mardi 16 octobre 2018

Principes clés recherchés dans la pratique des mouvements en qi gong

En plus des points clés déjà recherchés dans les postures statiques (recherche de verticalité et de l'enracinement, recherche du relâchement des tensions), il sera recherché dans le mouvement dynamique les points suivants :
 Recherche de la globalité  dans le mouvement
On recherchera pour retrouver l’unité primordiale à ce que tout le corps entier participe au mouvement
« Les mouvements relient les différentes parties du corps harmonieusement, c’est le corps entier qui participe au mouvement, en respectant la physiologie du corps. »
Les mouvements de Qi Gong demandent un mouvement de l'ensemble du corps, 
"tirer un cheveu, tout le corps bouge".
Lorsqu’une partie du corps se meut, toutes les autres parties bougent. Si une partie s’arrête, les autres font de même.
Lorsqu’on se déplace et qu’il y a alternative du yin et du yang, de la force et de la douceur, de l’avancée et du recul, on entre dans l’état de Tai ji, le « grand ultime ». Le Qi Gong est une méditation en mouvement. On recherche à appliquer la "plénitude du vide, la suprématie du mou sur le dur, les vertus du Dao et à pratiquer le Wu wei dans les mouvements".
Des membres aux organes, grâce au système des méridiens, par des mouvements par exemple en spirale ou en enroulement, une partie du corps fait bouger une autre partie, le haut et le bas suivent, l'interne et l'externe se synchronisent . Les mouvements des bras et des jambes sont synchronisés.
Le corps est un tout dont les éléments sont harmonieusement en relation. Les pieds sont les racines. L’énergie dont le contrôle réside dans les lombes, passe par les jambes et s’épanouit dans les mains et les doigts. Dans les mouvements, tous les membres doivent être reliés les uns aux autres et se mouvoir simultanément.
L’harmonie est un facteur important de cette simultanéité.
Quelques gestes se prêtent à une allure plus rapide, évitez la tentation de vous presser. Les mouvements des bras ou des jambes vers le haut ou vers le bas, vers l’avant ou vers l’arrière, vers la droite ou vers la gauche, alternent et correspondent. La main levée s’abaisse, pendant que l’autre s’élève.
 
Recherche de la stabilité
La stabilité est l’un des fondements de la pratique du Qi Gong. Les débutants ont d’abord à découvrir que les mouvements prennent racine dans la terre, depuis les pieds, en passant par les jambes et la taille et qu’ils s’épanouissent dans les bras et les mains. Afin d’assurer et de développer cette base stable du mouvement, deux exigences doivent être observées.
La première consiste en une bonne sensation d’être installé dans le bassin qui est la partie forte et puissante du corps; cela donne une impression d’être bien assis en soi-même alors que l’on est debout, immobile ou en mouvement (imaginer que vous êtes juste posé, assis, sur un tabouret de bar).
La seconde exigence de stabilité consiste en une ferme position des pieds et des jambes que l’on peut sentir comme deux piliers à la fois solides, bien enracinés et mobiles.
La taille* est le centre du mouvement
Assouplir la région lombaire. La région lombaire est le centre de commandement du mouvement et le centre de contrôle de l’énergie qui vient des pieds comme racines, passe par les jambes et s’épanouit dans les mains et les doigts. La taille est comme un moyeu d’une roue en mouvement vers le haut ou le bas, vers l’avant ou l’arrière, vers la droite ou la gauche. Quand la force s’applique mal à propos, les mouvements du corps se dispersent en désordre. L’erreur doit être cherchée dans la taille et les jambes. (*) La traduction du caractère chinois Yao n’est rendue qu’approximativement par le mot « taille » en français. En effet Yao désigne plus particulièrement la région de la ceinture et des reins.

Yin et Yang dans la régulation du corps par le mouvement
La méthode d'harmonisation Yin-Yang consiste à trouver dans les Qi Gong dynamiques (Yang) une contrepartie passive (Yin) et vice et versa. S’il y a une partie du corps qui est pleine, il faut qu’il y ait une contrepartie vide. Bien que contradictoire en apparence, cela permet une activation profonde de nos différents systèmes et permet ainsi le relâchement (Fang Song Gong) des tensions physiques, nerveuses et psychologiques. 

En Qi Gong, les actions de yin et de yang  s’expriment notamment à travers les actions :
ü  d’ « ouverture– fermeture»
Ouverture et fermeture qui concernent l'angle effectué par les pieds, tantôt presque parallèles, tantôt à 90°. De même, le geste des mains et la position du corps laissent alterner ouverture et fermeture.
L’enchainement des mouvements suit les principes (d’alternance) de « plein » et de « vide », d’ouverture et de fermeture.
Quand on parle d’ouverture, il ne s’agit pas uniquement d’ouverture des pieds et des mains, mais aussi de l’ouverture de la pensée et de l’esprit. Le travail  de Qi Gong  est un travail de l'énergie spirituelle. C'est pourquoi l'on dit : "L'énergie spirituelle est le maître, le corps le valet." 
Les mouvements sont liés sans interruption, puisqu’on utilise la pensée et non la force musculaire.
De même, la fermeture n'est pas seulement une fermeture des pieds et des mains, mais aussi de la pensée et de l'esprit. Si l'intérieur et l'extérieur peuvent être unis en un seul souffle, tout est parfait.
ü  de « mouvement - immobilité »,
Le mouvement fait naitre le yang, le repos fait naitre le yin.
ü  « expiration - inspiration »
L'expiration est yang et l'inspiration yin
ü  entrée-sortie  
« Sans sortie et entrée, alors il n’y a pas de naissance, de développement, de vigueur, de vieillesse ou de fin ;
ü  « montée - descente »,
Comme le souligne Zhang Jie Bin  dans le Jing Yue Quan Shu (Œuvre complète de Jing Yue), la montée est due au Yang Qi alors que la descente est due au Yin Qi : « Le Yang gouverne le mouvement, le Yin gouverne le repos, le Yang gouverne la montée, le Yin gouverne la descente  . »
«Sans montée et descente, alors il n’y a pas de naissance, de développement, de transformation, de récolte et de mise en réserve. ». « Pas d’être (vivant) sans la montée, la descente, la sortie et l’entrée », Huang Di Nei Jing (黄帝内经) Su Wen, (chapitre 68).
ü  « flexion - extension »
Le but de ces postures est de détendre les articulations et d'étirer les tendons.
ü   du mouvement spiral de yin et de yang
ü   du plein - vide »,
Le principe fondamental de la pratique du Qi Gong est de bien distinguer le vide et le plein. En maitrisant le transfert du poids entre jambes du vide au plein, on harmonise tout l’équilibre du corps, on prend conscience du yin et du yang. Si tout le poids du corps repose sur la jambe droite, on dit que celle-ci est pleine (yang) et en même temps la jambe gauche devient vide (yin) et vice-versa. Les mouvements tournants ne seront effectués avec légèreté et agilité sans aucune dépense inutile de force, qu'à condition de réaliser cette distinction. Sinon, les déplacements resteront lourds et maladroits et un adversaire pourra aisément nous déséquilibrer.
Vide et plénitude qui correspondent d'une part aux alternances des points d'appui sur la jambe gauche et sur la droite, sur le talon et sur la pointe, d'autre part aux alternances du geste dont le dynamisme passe de la main gauche à la main droite lorsque le mouvement n'est pas symétrique.
Quand votre centre de gravité porte sur une jambe, vous pouvez être souple, rapide et fluide; au contraire, avec le poids également réparti sur les deux jambes vous devenez doublement lourd et stagnant.
Il y a des gens qui, même après de longues années. d’étude, n’ont pas obtenu la souplesse et l’harmonie des mouvements ; cela provient de ce qu’ils n’ont pas décelé l’erreur de la double lourdeur. Pour éviter cette erreur, on doit connaître et bien distinguer le Yin et le Yang, le vide et le plein, le négatif et le positif dans chaque mouvement de Qi Gong.
ü  « détente - contraction »
La fermeté n'étant jamais contraction et la souplesse n'étant jamais dépourvue de vigilance, les deux principes alternent dans le corps en fonction de l'exercice, et on doit savoir les localiser dynamiquement.
ü  et « accumulation - explosion »
Il s’agit de rechercher la force dans la douceur, le repos dans le mouvement.
Le Qi Gong favorise la circulation de l’énergie dans notre corps pour équilibrer les deux aspects du Yin et du Yang :
  • l’énergie Yang, qui monte et qui va de l’intérieur vers l’extérieur, qui met en mouvement et réchauffe; le corps avance et monte.
  • l’énergie yin qui descend et qui va de l’extérieur vers l’intérieur, qui nourrit; le corps recule et descend. Lorsque les bras sont tendus (Yang) les jambes sont fléchies (Yin).
Pour réguler votre corps et atteindre le stade désiré, vous devez appliquer le concept du Yin-Yang dans votre pratique, et ajuster ceux-ci en faisant appel aux méthodes Kan/ Kǎn (Eau, .) et Li/ Lí (Feu, ). Lorsque votre esprit est calme et que votre respiration est longue et souple, votre corps peut se relaxer plus profondément, et votre Qi, lui, peut circuler libre et harmonieux. L'esprit profondément calme et la respiration longue sont Kan, rendant votre corps physique plus Yin, et votre corps énergétique plus Yang. Ainsi, le corps physique est plus calme, votre corps énergétique est plus assuré.
Par contraste, lorsque vous êtes excité, et que votre respiration est courte et forte, votre corps physique est alors tendu, chaud et dynamisé. Le Qi stagne afin de pouvoir être manifesté dans la forme physique. Un esprit excité et une respiration forte sont Li (Feu), et rendent votre corps physique plus Yang, et votre corps énergétique plus Yin Le corps physique est alors excité et la circulation du Qi, lente et stagnante. Ainsi vous pouvez réguler votre corps en fonction de vos objectifs.
Pour amener votre corps physique vers un état plus Yang et accroître votre force externe, servez-vous de Li.
Pour intérioriser et amener votre corps énergétique à un niveau plus élevé de Yang, servez vous de Kan.
Recherche de la rondeur dans le mouvement
Pratiquer le Qi Gong, c'est un peu comme rentrer dans la danse, il faut sentir le rythme et le mouvement naturels à l'écoute intérieure. Les gestes au cours des exercices doivent être inspirés par la pensée que l'énergie n'a jamais un mouvement rectiligne mais qu'elle tourne. Ainsi le mouvement du corps ou celui des membres est-il toujours légèrement courbe et souple. Les débutants ont souvent le défaut d'être raides, rigides. Il faut arrondir les angles, arrondir les mouvements. C'est ce premier principe, "l'arrondi ", qui facilitera la circulation de l'énergie et du sang. 
Recherche de la lenteur dans le mouvement
Les mouvements de Qi Gong se réalisent d’abord dans la lenteur et à la même vitesse. Le but de la lenteur, c’est de pouvoir corriger à chaque instant le mouvement en en prenant conscience. Trop vite, on perd l’harmonie et en plus, on perd le temps d’observer.
Grâce à ta lenteur, la respiration devient longue et profonde, le souffle est concentré dans le champ de cinabre, et le pratiquant n'a naturellement pas les artères battantes. Les adeptes doivent s'appliquer à comprendre cela, mais peu y arrivent. 
La lenteur permet de récupérer de l’énergie, la rapidité l’épuise. Il n’est pas nécessaire, en effet, de réaliser des mouvements tendus et rapides pour développer et harmoniser l’énergie en nous-mêmes. Quand on pratique rapidement, on est dans la consommation, la dispersion de l’énergie et  pas dans la récupération. La lenteur permet une économie d’énergie et favorise la présence dans le mouvement. les mouvements lents et souples font circuler l’Énergie jusqu'au bout des doigts. Les tensions de la zone cervicale et scapulaire doivent descendre dans les bras ; les tensions des épaules, des coudes et des poignets doivent s'évacuer par le bout des doigts jusqu'à ressentir le geste comme s'il était produit par des fils. Il sera donc très important de laisser au cours du déroulement des gestes une certaine spontanéité au mouvement des doigts dont la position permet souvent une rééquilibration des énergies de la tête et du thorax.

Il est également important de constater, pendant que les gestes se déroulent, les effets sur les zones du tronc ou de la tête que longent les mains qui effleurent sans toucher.
L'idée de se mouvoir au ralenti dans un milieu liquide peut aider. Inversement, on ne doit pas être mou. Comme dans la pratique du Tai Ji Quan, il faut imaginer qu'un adversaire peut attaquer et que la vigilance dans les gestes rend apte à répondre à l'attaque.
De plus, les anciens textes disent « La rapidité est dans la lenteur »; quel est le sens de cette phrase ? Cela signifie que dans le calme on est prêt à répondre aux circonstances qui exigent de la rapidité et qu’on a de l’énergie disponible. Cependant cette pratique du mouvement dans la lenteur n’exclut pas l’exercice de la rapidité, notamment dans la relation martiale, afin d’éprouver que l’on ne perd pas la stabilité et la souplesse dans les actions vives et parfois imprévues.
Nous agissons souvent dans la dispersion, la précipitation. Il y a une grande différence entre cette sorte d’action perturbée et celle qui se réalise dans la rapidité avec précision et attention. L’exercice dans la lenteur développe cette attention. En outre, l’union de la lenteur et de la fluidité conduit à une grande subtilité de la perception de notre corps, de l’espace et de l’énergie. 

Recherche de la souplesse
Après avoir harmonisé le cœur et la respiration, le mouvement peut s'installer naturellement. les mouvements lents et souples font circuler l’Énergie jusqu'au bout des doigts. 
L'ensemble des mouvements ou des positions s'effectue sans rupture, sans dureté ou rigidité. C'est le principe : "souplesse, flexibilité ".
Il faudra tout d’abord que le pratiquant recherche la détente corporelle et trouve dans sa posture l’accord parfait avec  sa physiologie. Exercer le Qi Gong c’est rechercher la souplesse du corps et de l’esprit, c’est retourner à l’état naturel en se souvenant toujours du roseau qui plie au vent mais ne rompt pas. Les mouvements doivent être naturels, fluides, le plus souvent très lents.  
La fluidité et l’harmonie du mouvement ne peuvent apparaître que grâce à la souplesse. Celle-ci ne veut pas dire flottement. La souplesse est le contraire de la rigidité, de la raideur et de la crispation qui conduisent à l’instabilité, à la fixation, à l’incapacité d’exécuter les mouvements avec continuité. Au moment de l’exercice, évitez la force violente et l’énergie saccadée ou tortueuse; il devient alors possible progressivement de rendre souples certains muscles, certaines articulations, selon leur nature, et de réaliser des mouvements sûrs et fluides. Ni cassure, ni rupture. Seule la souplesse permet la flexibilité circulaire et l’unité.
L’entraînement corporel est essentiel. La souplesse dirige, du fait qu’elle est le signe de la jeunesse vitale reflétant l’harmonie, l’ordre, la santé et la vitalité de l’intérieur du corps humain ; alors que la dureté est l’indice du vieillissement. Donc, parmi les processus de Yang Sheng, le travail aboutissant à la souplesse est sans aucun doute le plus important. « Rien de plus souple et plus faible que l’eau, mais cependant rien ne résiste à son action  Et rien ne saurait la remplacer.  Est‑il assez clair que la faiblesse vaut mieux que la force, que la souplesse a raison de la dureté ? Tout le monde en convient ; personne ne fait ainsi. »-  Le Tao te Jing  

Seuls une respiration , un cœur calme et un esprit tranquille sont à même de procurer une détente naturelle du corps, de mettre celui-ci dans un état propice à l'exercice du Qi Gong, à savoir fermeté à l'intérieur et souplesse à l'extérieur. Il n'y a pas au monde de meilleur critère pour la préparation aux exercices. Dans la nature, au milieu d'une grande forêt, aucun des arbres n'est pareil à un autre et pourtant tous sont des arbres qui composent cette même forêt. Il en est de même des humains. La forme physique et l'état d'esprit sont différents pour chaque personne, et pourtant chacun pratique le même Qi Gong, mais en fonction de sa sensibilité propre et de sa personnalité
La souplesse est une manifestation naturelle. Lao Zi disait: « Seul ce qui est souple peut se conserver longtemps ; ce qui est dur ne se conserve pas longtemps; ce qui est flexible est inébranlable. » Par exemple, le vent et l'eau n'ont pas de forme propre, ils sont fluides. Lorsque le vent se met à souffler, ce sont les choses les plus dures qui cassent en premier; il en est de même lorsqu'il s'agit de l'eau. En revanche, le moindre brin d'herbe se courbe au gré du vent, ne se rompt jamais et, lorsque le vent s'est calmé, se redresse naturellement et retrouve son état initial.
Un jour que Lao Zi expliquait la raison pour laquelle la pensée et le corps devaient être souples, un vieux et célèbre maître en arts martiaux qui n'approuvait pas les dires de Lao Zi dit: «L'homme doit être inébranlable ; ce n'est qu'en étant dur qu'il peut vaincre.» Lao Zi demanda: «Qu'est-ce qui, dans le corps, est le plus dur et qu'est-ce qui est le plus souple? Pouvez-vous répondre à cette question?» Le vieux maître d'armes répondit: « Ce qui est le plus dur, ce sont les dents ; on peut mordre et casser des objets avec les dents. » Lao Zi : « Bien ! Et ce qui est le plus souple, alors?» Le maître d'armes se mit à réfléchir, à réfléchir encore puis, finalement, donna la réponse suivante: «La partie la plus souple du corps, c'est la langue.» Lao Zi dit alors en riant : « Votre réponse est exacte, mais veuillez, je vous prie ouvrir grand la bouche que je regarde un peu. Je vois que vos dents ont toutes disparu mais que votre langue est et sera toujours là ! »
Ce fut pour le vieux maître en arts martiaux comme une révélation. Il comprit soudain que, selon la pensée de Lao Zi, on pouvait dire, à propos des arts martiaux chinois, que la force réside dans la souplesse comme la souplesse réside dans la force.
Puisque la souplesse est capable de l'emporter sur la force, assouplir son corps revient à mettre la souplesse au service de la force et réciproquement. C'est ce secours mutuel de la force et de la souplesse qui fait que la culture physique pratiquée en Chine est renommée dans le monde entier pour ses postures typiques et originales.
Le système de pensée de Lao Zi, dans les temps anciens, a servi de guide à tous ceux qui se sont occupés des affaires politiques, militaires, diplomatiques, gouvernementales, etc. Lao Zi conseillait même l'empereur, disant que pour gouverner le pays il fallait traiter le peuple avec respect et faire preuve de souplesse, qu'il ne fallait pas l'opprimer. En effet, si l'on traite le peuple avec dureté et qu'on l'oppresse, qu'on lui inflige des châtiments cruels, qu'on l'écrase de taxes et d'impôts, si le peuple est à bout de ressources, alors il y a risque de conflit avec le gouvernement, le peuple exigeant qu'on lui accorde la liberté de penser et d'agir. Si le gouvernement lèse les gens dans leur cœur et dans leur corps, s'il s'éloigne de l'état naturel, alors il se dirige lentement mais sûrement vers une défaite.
Exercer le Qi Gong c'est rechercher la souplesse du corps et de l'esprit, c'est retourner à l'état naturel en se souvenant toujours du brin d'herbe qui ploie sous le vent le plus violent et qui se redresse aisément dès que celui-ci s'arrête de souffler.
Employer la pensée créatrice et non la force musculaire , l'intention et non l'effort 
Dans l’exercice, on utilise l’intention (Yi) et non la force. Les mouvements sont souples et sans violence. L’intention agit sur le souffle, le conduit afin qu’il s’enfonce et se rassemble dans les os. Le souffle fait mouvoir le corps et le rend flexible. Alors il peut suivre aisément. C’est l’intention qui guide en avant les pieds ou les mains vers la direction. L'intention et la respiration sont des porte-drapeaux, la taille est le centre de commandement.  
Il est dit dans le "Traité sur le Tai Ji Quan " (Le Tai Ji Quan Lun)  : "Tout réside dans l'utilisation de l'intention au  lieu de la force physique "'. Pendant la pratique du Qi Gong, tout le corps est détendu [relaxation et détente de l'abdomen (mobilité du diaphragme), de la ceinture pelvienne (bassin), de la ceinture scapulaire (épaules et thorax), des membres et du visage ]et les mouvements amples, de sorte qu'aucune énergie grossière ne stagne entre les tendons, les os, les muscles, les veines et les artères, ce qui aurait pour résultat de nous entraver nous-même. C'est alors seulement que l'on peut effectuer les passages d'un mouvement à l'autre avec légèreté et facilité, et exécuter les mouvements tournants avec naturel.  
Certains doutent qu'il soit possible de développer une force durable sans recourir à la force musculaire, mais le corps humain possède des méridiens (canaux de circulation des souffles) , de même que la terre possède des rigoles et des canaux. Si les rigoles ne sont pas obstrués, l'eau peut s'écouler. Si les méridiens ne sont pas bloqués, alors les souffles circulent. Lorsqu'une énergie raide emplit ces canaux, la circulation du sang et de l'énergie est gênée, les mouvements tournants sont gauches, et on peut nous déséquilibrer en tirant un seul de nos cheveux. En utilisant l'intention au lieu de la force physique, là où parvient l'intention, parvient également le souffle. De cette façon, le sang et les souffles circulent constamment dans le corps sans s'arrêter un seul instant.  
Si on s'exerce longtemps on pourra alors obtenir la véritable énergie interne (Nei Jing) et, comme il est dit dans le "Traité du Tai Ji Quan" :  "La souplesse et la flexibilité extrêmes produisent la résistance et la rigidité extrêmes ." Ceux qui sont familiarisés avec la technique Gong Fu du Tai Ji quan et la maîtrisent ont les bras comme de l'acier entouré de coton, leur force y est enfouie profondément, tandis que les disciples de l'école externe manifestent leur force musculaire dans l'action et semblent flotter dans l'inaction. Cela montre que leur force musculaire n'est qu'une énergie superficielle. Quand on emploie la force musculaire à la place de l'intention, l'adversaire peut très facilement vous déséquilibrer.

Relier le haut et le bas :
On doit toujours harmoniser le haut et le bas du corps pendant le Qi Gong.
Relier le haut et le bas c'est se conformer à ce principe énoncé dans le Traité sur le Tai Ji Quan : "L'énergie prend racine dans les pieds, se développe dans les jambes, est commandée par la taille et se manifeste dans les doigts. Des pieds, aux jambes, à la taille, il faut une unité parfaite."
Tout mouvement des mains va avec un mouvement de la taille ; quand les pieds se meuvent, l'énergie spirituelle des yeux (le regard) se meut en même temps et les suit ; dans ce cas, l'on peut dire que le haut et le bas sont reliés ; mais si une seule partie du corps ne se meut pas avec le reste, il y a désordre et dislocation.
Il existe une relation naturelle que nous pouvons sentir entre le haut du corps et le bas du corps. Les textes anciens de Tài-ji disent « A la fois lourd et léger ». Cela signifie que le haut du corps, la tête, les épaules, les bras, la poitrine doivent être légers, aérés ; alors que le bassin et les jambes constituent la base solide qui nous relie à la terre. L’expression « Avoir les pieds sur terre » nous rappelle bien ce sens. Lourd et léger signifie également que le corps est bien stable et qu’en même temps il est prêt à la mobilité.
Découvrir progressivement le haut et le bas afin de pouvoir s’enraciner sans s’affaisser, et s’élever, s’ouvrir sans perdre ses racines.
les 3 harmonies externes:
Quel que soit la posture, tout mouvement exige les « trois réunions externes », à savoir  les: liens entre les articulations des poignets et chevilles, coudes et genoux, hanches et épaules soient réunis.
Trois horizontalités : les hanches, les épaules et les yeux.
Lier les mouvements sans interruption :
Il doit y avoir continuité de l’énergie avec la respiration, fluidité dans l'enchaînement des exercices et dans le geste, qui doit rester libre de toute contraction musculaire prononcée. C’est l’image de dérouler le fil de soie. II est dit dans le Traité originel : "Faites se mouvoir l'énergie comme un fil de soie que l'on dévide d'un cocon." Toutes ces comparaisons suggèrent que tout est relié par un seul souffle.
 
Comme on utilise la pensée et non la force musculaire, tout est lié sans interruption du début à la fin ; quand une révolution est terminée, une autre commence, le mouvement circulaire se déroule à l'infini. Les mouvements doivent être enchaînés sans interruption, sans rupture, sans discontinuité. Le geste commencé se poursuit du début à la fin de l’exercice sans interruption. De plus, aucun geste n’est poussé à son point extrême. Ne pas allonger les pas ou les bras aussi loin que possible, de sorte que la fin d’un mouvement amorce le commencement du suivant. Le corps se meut comme une rivière, sans cesse parcourue par le même flot.

Les mouvements des bras sont généralement de force spirale, commençant ou achevant un cercle, demi-cercle, courbe, soit verticalement, horizontalement ou en biais.
Rechercher le calme au sein du mouvement :
Dans Qi Gong, on dirige le mouvement par le calme ; bien que se mouvant, l'exécutant reste calme ; c'est pourquoi il est préférable d'exécuter l'enchaînement des mouvements le plus lentement possible, ce qui permt d'arriver au Wu Wei, le non-agir.
Arrivant à cet état naturel, on peut arriver au calme. Ne jamais oublier quel que soit la pratique que quand on arrive à faire le vide, à la vacuité, alors vient aussi la tranquillité. C’est la naissance de tous les êtres. On ne peut plus qu’observer.  
Le coeur reste calme et vigilant, recueilli et concentré, rassemblé, éveillé comme un chat guettant une souris. Le corps demeure tranquille avec sérénité et confiance, Le souffle intérieur (Qi) circule et s’exprime sans effort dans le mouvement spiral, stable et continu.
harmonisation entre les mouvements et la respiration,
Dans les gestes de déroulement des mains et des bras vers l'extérieur, on favorise le flux énergétique de l'intérieur vers l'extérieur.
Dans les gestes d'enroulement et de retrait des mains et des bras, on favorise le rassemblement de l'énergie. 
Recherche de l'immobilité dans le mouvement
Au cours du déroulement dynamique de tout mouvement, on gardera présent dans la sensation, le centre de gravité du champ de cinabre inférieur et le centre d'équilibre du Vaisseau Gouverneur qui maintient la verticalité de l'axe rachidien. Il faut qu'il y ait "de l'immobilité au sein du mouvement".
La réalisation de son potentiel se réalise à son rythme. En forçant, on se durcit, on induit des tensions et un blocage énergétique. L'objectif est de ne mobiliser aucune énergie superflue. La pratique juste en conscience est d'être au milieu, jamais dans l'excès.
Dès qu'un inconfort surgit, y aller moins fort en cherchant à détendre cette région et en revenant à la respiration. Profiter de l'expiration pour faire fondre vos tensions mentalement en les visualisant s'effacer peu à peu. Accepter que des images, émotions apparaissent et reviennent. Les laisser s'exprimer et glisser sur votre écran mental sans vous y accrocher.  Elles finiront par disparaitre. L'intention est d'être dans l'instant présent, détaché du présent et du futur  et d'observer sans se juger tous les messages, toutes les sensations qui viennent du corps, de l'esprit et du coeur.
Dans les différentes méthodes, on utilisera  différentes orientations de départ  ( nord , sud, est, ouest ) et différents mouvements:
- déplacement du poids du corps,
- stimulation de l'énergie Yang qui descend du Ciel sur l'arrière du corps et de l'énergie Yin qui monte de la Terre sur l'avant du corps,
- massage des méridiens d'acupuncture,
- rotations des bras, de la colonne vertébrale, de la tête,
- enroulement et mouvement de vague de la colonne vertébrale,
- torsions du bassin à gauche et à droite,
- antéversion et rétroversion du bassin (cambrure et bascule en avant),
- croisement des jambes collées avec descente dans les genoux.
 

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