Le mythe de Pan Gu, ignoré des anciens chinois, est décrit dans une œuvre écrite du 3ème siècle après Jésus Christ. Son culte a survécu dans certaines minorités ethniques du Sud (Miao, Liao, Li).
Avant que le Monde soit Monde,
l'univers ressemblait à un grand œuf où se mêlait le Ciel et la Terre,
l'Obscurité et le Chaos. Pan Gu y dormait profondément.
Dix-huit mille ans après notre géant se réveilla. En ouvrant
les yeux, il ne rencontra que l'obscurité. La sensation d'étouffement et
d'ennui qu'il éprouva le mit dans une colère terrible. Il ouvrit ses énormes
mains, souleva ses bras colossaux et, de toutes ses forces, donna un énorme
coup sur la paroi. Dans un bruit de tonnerre, l'œuf se brisa en deux, et tous
ses éléments, figés depuis des milliers et des milliers d'années, se
répandirent en tous sens.
Dans l'agitation qui suivit, les éléments légers et
transparents s'élevèrent doucement et se dispersèrent peu à peu pour former le
Ciel, tandis que les éléments lourds et gluants descendirent et se déposèrent
pour former la Terre. Debout entre le Ciel et la Terre, Pan Gu poussa un long soupir de soulagement et se sentit beaucoup
plus à l'aise.
Le Ciel et la Terre étaient séparés. Mais, craignant qu'ils
se réunissent à nouveau, Pan Gu leva
les bras pour soutenir le Ciel qui lui pesait sur la tête. Le Ciel et la Terre
grandirent à raison de trois mètres par jour, au même rythme que Pan Gu.
Dix-huit milles ans s'écoulèrent encore. Le Ciel était déjà
très haut, la Terre très épaisse, et la taille de Pan Gu atteignait quelque
quarante cinq milles kilomètres!
Grâce à la force prodigieuse de Pan Gu, le Ciel et la Terre
avaient été créés, et les efforts qu'il avait consacrés à séparer le Ciel et la
Terre éliminaient tout risque de les voir à nouveau se réunir. L'aspect obscur
et chaotique de l'univers n'était plus qu'un lointain souvenir. Hélas, épuisé
par ses travaux de création, notre géant finit par mourir de fatigue.
Pan Gu espérait créer, après la séparation du Ciel et de la
Terre, un monde rayonnant et magnifique, éclairé par le Soleil et la Lune,
surmonté de montagnes, habité par des hommes et d'autres êtres vivants. Mais il
s'éteignit sans pouvoir achever cette œuvre grandiose.
Or, il advint qu'à la mort du génie créateur, son corps se
métamorphosa entièrement :
Son souffle se transforma en brise printanière donnant vie
aux êtres vivants, en nuages et en brumes suspendus dans le ciel et sa voix se
changea en tonnerre secouant le Ciel et la Terre.
Son œil gauche devint un Soleil flamboyant, son œil droit,
une Lune claire. Ses cheveux et sa barbe se changèrent en une multitude
d'étoiles.
Ses quatre membres et son corps devinrent cinq hautes
montagnes s'élevant jusque dans les nuages et s'étendant à l'Est, au Sud, à
l'Ouest et au Nord de la Terre.
Son sang se transforma en fleuves et en rivières impétueux,
et ses veines en routes courant dans toutes les directions.
Ses muscles devinrent des champs fertiles, ses dents, ses os
et sa moelle se cristallisèrent en perles, en jade et en minéraux précieux.
Les poils de sa peau se métamorphosèrent en prairies et en
forêts tapissant toute la Terre, et sa sueur tomba en rosée et en pluie
arrosant la végétation. Un monde splendide et merveilleux fut ainsi créé grâce
à la force prodigieuse et à l'esprit d'abnégation du géant Pan Gu.
Quant à l'humanité, on dit qu'elle serait née de l'âme du
géant après sa mort. Ainsi pouvons-nous prétendre être chacun les descendants
légitimes du géant Pan Gu, créateur du Ciel et de la Terre. Il n'est donc pas
étonnant que l'espèce humaine se soit rendue maître de tous les autres êtres
vivants et qu'elle soit restée aujourd'hui la plus apte dans la transformation
de la nature, la plus intelligente, la plus clairvoyante et la plus forte de
l'univers.
Dans certaines versions de la légende de Pan Gu, ce dernier reçoit l'aide de quatre animaux mythiques : la tortue, le Qi Lin, le phoenix et le dragon lors de la séparation du Ciel et de la Terre.
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