lundi 15 octobre 2018

Fixer son attention sur un objet ou un thème lors d'une posture de qi gong

Il peut s'agir d'un thème général sensoriel couleur, son, forme, parfum ou saveur que la pensée évoque et dont elle reçoit des impulsions subtiles. Dans le Qi Gong thérapeutique, le choix du sujet dépend des troubles fonctionnels du pratiquant.
Ainsi, selon Guo Lin dans son ouvrage Xin Qi Gong Liao Fa ou "traitement par le nouveau Qi Gong", les sujets hypertendus doivent choisir des objets situés près du sol (herbe, fleur, petit animal) ; les sujets hypotendus ou asthéniques doivent prendre des thèmes élevés (branches d'arbre, collines); les sujets équilibrés peuvent choisir des objets situés à la hauteur du VC17 Shan Zhong (entre les seins). On évite les thèmes mélancoliques dans les troubles du foie et ceux des poumons, ainsi que les couleurs violentes ou composites ; on doit éviter le rouge foncé dans les troubles cardio-vasculaires. En principe les thèmes sont choisis dans la nature, les couleurs sont douces, claires ou atténuées.
Le thème doit être choisi avec les précautions générales suivantes : il doit concerner un objet ou un spectacle proche spatialement, de façon à ne pas trop solliciter l'imagination, donc l'afflux de pensées. Il doit être générateur de calme ; il ne doit pas créer une trop grande agitation des sentiments ou de l'affectivité.
Le thème est choisi en dehors du corps pour les débutants et chez les personnes en mauvaise santé.
L'utilisation dynamique du thème choisi tient compte de l'état d'esprit suivant : on rassemble d'abord la pensée autour du sujet choisi de façon à écarter les pensées accessoires: cela s'appelle "rassembler" (lu). Lorsque ce rassemblement est réalisé, on détend un peu la pensée de façon à éviter une fixation : cela s'appelle "disperser" (San). En pratique, on alterne rassemblement et dispersion.
De même, lorsqu'on pense au thème choisi, on ne se fixe pas sur son titre, on se laisse seulement imprégner par son contenu : "conserver comme si on ne conservait pas ".
On dit enfin que le thème doit être présent de façon si discrète qu'il semble parfois absent de l'esprit ; c'est ce qu'on appelle "avoir comme n 'ayant pas ".
On doit parallèlement éviter les trois erreurs suivantes :
ü  Fixer ;
ü  Saisir
ü  Poursuivre.
Ces trois termes signifient que le thème doit être totalement intériorisé, sans faire l'objet d'une fixation visuelle. Si son évocation échappe, on ne doit pas tenter de la saisir à nouveau, ni à plus forte raison de la poursuivre ; de cette façon, elle reviendra naturellement.
Extrait de "Qi Gong - Yves Réquéna- Ed. Trédaniel"

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