-d petit yang, grand yang (Taiyang signifie aussi le
soleil), petit yin, grand yin (Taiyin signifie aussi la lune)}.
四像生八卦 (八八六十四卦).
sì xiàng shēng bāguà, (bābā liùshísì guà).
Les quatre phénomènes engendrent les huit trigrammes, (huit fois huit font soixante-quatre hexagrammes).

Une fois divisées, ces  4 phases de l'énergie universelle :Grand Yang (Tai Yang  ) , Petit Yang (Shao Yang  ), Petit Yin (Shao Yin ), Grand Yin (Tai Yin ), qui, une fois divisées en deux, se manifestent par huit actions énergétiques de la nature connues également sous le nom de ba gua (八卦) avec la création des huit trigrammes.


Les trigrammes caractérisent tous les états possibles des transformations prénatales et postnatales quand on associe trois composants qui peuvent chacun être yin ou yang. Ces huit trigrammes définissent tout ce qui existe dans notre monde tangible et intangible et constituent les fondements énergétiques des transformations prénatales et postnatales. Ce sont le Ciel, le Tonnerre, l'Eau, la Montagne, la Terre, le Vent, le Feu et le Lac.


Le concept de Bagua est utilisé dans la cosmologie chinoise traditionnelle pour représenter les principes fondamentaux et interdépendants agissant dans l'Univers.

Chaque bigramme se subdivise en deux trigrammes


Les Quatre figures (四象, Sì Xiàng) engendrent à leur tour les Huit Trigrammes (Bagua).

Quatre d'entre eux sont obtenus en ajoutant une ligne Yin sous chacun des quatre Xiang. Ce sont Kun (Terre) ☷  Gen (Montagne) Kan (Eau)  Xun (Vent) .

Les quatre autres sont obtenus en ajoutant une ligne Yang sous chacun des quatre Xiang. Ce sont Zhen (tonnerre)  li (Feu)   Dui (Lac)  Qian (Montagne)



Les trois traits yin ou yang associés ensemble pour former les huit trigrammes possibles fournissent donc un outil capable de décrire finement toutes les choses. C’est pourquoi associé à chaque trigramme, on retrouve de longues listes de caractéristiques comme une direction, un élément, une saveur, une partie du corps, une couleur, un son, une caractéristique sociale, un rang dans la famille, un méridien de médecine chinoise...

Quand le monde commença, il y avait le Ciel Qian et la Terre Kun. Ensemble, ils donnèrent naissance à tout ce qui existe sur terre.

Les  deux modèles du Ba gua

Dans la Chine ancienne, le mouvement du Ciel, de la Terre et de tous les organismes vivants a été dépeinte par le biais de deux ordres de présentation des huit trigrammes, celui appelé « Succession du ciel antérieur », et celui appelé « Succession du ciel postérieur ».

Ces deux formations de Bagua étaient considérés comme des modèles pour les lois fondamentales de tous les mouvements énergiques et transformations.

Les mouvements du Ciel, de la Terre et de toutes les créatures vivantes étaient décrits par deux images des huit trigrammes (Bagua)  :

·         le premier Ba Gua (prénatal) du Ciel de Fu Xi, manifestant la « nature » énergétique des choses,

·         et le dernier Ba Gua (postnatal) du Ciel du roi Wen, décrivant la création de tous les phénomènes.

Le Ba Gua prénatal reflète l'énergie innée nécessaire à la création par l'interaction des forces de polarité. La disposition du Ba Gua postnatal reflète un mouvement cyclique auto-généré.  Ces positions du Ciel postnatal sont fixes pour représenter la Voie de l'univers et les concepts de temps et d'espace.




 Selon l'ancienne cosmologie chinoises, les orbites des planètes forment un cercle de 360 degrés. En divisant l'orbite par huit, nous obtenons des segments de 45 degrés. Chacun de ces segments représente une partie du Qi Universel, indiquant le temps et l'espace. Une année d'énergie coïncidant avec l'orbite planétaire se divise en ces huit parties et est appelée Ba Jie.
Le Bā Guà est agencé en différentielles de directions : nord, sud, est, ouest, nord-est, Sud-est, Sud-ouest et Nord-Ouest.