Le contrôle du grand déluge par le Grand Yu peint sous la dynastie Tang |
Yu
/ Yǔ禹,
souvent appelé Yu le Grand (大禹, dàyǔ) (v. 6 juin 2297 av. J.-C1 – 2197 av. J.-C),
portant le nom de naissance Si Wen Ming /
Sì Wén Mìng (姒文命)
est le premier monarque légendaire chinois de la Dynastie Xia,
considéré comme le fondateur de la dynastie. Il est identifié, à tort, comme
l'un des Trois Augustes et des Cinq Empereurs. Yu est le huitième arrière petit-fils de l'Empereur jaune.
Il a été divinisé, en particulier comme Dieu gouverneur des eaux, divinité
taoïste. Yu est un des trois rois
sages du confucianisme, avec ses prédécesseurs Yao et Shun. C'est aussi
un des rares souverains chinois portant l'épithète " Grand".
Le mythique empereur Yu le Grand est celui-là même qui maitrisa les fleuves et cours d’eau, Il est associé à l'invention des techniques d'irrigation ayant permis la maîtrise des fleuves et des lacs chinois.
Sous le règne de l'empereur Yao, de fortes inondations ravagèrent la Chine, noyant et détruisant le foyer de milliers d'individus.
De manière à mettre fin à ce désastre, le père de Yu, Gun, reçut de Yao l'ordre de réguler les cours d'eau. Gun fit construire des digues, mais celles-ci s'effondrèrent, entraînant la mort de nombreuses personnes. Face à son échec cuisant, l'empereur Shun succédant à Yao le fit mettre à mort.
Recruté comme successeur de son père, Yu changea
radicalement de méthode. Il commença à draguer de nouveaux canaux à partir des
fleuves, ce qui nécessita treize années de dur labeur et une force ouvrière de 20
000 hommes pour mettre fin aux inondations. Yu le Grand a guidé les Chinois à fendre les montagnes et à déplacer les rochers pour contrôler le déluge.
empereur Yao |
Afin de canaliser toutes les eaux de la terre, il ouvrit des brèches à travers les montagnes et dragua les fleuves, des sources et des estuaires.
Vers la fin, il avait tant de cal aux mains et aux pieds il était si fatigué qu'il pouvait à peine marcher. Malgré cela, il alla jusqu'au bout de sa mission en édifiant un système d'irrigation capable de drainer les eaux en crue vers la mer.
Son titanesque ouvrage de drainage rendit la terre propice à la culture et relia les neuf provinces de Chine les unes aux autres. *
Selon une autre légende, afin de mener à
bien son travail, Yu se transformait chaque jour en ours. A l'heure de son
repas, Yu battait le tambour pour demander à son épouse de lui apporter sa
nourriture. Un jour qu'il fendait des rochers, sa femme prit ce bruit pour le
son du tambour et accourut avec la nourriture. Voyant un ours, elle prit ses
jambes à son cou, alors Yu tenta de la rattraper. Enceinte, elle tomba d'épuisement
et se transforma en pierre. La pierre continua cependant à grossir, et à la
date prévue pour l'accouchement, Yu fendit le rocher en deux. C'est ainsi que
son fils Qi vit le jour.
Il est vénéré pour son goût du travail. Considéré à l'origine comme étant mi-homme mi-dragon, il fut progressivement représenté sous une apparence entièrement humaine.
Selon le texte originaire du Yì Jīng易经 ou
Classique des Mutations, un Dieu de la Rivière ayant pris
la forme d'une tortue magique. Ayant aperçu la silhouette de Yu
le Grand (v. 6 juin 2297 av. J.-C1 – 2197 av. J.-C), premier
monarque légendaire chinois en 2205 av J.C. de la dynastie Xia (env. 2200 à 1760 avant J.-C.) alors qu'il
vidait les eaux d'une crue, la tortue sortit des eaux de la
rivière Luo en lui présentant
l'arrière de sa carapace. Sur cette carapace, était inscrit une
figure magique de la géométrie sacrée traditionnelle sous forme d'un carré de
trois présentant un agencement dans l'espace des Neuf nombres primordiaux de la
Tradition. Les fissures sur la dos de la tortue ressemblaient à des signes
d’écriture.
Yu
le Grand les recopia en un diagramme et il écrivit un texte
à partir de diagramme, le Luò
Shū 泺书, «l'écriture ou livre de Luo» à
partir duquel le Bagua du roi Wen fût
conçu. On le nomme communément aujourd’hui le «Carré Magique». La tradition dit
que ce livre contenait une « image du Monde » (Hóng Fàn 宏范=
grand modèle ou Plan suprême). Ce fut le premier texte
sur les cinq éléments.
Lorsque Yu reçu en présent cette synthèse divine,
ce modèle universel, il s'en servit pour mesurer et diviser le Monde en un
carré de neuf régions, neuf Marais, neuf Fleuves, neuf Montagnes.
Cette épopée est tout d'abord le récit de l'aménagement du monde et de l'avènement d'une ère nouvelle.
Yu commença par expulser les vertus périmées. Puis Yu combattit les tribus barbares des San Miao, dont les mœurs étaient incompatibles avec le calendrier; leur soumission permit d'instituer un nouvel ordre du temps.
Il est mentionné dans l’article Shun Dian du Classique des documents que « Shun réalisait de loin des rites envers les montagnes ».
Il s’agit d’une référence aux temps anciens où les rites des montagnes et des
rivières étaient effectués selon la notion de hiérarchie. Lorsque le grand
déluge a inondé les montagnes, les Chinois ont cessé de vénérer les montagnes.
Lorsqu’il contrôlait le déluge, Yu le Grand a délimité les États, marché sur de
hautes montagnes et coupé des arbres pour borner les routes. Il a utilisé de
hautes montagnes et de grands fleuves pour tracer les frontières. Les hautes
montagnes font référence aux Monts Song,
Dai, Heng, Hua et Heng. Les grands fleuves sont : le fleuve Yangtze, le
fleuve Jaune, le fleuve Huai et le fleuve Ji. Les rites de montagne ont repris
lorsque Yu le Grand a défini le classement des montagnes et des rivières.
Avec la capitale comme centre, Yu le Grand a divisé les terres alentour en cinq régions, en fonction de leur proximité. Tous les cinq cents li (250km) en dehors de la capitale représente une région. Il y avait donc cinq régions de la plus proche à plus lointaine : Dian, Hou, Sui, Yao et Huang. Les trois premières régions : Dian, Hou et Sui constituent l’empire du Milieu, autrement appelées les contrées de la dynastie Xia. Les deux autres régions : Yao et Huang étaient appelées les quatre barbares.
La division des cinq régions ne définissait pas seulement les frontières de la Chine et des barbares, mais était également étroitement liée à la loi fiscale de la dynastie Xia, qui différait d’une région à l’autre. Le principe voulait que l’impôt était plus important pour les régions proches de la capitale et moins important pour les régions éloignées.Une autre contribution de Yu le Grand a été d’établir la loi fiscale pour les neuf Etats portant sur les impôts et tributs. La collecte d’impôts du haut en bas était appelée « imposition », tandis que l’offre spontanée des dons, du bas en haut, par le peuple et les pays voisins, était appelée « tribut ».
Les impôts étaient constitués de céréales cultivées dans les champs, collectées seulement auprès des habitants de l’empire du Milieu ou les Etats de la dynastie Xia. Alors que les tributs étaient souvent les produits des terroirs pouvant même être offerts par les pays voisins. Yu le Grand a divisé les terres en trois classes selon leur qualité et a défini les règlements d’impôts et de tributs selon le classement du terrain et des types de produits de chaque région
Grâce à son travail, toutes les régions de la
Chine, voire au-delà des cinq régions, ont pu entendre des enseignements de ce
fils du Ciel et venir le voir régulièrement. C’est pourquoi l’empereur Yao a
récompensé Yu le Grand avec un
morceau de jade noir sous forme d’obélisque. La couleur noire représente la
couleur du ciel, ce qui signifie que Yu le Grand a réussi à accomplir sa grande
mission céleste.
Le seul fait «historique» mentionné par la biographie de Sima Qian (~ 145-~ 86), le grand biographe de la Chine, est une tournée d'inspection des fiefs qui amena Yu le Grand à parcourir l'ensemble du monde civilisé; cette inspection se termina par une assemblée des seigneurs féodaux sur la montagne sacrée du Gui Ji. L'un des feudataires se permit d'arriver en retard; Yu le punit en le sacrifiant sur l'autel du dieu du sol, protecteur de la nouvelle dynastie. Cette immolation consacra définitivement la vertu de la dynastie des Xia, fondée par Yu.
Yu, comme d'autres souverains
divins de la Chine antique, émacié comme les sorcières possédées d'un dieu,
était donc aussi hémiplégique. Ayant dirigé le fleuve et fait écouler les eaux
vers la mer, et ainsi établi l'ordre féodal dans l'univers, il réaménagea le
monde en le parcourant en tous sens jusqu'aux extrémités; ce fut un parcours
dansé: Yu sautillait en traînant une jambe; c'est là le "pas de Yu", danse magique que les sorciers (prêtres taoïstes) de la
Chine ancienne ont continué à pratiquer longtemps.
Par cette danse, Yu ordonna le monde. Il le stabilisa par cinq montagnes sacrées, à chacun des points cardinaux (les quatre orients et le centre). Ayant mesuré l'espace, il en fit une carte qu'il reproduisit sur neuf chaudrons de bronze, joyaux talismaniques de sa dynastie, prestigieux gages d'investiture que des souverains historiques, notamment Qin Shi Huangdi, ont cherché à retrouver.
Selon les textes historiques, Yu mourut aux Monts Kuaiji (会稽山, , chaine de 100 km, à 8 km au sud-est de Shaoxing), alors qu'il était venu chasser sur la frontière méridionale de son Empire. Un mausolée y fut construit en son honneur.
Un grand nombre d'empereurs de la période impériale s'y rendirent pour honorer sa mémoire, notamment Qin Shi Huang. Le temple de Dayu Ling (大禹陵, ) fut construit sur le site où les cérémonies se déroulaient traditionnellement .
Bibliographie :
- "Yu le Grand" Wikipedia
Lire aussi les articles :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire