Nǚwā tenant le compas et son frère Fúxī l’équerre |
三
(sān) désigne le chiffre « trois »
皇
(huáng) désigne l'idée « empereur/dieu » : on retrouve 王
désignant le « roi » avec la clef 白
désignant le « blanc », la « pureté », la « clarté », originellement 自
désignant « soi-même »
Les titres huáng et dì, traduits habituellement par « auguste » et « empereur », ont pu à l’origine être réservés aux divinités, car ils ne désignent pas les souverains historiques dans les textes antérieurs à l'empire ; ceux-ci sont appelés wáng (roi, 王), gōng (duc, 公) etc.
Qin
Shi huang fut le premier à les combiner pour former huáng Dì (皇帝), « empereur », repris par la suite par tous les
souverains chinois.
Les
trois augustes et les cinq empereurs appartiennent à une mythologie à laquelle
bien peu de Chinois croient actuellement, mais de grands historiens comme Sima
Qian l'ont évoquée aussi sérieusement que des faits réels. Ils sont connus par
des mentions fragmentaires et parfois contradictoires dans les textes de
l’antiquité et surtout des ouvrages de l’époque Hàn. Les historiens modernes
pensent qu’ils sont le résultat de la fusion de personnes réelles, anciens
chefs d’ethnies, et de personnages mythologiques. Ils sont représentés comme
des civilisateurs utilisant leur sagesse et leurs pouvoirs dans le but
d'améliorer la vie des hommes. Certains sont devenus à partir des Hàn des dieux
taoïstes (Huángdì et dans une moindre mesure Fúxī, Nǚwā et Shénnóng). Huangdi a
été choisi comme modèle du souverain idéal par le courant philosophique huang Lao
né pendant les Royaumes combattants.
Bien
que les sources s’accordent sur l’antériorité des trois augustes par rapport
aux cinq empereurs, elles proposent des versions différentes de chaque groupe.
Selon la légende, le monde chinois serait né d'un œuf. De son éclosion serait né le ciel rond, la terre carrée et un géant nommé Pan Gu, accompagné d'un dragon, d'un phénix, d'une licorne et d'une tortue. Lorsque nommé Pan Gu mourut, de ses yeux seraient nés le soleil et la lune, de son sang l'eau des rivières et des mers, de son souffle, le vent et les nuages et de sa voix le tonnerre. Enfin, de ses parasites seraient nés les ancêtres des êtres humains dont 3 ancêtres aux pouvoirs surnaturels : les trois augustes.
Dans le chapitre Augustes et Hégémons de son Traité des coutumes (Fengsutong-Huangbapian 風俗通-皇霸篇), Ying Shao (應劭) des Han orientaux récapitule les différentes listes des trois augustes.
Selon
les chapitres Yùndǒushù (運斗樞) et Yuánmìngbāo (元命苞) des Annales des Printemps et des Automnes, ainsi que la
version du Shiji « rectifiée » par Sima Zhen (司馬貞) de
la dynastie Tang, ce sont Fu Xi, Nu Wa et Shen Nong.
Pour permettre aux hommes de se développer et de survivre dans un monde hostile, les dieux leurs envoyèrent des souverains sages et puissants :
Fú Xī (伏羲), qui possédait une tête humaine, des dents de tortue, des lèvres de dragon et un corps d'animal et une queue de serpent.
Âgé de plusieurs siècle il était d’une sagesse légendaire et prenait son rôle de guide très au sérieux. C’est a lui que l’on doit plusieurs des inventions qui ont permis la naissance de la civilisation. Il a aussi crée une société policée et un gouvernement calqué sur la Cour Céleste.
il était censé avoir inventé les fondements de l'écriture chinoise, le calendrier, l'utilisation des métaux, l'art du Feu et de la Forge, aurait organisé l'élevage, la pêche et la construction des maisons (-2852/-2820). Il peut prendre l'apparence d'un homme, d'un serpent, d'une tortue ou d'un dragon.
Aux humains créés par Nü Wa, sa contrepartie féminine, Fu Xi enseigna quatre choses, les quatre piliers sur lesquels repose toujours la culture chinoise : la cuisine, les rites, les nombres et un système de 8 figures linéaires qui seront par la suite appelés trigrammes, , les huit figures originel qui symbolise l’organisation de l’Homme entre le Ciel et la Terre. Des huit Trigramme naquit les 64 Hexagramme du Yi King, représentation de toutes les situations de l’espace-temps. Puissant Magicien il est versé dans les secret de la nature.
Il créa un instrument de musique, la Cithare, “Zheng” qui permit au Homme d’appréhender l’art musical.
Les dieux le récompenseront en faisant de lui l’un des leurs. dieu de la chasse et de la forge. Il devient le Dieu gouverneur des choses de l’Ouest sous le nom de Tai Ho
Nǚ Wā (女媧/女娲), sa sœur et épouse, mi-femme, mi-serpent, qui aurait réparé le ciel à la suite de la guerre entre Gònggōng (共工) dieu des eaux et Zhùróng (祝融) dieu du feu. Elle aurait aussi créé l'humanité en modelant des statuettes d'argile. Descendante de la lune elle possède une grande affinité avec l’eau.Elle peut prendre toutes les apparences possibles.
Régnant a la suite de son frère elle consolide les structures sociales et gouvernementales. Elle fut à l’origine des bases de la vie en société. Elle inventa le mariage et les principes de vie en communauté.
Durant son règne un puissant seigneur de guerre connue sous le nom de Gong Gong tente de renverser l’ Auguste Empereur de Jade. Il est vaincu par le dieu du Feu, ne pouvant parvenir a ses fins il fracasse de sa tête le mont Buzhou colonne céleste soutenant le Ciel ; Le Ciel semble sur le point de s’effondrer et le chaos s’apprête a régner sur le Monde.
Les points cardinaux s’effondre, le ciel s’incline et il faut toute la puissance de Nu Wa et le sacrifice d’un autre Dieu pour que l’harmonie soit rétablie et que le Ciel retrouve sa place. Elle devint la Déesse de l’Harmonie gouverneur du Nord.
Shen nong |
Shénnóng (神農 / 神农) (le Divin Laboureur) le dernier des trois Augustes, mi-homme, mi-buffle, aurait inventé l'agriculture/la charrue. Grâce a lui l’humanité se sédentarise. Il a,découvert les plantes médicinales et le thé (-2820/-2798).
Maître de la science agroalimentaire, il fut à l’origine de la médecine des plantes. Né avec des cornes sur la tête, il aurait un tronc partiellement transparent lui permettant d’observer les plants et de les goûter.
Il offrit à l’humanité le Shen Nong Ben Cao Jing ”Traité des herbes médicinales”, qui aurait identifié les 360 espèces du traité de phytothérapie et il aurait remarqué les vertus médicinales du thé. Il invente la médecine.
La légende raconte qu’il s’empoisonna en expérimentant des plantes, les dieux le récompensèrent en le nommant dieu de l’agriculture et de l’herboristerie, gouverneur du Sud.Il deviendra Yan Di l’Empereur Rouge.
Autres
listes
-
Suiren
(燧人) Fuxi, Shennong.
Cette
version, qui a l’approbation de Ying Shao, est proposée par le Shangshu dazhuan
(尚書大傳),
commentaire Han du Classique des documents, le Baihu tongyi (白虎通義) de
Ban Gu, le chapitre Hanwenjia (禮含文嘉) du commentaire ésotérique
du Liji (époque Han).
-
Fuxi,
Zhurong, Shennong.
Cette
version se trouve dans le chapitre Yiji du Liji (禮記-諡記) et
le Baihu tongyi qui propose deux choix :
Fuxi, Shennong, Huangdi
Version
proposée par Kong Anguo (孔安國) des Han dans sa préface du Classique
des documents et par Huang Fumi (皇甫謐) des Jin occidentaux dans son Histoire
des empereurs et des rois (Diwang shiji 帝王世紀).
Fuxi, Shennong, Gonggong
Augustes
du ciel, de la terre et de l’homme (respectivement : tianhuang 天皇,
dihuang 地皇, renhuang 人皇 ou taihuang 泰皇)
qui régnèrent respectivement 18 000, 11 000 et 45 600 ans.
Version du Shiji.
Certaines écoles taoïstes imagineront neuf augustes, trois originels, trois
moyens, trois postérieurs, ces derniers étant Fuxi, Nüwa et Shennong.
Fúxī et Nǚwā sont parfois considérés comme des
symboles du yáng (principe mâle) et du yīn (principe femelle).
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