jeudi 25 janvier 2018

L'Insondable 坎 Kǎn


L’insondable, l’abîme, le ravin, les abysses
 


Sinogramme
kǎn (rive, berge, levée de terre, cavité)
Image dans la nature :
Shuǐ , Eau
Immortel
Zhang Guolao 張果老, connue sous l'ermite de la Montagne
Direction 
Nord
Saison
Début de l'hiver : Du Début de l'hiver立冬 Lì Dōng  au solstice d'hiver  冬至 Dōng Zhì (en 2016 du 7/11 au 21/12)
Yin/Yang
Le trait Yang ; invisible, est enfoui dans le Yin.
Elément
Eau
Numérologie chinoise
1 (Wen), 6 (Fu Xi).
Etoile
Etoile 1 blanc tang lang, le loup avide
Partie du corps 
l'oreille  
Méridien Curieux
Inn Tsiao Mo ou Yang Qiao Mai- Force et Mouvement
Glande Hormonale
Hypophyse
Place dans la famille
Le Fils Cadet (2ème fils), qui doit se débrouiller seul.
Principaux attributs
Profondeur, Obscurité, Danger, Peur, Abime, Lune, Discrétion, Retrait sur soi, Inconscient, endurance,
Image négative
Mouvement vers le bas(Rein)
Mouvement de l'énergie
S’écoule vers le bas, l’abîme creusé par les torrents
Animal symbolique
le porc (vit dans la boue et dans l'eau);
Code binaire
010
Vent
Vent puissant
Orienté au nord, il s'associe au froid et à l'hiver. Nous prenons nos quartiers d'hiver, semblables aux animaux qui hibernent. Dans la nature, tout est au repos : la sève a reflué, les feuilles sont tombées, les arbres sont dépouillés.
Il correspond à l'apogée du Yin, car c'est le moment de l'année où les nuits sont plus longues que les jours. Le soleil se lève si tard que nous sortons du lit avant lui, et bien que le froid nous oblige à rentrer de bonne heure, l'astre diurne est déjà couché lorsque nous regagnons nos pénates.
Si l'élément Eau est associé à l'hiver, c'est qu'une certaine similitude les rapproche. La puissance de l'eau s'apparente à la force vitale qui travaille au sein de la graine, lorsqu'elle s'enfouit dans la terre en hiver. L'arbre est contenu dans la graine ; peut-on imaginer la force de vie cachée sous le sol gelé de janvier ? Ces milliards de turbines invisibles, qui attendent l'énergie yang du printemps pour exprimer la vie par tous les pores de la terre ? La mort n'est qu'apparente ; des grains de blé trouvés dans les vases égyptiens et exposés à la lumière et à l'humidité ont germé 4000 ans après leur naissance.
L'eau possède une grande faculté d'adaptation, épousant parfaitement les formes de tout réceptacle. Elle présente aussi un pouvoir de pénétration, d'érosion. Si l'eau peut jaillir en source, prendre une certaine légèreté aux pierres des cascades, sa nature la conduit plutôt à subir les effets de la pesanteur. Elle pénètre ainsi, toujours plus avant dans les profondeurs de la Terre, comme mue par une volonté farouche d'en atteindre le centre. Dans sa course, l'obstacle sera érodé ou contourné mais, avec le temps, franchi. Même les eaux les plus paisibles en apparence restent actives, continuent leur avancée. « Il faut se méfier de l'eau qui dort. »
Si différents éléments se conjuguent pour animer l'eau, tels que les reliefs, les roches, la lune ou le vent, sa puissance est caractéristique ; pensons aux vagues déferlantes qui balayent tout sur leur passage, aux inondations, beaucoup plus difficiles à juguler qu'un incendie. Le seul élément qui exerce un certain contrôle sur l'eau est la terre qui, jouant le rôle d'éponge, peut l'absorber, ou l'endiguer, tels les polders en Hollande. Nous retrouvons cet aspect contraignant de la terre sur l'eau dans le cycle ke des cinq transformations.
L’Eau est douce et Yin à l’extérieur, mais son centre est  Yang. Elle symbolise ce qui est caché. C’est le côté sombre de l’eau.
K'an ne représente pas l'eau vive des rivières, l'eau qui court gaiement sur les pierres des torrents. Ce trigramme évoque plutôt l'eau que l'on aperçoit dans le creux des ravins lorsqu'on se penche pour en voir le fond.
Le ravin est ici porteur d'une sensation de vide, de vertige, d'angoisse, de peur. On appelle aussi ce trigramme "l'insondable", comme l'est le fond d'un ravin profond et obscur.
Il évoque les précipices, le vide, le vertige, le danger, ce qui fait peur et angoisse.
Il est relié au noir : il inquiète, comme inquiète instinctivement cette couleur.
L'Eau représente aussi le travail pénible à accomplir, l'effort. Dans les anciennes sociétés agraires, c'est au début de l'hiver qu'il fallait remplir les granges pour pouvoir attendre le renouveau du printemps. Un labeur pénible à cause de la grisaille et du froid qui commençaient à tomber sur la campagne.
Ce trigramme est attaché à la notion de danger, de pièges. L'insondable est relié aux oreilles, car c'est ce sens qui se met aux aguets lorsqu'on se sent en danger.
L'Eau de l'hiver est celle qui s'insinue, s'infiltre et déborde. On peut la rapprocher du voleur qui s'insinue chez nous à notre insu pour violer notre territoire.
On l'associe aussi parfois à la pénétration sexuelle : le trait plein représente le pénis, les deux traits vides qui l'entourent la vulve.
Le trigramme de l'insondable est enfin relié à l'humeur de l'hiver : grise et sombre, très intériorisée

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