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vendredi 28 octobre 2022

Le Thé de chine-

Plan de l'article : 

    Présentation du thé

    Histoire du mot "thé"
-  Le talisman du thé

    Histoire du thé

    Le thé et les spiritualités
-  Le Thé et le Daoïsme
-  Le Thé et Bouddhisme Chan (Zen)

    La cérémonie du thé

    Les 6 catégories de thé (selon l'ordre d'oxydation)

    Le thé selon la diététique chinoise
-  Fonctions du thé en médecine chinoise
-  Saveurs et nature du thé en médecine chinoise
-  Indications thérapeutiques du thé en médecine chinoise
-  Contre-indications du thé selon la médecine chinoise
-  Utilisations spécifiques

    Le thé selon la médecine occidentale
-  Composition moyenne
-  Les Bienfaits du thé selon la médecine occidentale
-  Les Effets négatifs du thé selon la médecine occidentale
-  Les méfaits de la caféine dans le thé 
Le thé existe depuis des millénaires. C’est d’ailleurs la seconde boisson la plus consommée au monde après l’eau.
Branche de théier impérial en fleur
Qian Xuan (c. 1235 – 1301)


Il s'agit des feuilles du théier appelé aussi arbre à thé, le Camellia sinensis est un arbuste originaire d'Extrême-Orient, de la famille des Théacées.


Son origine est chinoise et non pas indienne comme on le croit trop souvent.

La Chine est le premier pays du monde à avoir planté, préparé et bu du thé. La pratique qui consiste à boire du thé est une longue histoire en Chine et pour cause puisque le thé prend sa source en Chine. Le thé est donc fortement ancré dans la culture chinoise.

Le thé eoccupe une place centrale dans la vie quotidienne des Chinois. : les Chinois boivent du thé tout au long de la journée, chez eux comme sur leur lieu de travail, consomment plus occasionnellement des thés réputés, dans les maisons de thé, ou bien chez eux entre amis ou personnes que l'on veut honorer. Aujourd'hui, il est très courant de voir les chinois dans la rue, les chauffeurs de taxi, dans les employés dans les magasins, au travail avec un bocal en verre et quelques feuilles de thé pour se désaltérer et se donnait un coup d’énergie pour mieux tenir la journée. 

De plus, il est courant d'offrir du thé aux personnes  que l'on reçoit chez soi comme signe de respect, ainsi l’hôte donne l'image des caractéristiques du thé chaleur (humaine), énergie et vitalité.  C’est la boisson incontournable de la réception et du bon accueil, une marque d’attention très forte. Que ce soit pour des relations amicales ou professionnelles d'affaires, le thé est très important dans les relations sociales et les rites chinois. Dans la tradition chinoise les jeunes doivent servir les aînés en titre de respect.

Les feuilles de thé, les tasses et les ensembles de thé en porcelaine sont aussi des cadeaux souvent offerts aux invités notamment occidentaux pour faire partager leur culture.

Malheureusement, beaucoup de jeunes chinois consomment de plus en plus les thés à l'anglaise en sachet de type Lipton avec du sucre, ce qui est qui une une insulte pour la tradition du thé.

En Chine, les thés ne sont pas seulement de simples boissons que l'on boit quand on a soif. Il est non seulement considéré comme une boisson, mais il est devenu également un support culturel qui se manifeste dans la philosophie, le point de vue esthétique et le mode de vie des Chinois et qui permet de connaître profondément leur univers intellectuel. 

L’histoire du mot « thé »

A l'origine, le thé s'appelait "tu" 荼 en chinois noté dans le《Classique des Poèmes》《诗经》, mais il s'appelle maintenant "Cha" (Chá 茶).

Lorsque le thé commença à être exporté, de nombreux pays adoptèrent le nom chinois c’est pourquoi le thé a une prononciation un peu similaire à « Cha » dans plusieurs langages: chaï en arabe, de même qu’en hindi, chá en portugais, tchaï en slovaque et tchèque… et les japonais utilisent le caractère chinois.

Parallèlement, une autre prononciation « Tay » ou « Te » venant d’un des dialectes chinois du sud: la langue Minnan ( 闽南语). Celle-ci est parlée dans le sud de la province de Fujian, dans une partie de la province de Guangdong et à Taiwan (car beaucoup de taïwanais sont originaires de Fujian). Les Néerlandais, qui diffusèrent le thé en Europe en 1606, s'approvisionnaient principalement à Amoy (Xia Men) et le nommèrent «thee», ce qui donna le français «thé», l'anglais «tea», l'allemand «Tee», etc.

Mais ce qui nous intéresse encore plus ici c’est le thé en médecine chinoise. Il faut savoir que les chinois appellent « Cha » aussi bien les herbes que les fleurs prises en infusion. Par conséquent, cela regroupe ce que nous appelons « thé » mais aussi toutes sortes de tisanes (rose, thym, anis étoilé, cardamome, menthe… ). Lorsque des plantes sont utilisées les chinois diront « thé à fleurs » (huā chá; 花茶),

Si vous voulez vous préparer vous-même une infusion de thym, plongez 20 à 30 g de plante dans un litre d'eau bouillante et faites infuser 10 minutes. P

Lorsque les marchants anglais s’installèrent à Xiamen, ville portuaire de la province de Fujian, ils découvrirent le « Tay » qu’ils appelèrent « Tea ». Par la suite d’autres pays, dont la France et l’Allemagne adoptèrent cette prononciation.

Le naturaliste suédois Carl von Linné (23 mai 1707 à Råshult à 10 janvier 1778) a noté en 1753 son ouvrage《Species plantarum》le premier nom de l'arbre à thé “Thea sinensis”, “sinensis” signifiant “Chine” en latin.

Le Talisman du thé

Le sinogramme  du thé Chá en chinois a les vertus d'un talisman. C'est en fait le caractère 荼 tú auquel a été enlevée une barre horizontale courte, sans doute afin d’éviter la confusion avec les autres plantes que ce dernier caractère pouvait désigner.

En décomposant ce caractère

on  trouve les 3 chiffres : 20, 80 et 8, qui sont des numéros magiques qui engendrent beaucoup de possibilités. Le total est 108.

    1 c'est la racine, l'énergie des reins dans le Yi Jing, l'énergie du Yang. Il faut toujours renforcer 1 en pratiquant le Qi Gong.

    Le zéro renforce le 1 et avec le 0 c'est le retour au vide, qui permet ensuite de recevoir encore plus de pouvoir.

  Le 8  est le symbole de l'infini. Les 8 trigrammes, la marche du bagua correspondent à  l'infini. Ce Qi Gong permet d'engendrer la vie.

Ce talisman signifie que boire du thé garanti une vie d'au moins 108 ans .

Faire le mudra du thé dans la forme de la calebasse dorée engendrent 108 Qi pour débloquer les mauvaises énergies et chasser 108 stress, pensées négatives.

Histoire du thé
Il existe plusieurs légendes sur l'origine du thé, en voici deux.

La première légende sur le thé raconte que le thé serait apparu il y a 2737 ans avant nore ère, quand des feuilles se seraient détachées d'un arbre pour tomber dans l'eau bouillante de Shen Nong (Divin Laboureur) lui permettant de remédier à la toxicité de certaines plantes médicinales chinoises.

La légende chinoise dit que Shen Nong était le premier à avoir découvert et utilisé le théLe Classique des Plantes de Shen Nong: "Shen Nong a goûté les 100 plantes, chaque jour il rencontra 72 toxicités, il utilisa le thé pour y remédier"
《神农本草经》:神农尝百草,日遇七十二毒,得茶而解之。

Une seconde version romanesque apparut au Vème siècle. C'est la venue d'un moine indien Bodhidharma, l'introducteur du bouddhisme Chan (Zen), qui arrive en Chine en 520. Ce dernier se serait endormi après 9 ans de méditation ininterrompue; alors qu'il avait fait le vœux de ne plus jamais dormir et de s'abstenir de tout désir, le sommeil le surprit. À son réveil, l'immensité de sa faiblesse le plongea dans le désespoir et pour se punir il se coupa les paupières, celles-ci tombèrent au sol. Peu après, ses paupières auraient donné naissance à une plante appelée "cha" dont les feuilles ressemblent à des paupières sorties de la terre et donna au croyants le moyen de rester éveillés.

Bodhidarma

Les feuilles de théier sauvage ont sans doute été utilisées dès l'époque préhistorique, dans leur région d'origine située au sud-ouest du pays, pour des besoins alimentaires et médicinaux.

Par la suite le théier a été domestiqué et sa culture s'est étendue durant la fin de l'Antiquité et le début de l'époque médiévale, dans la moitié méridionale du pays.

Le thé chinois n'a pas toujours été une forme d'art; Dans les premiers temps, le thé n'était pas infusé, mais bouilli. Les fermiers et les soldats buvaient le thé bouilli pour atténuer la fatigue,  fortifier la volonté et ranimer la vue, les moines évitaient la somnolence pendant les longues méditations et les herboristes transformaient le thé en pâte pour soigner les blessures et les douleurs. Les taoïstes en faisaient un élément de l’élixir de longue vie.

Avant de devenir une boisson nationale, le thé (cha) était à l’origine apprécié pour ses vertus thérapeutiques. Le Ben Cacao jing, (Canon des aliments) , attribué à Shen Nong, écrit  sous les Han au début de notre ère, relate que « si l’on consomme du thé assez longtemps, le corps gagne en force et l’esprit en acuité » et que cette boisson soigne la fièvre, étanche la soif, revigore les personnes souffrant d’insomnie, calme les nerfs et aide à la digestion. 

Ben Cao Jing Shen Nong

Entre le Ve et le IVe siècle av. J.C., le thé devint la boisson favorite des habitants de la vallée du Yangzi, puis il se répandit dans tout le sud de la Chine. 

Vers l’époque de Confucius (VI ème siècle AC), il existait une boisson appelée t’u pour les offrandes funéraires. Mais cette boisson, dont la transcription est semblable au Cha (thé), n’était en fait pas du thé, mais un breuvage amer issu d’une autre plante botanique. 

Par contre, des recherches archéologiques ont permis de découvrir des graines de théier dans la tombe du marquis Yi de Zen, datée de 433 avant notre ère.

 Entre le Ve et le IVe siècle av. J.C., on buvait alors le thé d’une manière assez complexe : les feuilles, passées à la vapeur, étaient écrasées au mortier, et l’on en faisait un gâteau. Puis celui-ci était mis à bouillir, accompagné de divers autres ingrédients : gingembre, orange, épices, lait, oignons, etc. Cette coutume est encore pratiquée de nos jours par les Tibétains, qui ajoutent fréquemment du beurre, de la crème et des oignons à leur thé.

Une des plus sûres références écrites sur le thé reste cependant le Tong Yu (Contrat avec un serviteur), rédigé en 59 avant notre ère, sous la dynastie des Han occidentaux (206 AC.- 25 PC) dont l’auteur fut le poète Wang Bao. Ce contrat mentionne qu’une des tâches du serviteur était de préparer le thé et de l’acheter.


Cérémonie de thé sous la dynastie Tang

Le thé devient une véritable boisson nationale chinoise et passe du statut de médicament à celui d’aliment à l'époque de la dynastie Tang (618-907) , quand les élites lettrées commencent à célébrer ses plus grands crus. La consommation de thé a commencé à devenir une activité de plaisir et de détente. 

C'est à cette époque un produit circulant sous la forme de briques compressées ou de galettes rondes pour être transporté dans les régions voisines, émiettées en poudre fine qui infusait dans une eau bouillante mélangé à des épices, des fleurs ou des légumes  . c’est la “soupe de thé”. Pendant la dynastie Tang (618-907), les gens consommaient des galettes de thé en détachant les feuilles de la galette et en la faisant bouillir dans de l'eau chaude, cela donnait un thé au goût fort. 

Le commerce du thé devint très lucratif dans la seconde moitié du VIIIème siècle. Un moine, habitant la montagne, offrit du thé Yang-Hsien à un envoyé impérial chargé d’étudier la région, vantée par Lu Yu. L’envoyé en expédia aussitôt trente kilos  à la cour qui répondit en en exigeant  une fourniture annuelle. Telle est l’origine du « tribut du thé » (gong cha)  instauré en 783. L’État entendit profiter de la manne en imposant une taxe sur son commerce qui généra d’importants revenus, puis en instaurant un monopole sur son commerce. 

A la dynastie des Tang, le célèbre Lu Yu 陆羽 (733 à 804) considéré comme le "sage du thé" a écrit leClassique du Thé Chá Jīng茶经》,qui est la base fondamentale de la culture du thé en Chine. CeClassique du Thé classifie  les différents crus de thés, la transformation du thé, les outils et l'eau à utiliser, décrit l'art d'infuser et les coutumes concernant la façon de consommer le thé, etc.Il recommande de n’agrémenter le thé que d’une pincée de sel. 

Représentation de Lu Yu
 du 19ème siècle

Dans son Cha jing Classique du Thé, Lu Yu confirme l'origine du thé: "la boisson qu'est le thé, a commencé avec Shen Nong."
陆羽《茶经》:茶之为饮,发乎神农氏。

Le thé devint alors une boisson aux multiples vertus rafraichissantes, réchauffantes, énergisantes, relaxantes, etc. C'est l'époque où le thé fut célébré par les poètes les plus célèbres de Chine, Li Bai, Du Fu et Lu Tong.

Les sept bols de thé de Lu Tong

La première tasse humecte mes lèvres et ma gorge,

La seconde brise le voile de ma triste solitude;

La troisième tasse dissipe la lourdeur de mon esprit

affine l’inspiration acquise par les livres  que j'ai étudié

La quatrième provoque une légère transpiration ,

disperse par mes pores toutes les afflictions de la vie ,

Avec la cinquième tasse, le corps s'affine, devient vif;

La sixième tasse  me fait de la race des immortels;

Et la septième tasse est  fumante

Il n'est pas nécessaire de la boire . 

Une brise légère caresse mes aisselles

Lu Tong et son serviteur préparant le thé

Sous les Song (960-1279) toutes les couches de la société consomment du thé, bu après avoir été fouetté. C’est l’Empereur Hui Zhong qui introduit le thé à la cour. 

Empereur Hui Zong 

C'est au cours de la dynastie Song que la culture du thé a connu une transition importante, passant des feuilles de thé à la poudre de thé ('matcha'). Les galettes de thé sont désormais broyées sous forme de poudre dans une meule, puis fouettées avec de l'eau chaude direcement dans le bol pour obtenir un bouillon épais.

Le serviteur assis sur le banc est en train de broyer le thé
en poudre  pour que son collègue à table l' incorpore dans le  thé

Contrairement au thé bouilli, le thé fouetté est beaucoup plus épais, plus doux et moins astringent. 

Moulin à moudre le thé

Dans la peinture 'Broyer le thé' de Liu Song Nian, réalisée sous la dynastie Song, on voit un serviteur assis sur une table basse, qui tourne et broie le thé. 

Moudre le thé de Lu Song Nian

Les époques Ming (1362-1644) et Qing (1644-1911) voient se mettre en place les variétés avec de nombreuses couleurs de thé et formes de consommation modernes du thé avec la méthode de l’infusion du thé en vrac, la plus répandue aujourd’hui : du thé en feuilles entières séchées et mises à  infuser jusqu’à cinq fois dans une théière ou dans un gaiwan, tasse chinoise à couvercle , permettant de préparer la forme de base, le thé vert. 

                                            En préparant le thé  Wang Wen (1497 – 1576)

Nous l'appelons 'thé infusé'. La raison pour laquelle l'Occident ne connaît que le 'thé infusé' est que le thé a été introduit pour la première fois en Europe au 17ème siècle, à l'époque de la dynastie Ming. Le thé fouetté, heureusement, a continué à évoluer au Japon (connu sous le nom de Matcha).

L'heure du thé sous la dynastie Ming

Sous la dynastie Qing,  la théière et le Gai Wan (tasse recouverte d’un couvercle) apparaissent.

Le thé était servi dans un pavillon dédié au thé construit dans leur jardin,  

soit plus soblement ans sous un toit léger de chaume reposanr sur des minces poteaux de bois non-laqué ou de bambous, les parois étant faites d’un treillis de papier.

Partie de thé sous la dynastie Ming

D'autres méthodes se sont développées permettant de produire d'autres variétés qui sont, dans la terminologie chinoise : les thés rouges (le thé noir en Occident), bleu-vert (ou Wu Long, Oolong), blancs, jaunes, noirs (sombres ou Pu'erh en Occident). Les thés parfumés aux fleurs, en premier lieu le thé au jasmin, se développent aussi sous les Qing.

Après avoir connu un déclin marqué durant les époques troublées qui vont en gros de la fin du XIXe siècle aux années 1960, la production de thé chinoise connaît un regain depuis les années 1970, grâce à une extension des zones cultivées et une modernisation des méthodes de culture et de production. Cette dynamique s'est accélérée au début du XXIe siècle. 

Production du thé en chine

La Chine est redevenue le premier producteur mondial, puis le premier exportateur. Le pays produit et consomme avant tout des thés verts, secondairement des Wu Long, des thés rouges, et du thé au jasmin.

Les plus grands crus font l'objet d'un processus de production très élaboré, mobilisant un savoir-faire poussé, sont distingués de différentes manières (selon leur terroir, la période et la méthode de cueillette, leur forme), et peuvent s'acheter à prix d'or, en revanche la production de masse est plus grossière, notamment celle destinée à être exportée en volumes importants. 

Les principales régions productrices sont traditionnellement situées dans l'est du pays (Fu Jian, Zhe Jiang, An Hui, etc.), où se trouvent plusieurs des thés les plus réputés, mais les provinces de l'intérieur (Yun Nan, Si Chuan, Gui Zhou) ont connu une croissance très rapide de leur production de thés depuis les années 2000. 

Si la plupart des thés sont bons marchés (quelques euros à dizaines d'euros) certains thés sont très chers comme les nouvelles crues du thé vert de Xi Hu Long Jing d'avant la fête chinoise Qing Ming qui perdent de la valeur avec le temps.

A l'inverse le thé blanc du Fu Jian et surtout le thé noir Pu Erh du Yun Nan prennent de la valeur avec le temps. Certains thés noirs de plusieurs décennies d'âge atteignent des milliers d'euros pour quelques centaines de grammes.

La culture du thé est fascinante et raffinée, son histoire est liée à la médecine chinoise mais aussi aux spiritualités daoistes et bouddhistes.

Le Thé et les spiritualités

A l’art du thé va s’associer une dimension spirituelle véhiculée par les ermites taoïstes et les moines chan qui pratiquent simplicité de vie, culture de vertus et méditation. Les moines se servent de la boisson pour les offrandes rituelles et lors des réunions. Les codes monastiques vont en ritualiser l’usage pour les cérémonies solennelles. Il se développe alors un sens de l’harmonie des gestes nécessaires à l’accomplissement du service du thé. Cette approche spontanée, poétique et spirituelle de l’art du thé va s’élargir sous les dynasties suivantes.

Le thé suivit d’ailleurs les mêmes voies de diffusion que le bouddhisme de cette période : au Tibet, chez les montagnards  « prêts à troquer leur chevaux contre des feuilles de thé » qui conservent la forme agrémentée d’aromates à laquelle ils ajouteront du beurre de Yack,  et au Japon, où il fut introduit par des moines revenant d’un voyage d’études bouddhistes en Chine.

Le Thé et le Daoïsme
Le Daoïsme préconise le calme et la pureté de l'esprit, le non agir et suivre le cours naturel de la vie, des concepts qui sont partagés avec la culture du thé qui nécessite d’être calme pour profiter des subtilités de la saveur du thé mais aussi se laisser porter naturellement par son parfum enivrant.

C'est pour cela que dans le Daoïsme, le thé est même considéré comme un "médicament des immortels" pour obtenir le Dao.

A la dynastie des Tang, le maître daoïste Chang Bo Xiong 常伯熊 considéré comme le premier maître de cérémonie du thé, a largement embelli la culture du thé de Lu Yu (733 à 804) et de son Classique du Théet a lancé la phrase "le thé et le Dao (ont le même) grand mouvement."


D'autres experts daoïste comme Li Yue 李约 (751 à 810) et l'ermite Lu Tong 卢仝 (775 à 835) ont développé la culture daoïste du thé.

Lors des cérémonies d'initiation entre maître et disciple, quelques écoles daoïste, le disciple donne un verre de thé au maître (alors que dans la plupart des écoles daoïste il faut donner une enveloppe rouge).

Le Thé et Bouddhisme Chan (Zen)
Le thé est aussi très lié à la culture bouddhiste Chan qui a donné plus tard le Zen au Japon.

Jiao Ran 皎然 (730 à 799) un moine bouddhiste et ami de Lu Yu (733 à 804) a écrit:

“Après avoir bu une tasse de thé, je me sens vague, les sentiments arrivent et s'ouvrent pleinement au ciel et à la terre;
 Quand j'en rebois, il clarifie mon Shen (esprit), soudainement comme une pluie volante qui vient nettoyer doucement des poussières;
 La troisième fois que j'en bois, on obtient le Dao (la voie cosmique), comment le Cœur souffrant ne peut-il pas se libérer des contrariétés?"

A la dynastie des Tang, il y avait un temple bouddhiste Bo Lin Chan Si (temple Chan de la foret de cèdre) à Zhao Zhou dans la province du He Bei. Deux moines bouddhistes y vinrent de loin et demandèrent au maître Chan Cong Shen de Zhao Zhou 从谂禅师 (778 à 897) comment pratiquer le Bouddhisme Chan. Ce dernier demanda à l'un des deux moines: "est-ce tu es déjà venu ici ?”, le moine répondit "je ne suis jamais venu."
Le maître Chan Cong Shen de Zhao Zhou lui dit alors “va manger du thé”, et il demande à l'autre moine "est-ce que tu es déjà venu ici ?", l'autre moine répondu "je suis déjà venu." Cependant le maître Chan Cong Shen de Zhao Zhou répondit de la même façon “va manger du thé.”

A ce moment, le gardien du temple qui avaient amené les deux moines était très surpris et demandait au maître Chan comment se fait-il que l'un ne soit jamais venu et que l'autre soit venu, mais qu'il répondit de la même façon “va manger du thé.” Le maître Chan appela alors le nom du gardien, ce dernier a répondu et le maître Chan lui dit aussi: “va manger du thé.”

En effet, “va manger du thé” remplit de bonté et de sagesse pour manifester directement la force du Cœur des gens. C'est aussi pour montrer que le temple Bo Lin Chan Si est l'origine de la phrase "le Chan et le thé ont une même saveur" qui a été développé plus tard au Japon.

“Va manger du thé" est devenu un Gong An (Koan) très connu exprimant l’idée qu'il y a le thé dans la vie et que dans le thé il y a le Chan, ainsi la sagesse du Chan est dans la vie de tous les jours.

A la dynastie des Song, le moine bouddhiste Chan Yuan Wu Ke Qin  圆悟克勤 (1063 à 1135) a encore plus lié la sagesse bouddhiste Chan à la culture du thé avec une calligraphie “le Chan et le thé ont une même saveur”茶禅一味”. Son œuvre a été emporté par son disciple au Japon et qui est encore entreposé là-bas près de Kyoto dans le Temple de la Grande Vertu Daitokuji  (Nai Liang Da De Si 奈良大德寺 en chinois).

Depuis la dynastie des Tang et des Song, les japonais sont venus en Chine apprendre et importer la culture traditionnelle chinoise dans leurs pays: astronomie, science, écriture, médecine, spiritualité, arts martiaux, etc. Le Bouddhisme Chan prononcé Zen en japonais et le thé ont donc ainsi été importé au Japon avec un autre développement et raffinement propre aux japonais.

Le moine bouddhiste Zen Ikkyu en japonais et Yi Xiu 一休 en chinois (1394 à 1481) a particulièrement développé la culture bouddhiste et du thé avec cette fameuse phrase “le Chan (Zen) et le thé ont une même saveur.”  



Le Bouddhisme Chan (Zen) propose de travailler sur notre ego, nos obstinations, nos différenciations pour atteindre le calme de l'esprit, tout comme le thé, il faut être calme et concentré au moment présent pour profiter de toutes les saveurs et subtilités du thé retrouvant ainsi les préceptes de la sagesse daoiste.

En effet, un expert en thé pourra sentir non seulement la qualité du thé mais aussi la psychologie et l’état d'esprit actuel du préparateur du thé (la fluidité du mouvement lors de la cérémonie ou si le thé est trop infusé ou pas assez par exemple).
L'autre idée de “
le Chan (Zen) et le thé ont une même saveur” est que la spiritualité bouddhiste Chan est dans la vie de tous les jours, au moment présent et pas forcement dans les temples.
La préparation d'un bon thé demande donc une bonne préparation personnelle pour élever notre vertu, état de conscience et se purifier.

La cérémonie du thé est perçue à haut niveau tout comme la calligraphie comme une véritable pratique spirituelle. En effet, en lâchant le mental et l'ego on se laisse bercer et emporter par les saveurs subtils du thé dont les feuilles proviennent de la terre et embrassent le ciel.

Une citation bouddhiste dit d'ailleurs “le cosmos entier est contenu dans une tasse de thé”一杯茶即一个宇宙.”

La cérémonie du thé (茶道 chádào) 
En effet, sous la coutume chinoise du thé, il existe un véritable art thé connu par la cérémonie du thé “Gong Fu Cha” 功夫茶, apparu vers 1600 sous la dynastie des Minget son niveau supérieur le Dao du thé 茶道. À l'époque moderne, la cérémonie du thé traditionnelle chinoise est également basée sur le concept de 'thé infusé'. La cérémonie du thé est la manifestation la plus directe de la culture chinoise du thé. 

Ici, le thé n'est pas jeté vulgairement dans une tasse ou un bocal en verre et bu à la va vite mais très respecté comme une belle femme que l'on aime et à qui l'on donne de la douceur (propos tenus aussi par les chinoises maîtres de cérémonies).

Pour le 功夫茶 gōngfu chá, on utilise exclusivement des thés fins, semi-fermentés, comme le oolong (乌龙茶 wūlóngchá), notamment le thé 铁观音 Tiě Guānyīn. Dans de minuscules théières en terre cuite, leurs saveurs s’affinent au cours des nombreuses étapes de la préparation. De très petites tasses en porcelaine fine ou en terre cuite avec l’intérieur en porcelaine (pour ne pas altérer le goût du thé) servent à la dégustation du thé, permettant d’en apprécier tout l’arôme.

C'est une véritable science car la catégorie du thé, l'année et la région de production, la qualité et la température de l'eau, le temps d'infusion, la matière de la théière et de la tasse (porcelaine, verre, terre cuite, etc) ainsi que bien d'autres critères sont très importants et doivent être minutieusement choisis pour tirer le meilleur profit des saveurs du thé. Pour les Chinois, déguster un thé de qualité impose de choisir une eau de qualité et de l’infuser et le servir dans un service à thé de qualité. La qualité de l’eau joue en effet un rôle primordial en ce qu’elle influe directement sur le goût du thé : la primeur va à l’eau de source (les Chinois ont répertorié les meilleures eaux de source, qui sont toujours très courues), suivie de l’eau de pluie (ou neige fondue), enfin l’eau de lac ou d’étang, l’eau du robinet étant exclue). Les eaux trop minéralisées sont à exclure car elles influencent le goût du thé.

Cet art du thé ressemble donc un peu à l'art du vin en France avec des concepts communs comme les connaissances minutieuses sur la préparation et la conservation, le raffinement, la dégustation, etc. Un autre point commun entre le thé chinois et le vin français est le prix en fonction de l'âge.Cependant, jamais les Chinois n’ont mis au point une cérémonie du thé aussi élaborée que celle des Japonais (chanoyu), ce qui, d’ailleurs, aurait été en contradiction avec le sentiment de spontanéité et de naturel, issu du taoïsme, inhérent au fait de boire du thé.

L'artiste du thé prépare le thé en plusieurs étapes soigneusement exécutées. L'artiste du thé porte souvent une robe traditionnelle chinoise appelée 'Qi Pao' et s'assoit derrière une table à thé ou un plateau. Elle vous salue, vous montre le thé, et commence par chauffer et rincer la théière.

Ce thé se prépare dans un environnement calme, doucement avec des gestes d'une grande élégance qui se rapprochent de la danse ou du Tai Ji Quan, il doit être senti pour que l'on soit être imprégné de son parfum qui évolue à travers les différentes infusions (dense à subtil), goûté au palais, savouré de façon particulière pouvant ainsi nous faire découvrir des sensations nouvelles et univers insoupçonnés. Un raffinement issu de la culture traditionnelle chinoise que je vous propose de découvrir.

Pour les thés fermentés, on prépare plusieurs infusions, la première de quelques secondes, les suivantes un peu plus longues à chaque fois, les feuilles de thé demandant de plus en plus de temps pour libérer leurs arômes (le nombre d’infusions varie en fonction du type de thé). À chaque infusion, c’est en quelque sorte un nouveau thé qu’on découvre : la deuxième infusion nous fait découvrir un breuvage plus onctueux et moins amer ; la troisième infusion libère un arôme discret, mais tout aussi subtil. Le nombre total d’infusions est laissé au jugement du maître de cérémonie… 

Les cérémonies chinoises du thé s'accompagnent souvent de plusieurs outils, comme une petite cuillère pour pousser le thé à l'intérieur d'une théière. Le thé est toujours transféré dans un pichet (gong dao bei) avant d'être versé dans les tasses. 


Et selon le type de cérémonie du thé, une pince en bambou peut être utilisé pour déplacer les tasses de thé du plateau vers le spectateur.

En chine, les tasses de thé sont toutes petites afin que le thé soit dégusté afin de développer votre goût. Avoir du goût signifie connaître la meilleure qualité que ce soit pour votre goût ou votre esprit. C'est pourquoi il existe au japon et en chine la cérémonie du thé. Ce serait bien de boire du thé avant de pratiquer le Qi Gong, car la cérémonie du thé représente comme un début de pratique du Qi Gong.

Pour le choix de la théière, la choisir en argile pourpre (Zi Sha) . Il faut remettre le thé qui vient de la terre dans un récipient qui rappelle la terre et vous aurez plus de goût et de sensation. C'est comme si le thé se disait qu'il retournait à la maison.

Théière en grès pourpre de Yi Xing

On parle de 3 gorgées de Thé en chine (3 verres). Les 3 ensemble signifie que vous possédez le goût. 

Nous pensons que cette vidéo montre bien l'essence d'une cérémonie du thé (bien que simplifiée) 


Cependant, il existe un art chinois du thé (ch’a-shu) bien précis.Le nombre d'étapes et d'outils nécessaires dépend de la version de la cérémonie du thé que l'on pratique. Par exemple, la cérémonie du thé traditionnelle de style Chao Zhou comprend 21 étapes. À Wu Yi Shan, la cérémonie du thé comprend même 27 étapes.


Le temps d'infusion dure selon la sorte de thé et l'effet désiré varie entre 2 et 5 minutes. Alors que la caféine du thé (nommée aussi théine) se développe presque complètement dans les 3 premières minutes, le tanin se libère ensuite.

Pour le thé noir et le thé vert, la règle de base est la suivante :

    1-2 minutes d’infusion : stimulant

    3-4 minutes d’infusion : équilibrant

Le tanin a un effet apaisant sur l'estomac et l'intestin.

Il se dissout dans l'infusion après 3 à 4 minutes et tempère et module l'effet de la caféine ainsi l'action stimulante du thé dure plus longtemps.

Les 6 catégories de thé (selon l'ordre d'oxydation)
Entre les thés noirs, verts, blanc, semi-fermentés, fumés, parfumés, compressés, on estime à plus de 3000 le nombre de variété de thé. Mais en fait tous, sans exception, proviennent de l'arbre à thé ou theier, un arbrisseau à fleurs blanches: le Camelia Sinensis.
 C’est uniquement l’environnement, le terrain, l’altitude, l’époque de la récolte, et le mode de transformation qui modifient l’apparence et la qualité du thé. 

Les Chinois répartissent le thé en six catégories, dont les noms sont tirés de la couleur des feuilles infusées, et non de l'infusion ; cette couleur révèle le taux d'oxydation des feuilles, soit, dans l'ordre croissant :

·        綠茶 / 绿茶 lǜ chá (thé vert) ; ces thés, non fermentés, qui ne subissent pas le processus habituel d'oxydation et de flétrissement utilisé pour la fabrication d'autres types de thés. Ils sont la plupart du temps composés de bourgeons ou de jeunes feuilles. Ce thé est travaillé, les feuilles subissant diverses opérations (réchauffage à 100 °C, par exemple) ;

·        白茶 bái chá (thé blanc) ; à l'instar des thés jaunes, ce sont des thés très délicats qui, eux, ne subissent aucune oxydation. Les trois premières feuilles, dont le bourgeon, peuvent être présentes, toujours entières. Le thé blanc est l'un des plus fameux et des plus chers thés au monde. Ce serait le mode de préparation duthé blanc qui pourrait expliquer la diférence d'efficacité. Celui-ci subit peu de manipulations et de transformations après la cueillette pour pouvoir garder au maximum son arôme et ses qualités ;

·        茶 hng chá (thé jaune) ; souvent les plus rares des thés. Très délicats, ils subissent une légère oxydation à l'étouffée et leurs feuilles ne sont pas travaillées. Seuls les bourgeons duveteux sont utilisés ;

·        烏龍茶 / 乌龙茶 wūlóng chá (bleu-vert, thé « dragon noir », orthographe courante : thé Oolong) ; ce thé est couramment désigné sous le vocable 清茶 qīng chá « thé clair » ; le nom de ce type de thé vient de la couleur de la feuille et non de l'infusion. Ce sont des thés dits « semi-fermentés » car leur oxydation n'est jamais menée à son terme. Les feuilles sont souvent entières.

·        紅茶 / 红茶 hóng chá (thé rouge ; thé noir en Occident) ; ils sont oxydés de manière (quasi-)complète ; les feuilles utilisées peuvent être brisées pour les thés de moindre qualité.

·        黑茶 hēi chá (Pu-erh) ; ce sont des thés entièrement oxydés ayant subi une post-fermentation de plusieurs années, des thés de garde qui peuvent être très coûteux, même s'il en existe des variétés de basse qualité.

·        花茶 Huā chá (thé aux fleurs) n'est, à proprement parler, pas un type de thé, car le thé agrémenté de parfums de fleurs auxquelles il a été mêlé (ou, pour les thés médiocres et commerciaux, recouvert d'essence) peut être de couleurs diverses. Le thé au jasmin茉莉花茶 mòli huāchá, dans ses versions les plus raffinées, peut être composé d'un thé blanc parfumé, aux saveurs très délicates.

Selon le moment de leur cueillette, leur fermentation, leur arôme, leur gout, et leur taux de caféine seront totalement différents. 

En fonction de sa nature, chaque thé demande une préparation différente. Le type de théière, le temps d'infusion, la température de l'eau, tout y est important y compris la manière de nettoyer les théières et les tasses de thé, sachant qu'il ne faut jamais les mettre dans un lave vaisselle. C'est pourquoi je vous invite à lire les fiches relatives au thé que vous aurez choisi. 

Schéma représentant sous une forme simplifiée les processus de transformation des six thés

Quel thé boire selon la saison

Aux différentes saisons, il faut prendre les différents types de thé :

    Printemps : thé vert, thé au jasmin

Boire du thé vert est recommandé au printemps, pas toute l'année, car le thé vert est trop froid parce que totalement cru, trop fort

    Eté : thé vert, gingembre.

Le thé vert peut convenir en été quand il fait chaud, à ceux qui ont une constitution chaude, feu de l'estomac fort, énergie abondante et aux gens agités. Dans les pays arabes où il fait chaud, on consomme beaucoup de thés verts à la menthe pour se rafraîchir, le thé est chaud en température mais froid en nature (thé vert et menthe). Toutefois, le thé à la menthe agit aussi sur les poumons (métal). Prenez 3 à 4 tasses par jour comme stimulantcontre les rhumes et les mauvaises digestion. A raison de 50g par litre, l'infusion se révèlera plus excitante. 

    Automne : Thé blanc, Thé aux chrysanthèmes, thé oolong, thé rouge ou noir

    Hiver : thé noir, thé Pu-erh, qui est moins froid.

Le thé noir réchauffe en hiver. Le thé Pu-erh est fermenté et renferme beaucoup d'enzymes, de magnésium qui sont importants pour assurer en hiver l'énergie des reins...

La médecine occidentale a trouvé dans le thé vert des antitoxines, et que c'était bien pour le cancer.  Si on boit le thé vert dans les saisons froides (automne et hiver), cela refroidit le corps et développe la dépression. Le Japon est en tête des pays qui ont le plus de suicidés. ; La température du corps des gens déprimes est de 35-36°, pas 37°. Leur corps ralentit de plus en plus

Le thé selon la diététique chinoise
Beaucoup moins toxique et beaucoup plus sain pour la santé que le café, il faut savoir cependant l’utiliser pour éviter certains de ces désagréments. Nous allons d’abord présenter le thé selon la diététique chinoise puis l’aborder de manière plus occidentale 

En résumé, à l’état actuel de nos recherches, dans le domaine de la santé, il faudra retenir que les thés peu transformés sont meilleurs que ceux qui le sont plus fortement (fermentés, semi-fermentés, fumés, comprimés, etc.) et que le thé blanc est supérieur au thé vert qui est lui-même supérieur au thé noir.

 Ceci fait écho à une   étude qui démontra que les thés verts non fermentés, non fumés, non pressés, semblaient meilleurs pour la santé, parce que ces préparations traditionnelles détruisent une partie des polyphénols.

Méridiens concernésCœur, Foie, Estomac, Vessie, Gros Intestin, Poumon

Fonctions du thé en médecine chinoise 
 « Avec une saveur amère, le thé aide l’esprit, combat la fatigue, stimule le corps, réduit le poids, stimule la vision » Shen Nong Ben Cao Jing (Première matière médicale de la pharmacopée chinoise – environ 1er siècle ap. jc. – Dynastie des Han).

-     Purifie, nettoie l’organisme et le fortifie

-    Renforce les défenses immunitaires, car riche en minéraux et vitamines

-   Clarifie la tête (action stimulante sur l’intellect) et éclaircit les yeux. Le thé rend les yeux plus clairs et plus brillants

-     Clarifie la Chaleur, élimine l’agitation

-     Dissipe la stagnation d’aliments

-     Atténue les méfaits d’un excès d’alcool

-     Réduit le stress oxydatif du tabac

-     Favorise la diurèse et entraine une action amaigrissante (faiblement)

-     Arrête la diarrhée

-     Dissout les mucosités

-     Entraîne Vasodilatation des vaisseaux capillaires

-     A une action hémostatique (selles sanguinolentes) – à forte dose

-     A une action anti-infectieuse dans les dysenteries – à forte dose

-     Réduit le cholestérol (cette fonction est controversée) 

-   Diminue le risque cardio-vasculaire 
    Les flavonoïdes (composants riches en vitamines qui diminuent la tension artérielle) que contient le thé vert sont quatre fois plus puissants que la vitamine C et la vitamine E. Ils protègent des radicaux libres et régularisent les systèmes hormonal et cardio-vasculaire. Deux ou trois tasses de thé par jour suffiraient à diminuer les risques cardio-vasculaires de 40 %. 

-     Fait disparaître la fatigue et le stress 

-     Nourrit et hydrate la peau

-     Effet antioxydant puissant

De nombreuses recherches récentes un peu partout dans le monde occidental montrent clairement le fantastique potentiel bénéfique du thé sur la santé. En effet les feuilles de thé contiennent des quantités importantes de certaines substances antioxydants (les polyphénols, les flavonoïdes) qui ont une action contre les radicaux libres, source de vieillissement  et qui protègent nos cellules des agressions quotidiennes. La théine stimule en douceur les systèmes nerveux et sanguin. Cette haute teneur en antioxydants est comparable et dépasse même les légumes et les fruits riches en polyphénols. La revue scientifique Free Radical Research (USA) à publiée dans son volume 30, en février 1999 une étude qui compare l’effet antioxydant de certaines substances. Il en découle les conclusions suivantes:

2 tasses de thé =

       7 verres de jus d’oranges

       20 verres de jus de pomme

       6 pommes

       3,5 verres de jus de cassis

Une autre étude faite par la Boston Tufts University a mesuré l’effet antioxydant du thé en le comparant à 22 autres légumes comprenant par exemple le brocoli, le maïs, l’oignon, l’ail, et les carottes. Le thé est arrivé en tête de ces vingt deux légumes. 

Cette recherche a également souligné que le thé a une capacité supérieure pour absorber les radicaux libres. Il est à noter que 85 % des antioxydants du thé sont libérés dans les 3 à 5 premières minutes d’infusion. Après une simple tasse de thé, l’organisme bénéficie d’une forte activité antioxydante dans les deux ou trois heures qui suivent. Ce pouvoir antioxydant du thé est quatre fois plus puissant que la vitamine C. Un de ces constituants le Gallate Epigallocatechol-3 (EGCG) quant à lui est 200 fois supérieurs aux vertus antioxydantes de la vitamine E !

Saveurs et nature du thé en médecine chinoise

Le thé est de nature fraîche, de saveur amère ou douce,

Le goût amer est bien pour purifier le coeur, faire descendre le feu du coeur vers les reins.

Il permet de stabiliser les énergies des reins. Le goût amer apporte la solidité de la racine de  vos reins. Quoiqu'il arrive, vous serez immunisé. Boire du thé est un peu comme se faire vacciner.

Le thé n'évoque pas seulement la philosophie du thé, mais aussi le goût amer, qui  permet d'éliminer les souffrances. Lorsqu'arriveront des choses amères dans la vie, vous serez protégés. Il faut activer le goût amer. Au début en buvant le thé, vous le trouverez amer, puis petit à petit, il sera un peu sucré.

Indications thérapeutiques du thé en médecine chinoise

-     Cancer

-    Maladies cardiaques.

-     Céphalée, yeux rouges et douloureux, vision trouble due à un Vent Chaleur, comme par exemple dans le rhume des foins. 

-     Hypersomnie, confusion mentale.

-     Soif, agitation due à une maladie fébrile, due à une Canicule Chaleur.

-  Nausée, perte d’appétit, éructation fétide, distension et douleur épigastriques et abdominales dues à une stagnation d’aliments, surtout due aux graisses animales et aux huiles végétales.

-     Sensation de tête lourde, céphalée, nausée dues à un excès d’alcool.

-  Dysurie, oligurie, urodynie, urines foncées et peu abondantes, strangurie Chaleur due à une Humidité-Chaleur sur la Vessie.

-     Diarrhée due à une Humidité-Chaleur.

-     Toux avec mucosités abondantes.

-     Zona.

Tous ces effets bénéfiques ne doivent pas nous faire oublier qu’aucun aliment au monde est une panacée et parfait pour tous. Le thé possède aussi des inconvénients qu’il faut connaître pour éviter ses effets négatifs.

Contre-indications du thé selon la médecine chinoise 

-     Grossesse et allaitement

-     Insomnie « Bien que le thé ait l’effet de clarifier le cœur et stimuler la vision, il a de nombreux inconvénients. Il ne doit pas être bu excessivement dans n’importe quelle saison de l’année surtout dans le cas où la personne souffrirait d’insomnie ou celle qui est maigre et faible ». Sun Zhen Ren Wei Shen Ge Zhu Shi (Livre chinois ancien)

-     Constipation

-     Mictions fréquentes et abondantes, nycturies dues à un Vide du Yang de la Rate et des Reins. La nature rafraîchissante du thé et son action diurétique doit nous pousser à la modération, d’autant plus que la personne est frileuse, les membres froids ou le nez froid, le tout accompagné de fatigabilité.

-  Le thé est incompatible avec plusieurs substances médicinales chinoises tel que le fameux ginseng [Radix Panacis Ginseng (Ren Shen)]. Il neutralise ses effets tonifiants, ce qui ridiculise la commercialisation mercantile du thé au ginseng. Les autres incompatibilités sont : Radix Clematidis Chinensis (Wei Ling Xian), Rhizoma Smilacis Glabrae (Tu Fu Ling), Fructus Quisqualis Indicae (Shi Jun Zi), Sclerotium Poriae Cocos (Fu Ling).

-     lors de colère : « Une longue pratique de boire du thé incorrectement réduit les graisses du corps, cause le froid Vide du Foyer Médian. Boire du thé lors de colères est particulièrement inadéquat et entraîne de l’insomnie ». Shou Yang Cong Shu (Traité ancien des méthodes de santé chinoises).

-     Il ne faut jamais boire le thé avec l'estomac vide, c'est-à-dire ni le matin à jeun, ni juste après manger. Le thé sert à digérer. Si l'estomac est vide, le thé va digérer les parois de l'estomac, lui retirer toute l'huile protectrice et ensuite il y aura des problèmes de digestion. C'est pourquoi Il faut attendre 1/2 h à 1 h pour digérer, sinon vous ne pourrez fixer le fer que vous viendrez de manger.

-  Le thé est un excitant déconseillé en cas d'allergie cutanée ou respiratoire

-      Boire du thé  déshydrate le corps. Il faut boire deux verres d'eau pour chaque  verre de café ou de thé.

Utilisations spécifiques

Le thé est consommé en infusion.  La consommation moyenne pour bénéficier des propriétés thérapeutiques du thé est de 5 à 10 g par jour.

-     Diarrhée : Pour avoir une action anti-diarrhéique, il faut en boire une infusion très concentrée, très amère : 10 g de feuilles de thé mises à bouillir dans 200 ml d’eau bouillante, à feu doux pour obtenir un thé très fort. A boire en 3 à 4 fois sur la journée.

-     Zona : Moudre des feuilles de thé et dissoudre la poudre obtenue dans un thé très fort. Appliquer extérieurement sur le zona 2 à 3 fois par jour.

-     Entérite : Boire 2 à 5 ml 3 à 4 fois par jour d’un thé très fort (faire bouillir à feu doux les feuilles de thé) peut guérir des entérites aiguës ou chroniques.

-     Vision : On dit aussi que le thé end les yeux plus clairs et brillants.-     

-     Une utilisation originale du thé : un oreiller de feuille de thé ne jetez pas les feuilles de thé après avoir bu le thé, accumulez beaucoup de ces feuilles de thé (pas les poudres) et lorsque vous en aurez suffisamment, remplir une enveloppe d'oreiller de ces feuilles séchées qui conservent encore leur parfum. Cela permet de purifier la tête. Il vaut mieux acheter le thé séché et le regarder s'ouvrir en donnant une belle feuille. Une fois par an, vous renouvèlerez le contenu de l'oreiller.

Le thé selon la médecine occidentale

Composition moyenne 

Pour 100g de thé vert séché, nous avons environ :

•   Vitamine C : 300 mg
•   Vitamine E : 100 mg
•   Vitamine B : 11 mg
•   Bétacarotène (provitamine A) : 15 mg
•   Polyphénols (antioxydants) : 35 %
•   Chlorophylle : 1 %
•   Caféine : 3 %


Les Bienfaits du thé selon la médecine occidentale 
Tous les thés semblent avoir de ultiples vertus notamment au niveau du cancer et des maladies cardiaques.

Il est à noter que les thés noirs, semi-fermentés ou fumés ont une teneur en vitamine et polyphénols beaucoup plus faible que celle des thés verts ou les thés blancs qui ont subit peu de transformation. Concernant la vitamine C qui est fragile à la chaleur nous pouvons même considérer sa teneur quasiment nul dans les thés noirs. (Nous trouvons là encore, la notion de Jing qui supporte mal les transformations).

Les radicaux libres sont des substances qui lèsent nos cellules. Or, les scientifiques sont de plus en plus d’accord sur le fait que ces lésions seraient à l’origine de certains cancers, des maladies cardio-vasculaires et des accidents vasculaires cérébraux. Ceci expliquerait les très nombreuses observations et recherches faites depuis vingt ans en Chine, au Japon, Aux USA, aux Pays-Bas, en Grande Bretagne, au Canada, etc. qui confirment les vertus thérapeutiques du thé.

Nous pouvons maintenant dire avec certitude que la consommation régulière de thé diminue le risque de :

 Maladies cardio-vasculaires (prévention des infarctus et des thromboses). Le thé dans ce genre de pathologie maladies cardiovasculaires est la boisson reine puisqu’il stimule légèrement le cœur, assouplit les parois des vaisseaux sanguins, aide à éviter l’artériosclérose, empêche la formation de caillots, élimine la chaleur de la tête et des yeux, calme l’agitation, dissipe la stagnation d’aliments et dissout les mucosités..

    Cancers. C’est particulièrement vrai pour ceux qui sont induits par le tabac (poumon, pancréas, bouche, œsophage, larynx, rein, vessie) et par le mode alimentaire erroné du monde occidental (colon, rectum, prostate, sein, ovaire, endomètre).

 Accidents vasculaires cérébraux. Le thé a une action anti-thrombotique.

Les Effets négatifs du thé selon la médecine occidentale

-     Le thé s’oppose à l’assimilation du fer. Il est donc contre-indiqué en cas d’anémie de ferritine. Pour cette raison, il est déconseillé de boire du thé aux repas. Celui-ci sera pris en dehors des phases digestives.

-     Le thé peut aggraver ulcère gastrique ou duodénal s’il est pris à jeun sur un ventre vide. De manière générale, en cas d’ulcère, éviter le thé.

-     Le thé semble s’opposer à certaines substances médicamenteuses et aussi l’assimilation de certaines protéines. De ce fait, il est déconseillé de prendre du thé à table ou au même moment qu’une prise de médicament.

-     Par ailleurs, un excès de thé peut induire :

•   Palpitations cardiaques

•   Céphalées

•   Acouphènes

•   Vision trouble

Les méfaits de la caféine dans le thé

La teneur en caféine peut bien évidemment varier selon le type de thé. Cependant, en général on considère qu’il contient entre 2,5 et 4,5 % de caféine, soit deux à trois fois moins que le café. Une consommation modérée de caféine de 400 à 450 mg par jour ne semble pas provoquer de troubles chez la plupart des individus. Ceci équivaut approximativement à 10-12 tasses de thé par jour.

Malgré cela, certaines personnes sont très sensibles à cette substance. Une petite tasse de thé l’après-midi peut leur provoquer une nuit blanche. En effet, la théine est libérée dans le sang de manière uniforme sur une durée longue pouvant aller de 6 à 8 heures.

Pour éviter ou réduire cette sensibilité, il est possible de décaféiner soit même sa boisson. Il suffit de jeter la première eau d’infusion après deux minutes (trois si les feuilles sont entières). Vous pouvez alors faire infuser à nouveau votre thé avec une nouvelle eau frémissante et boire comme à l’accoutumée.

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