lundi 29 juin 2020

Arrivée et mobilisation de l'énergie en acupuncture

L'arrivée de l'énergie
Elle est appelée également «sensation de l'arrivée du Qi (De Qi / Dé Qì atteindre les souffles / sentir le souffle)  » ou Zhen Gan (tressaillements).  Ces sensations peuvent prendre plusieurs formes : démangeaison, engourdissement, courbature, sensation d'enflure, pesanteur, resserrement autour de l'aiguille, chaud, froid, tressautement musculaire ou petit choc électrique. Parfois légèrement désagréables, ces sensations sont peu intenses et ne durent habituellement qu'un instant.  Elles indiquent souvent que le traitement a atteint son but. 

Si ces sensations ne sont pas observées, alors l'emplacement ineact du point d'acupuncture, la profondeur inappropriée de l'insertion de l'aiguille, une manipulation inadéquate sont mis en cause. Si De Qi n'est pas immédiatement observée lors de l'insertion de l'aiguille, diverses techniques de manipulation manuelle sont souvent appliquées pour la favoriser (par exemple "plumer", "secouer" ou "trembler".


L'acupuncteur peut alors choisir d'enlever l'aiguille ou de la laisser en place encore quelques minutes. En général, les patients se sentent détendus après un traitement d'acupuncture.

L'arrivée de l'énergie est nécessaire au succès de l'acupuncture et c'est sur elle que se fondent les stimulations indiquées pour le traitement. Le chapitre Jiu Zhen Shi Er Yuan (Neuf aiguilles et douze Yuan) du Ling Shu dit à ce propos : «Si l'énergie ne vient pas, peu importe le nombre de punctures, si elle vient, on peut enlever les aiguilles». Le Biao You Fu de son côté décrit plus en détail les sensations que l'on éprouve au moment de l’arrivée de l'énergie : «Léger, lisse, lent, l'énergie n'est pas encore là, pesant, âpre, resserré, l'énergie est là », et encore : «Lorsque l'énergie arrive, on dirait un poisson qui plonge et qui flotte après avoir avalé l'hameçon. Lorsque l'énergie ne vient pas, c'est comme les abysses d'un endroit vide et mélancolique»

Dans la pratique clinique, lorsque l'énergie n'est pas encore arrivée, l'aiguille s'enfonce comme dans du vide et le patient ne ressent rien. Lors de l'arrivée de l'énergie, le patient éprouve des sensations de gonflement et d'engourdissement et, à des degrés divers, une impression de diffusion et de conduction. Le chapitre Xing Zhen (L'aiguille qui réussit, § 67) du Ling Shu appelle ces phénomènes, «mouvement du principe vital supérieur» (Shen Dong) ou «circulation de l'énergie» (Xing Qi). C'est-à-dire que «Le principe vital supérieur et l'énergie se suivent» (notes du Ling Shu). Ces sensations sous l'aiguille («pesant, âpre, resserré,» qu'éprouve le praticien sont décrites par Xu Feng dans ses notes au sujet du Biao You Fu comme la preuve de «l'arrivée de l'énergie et du principe vital supérieur», et par Wu Kun dans ses notes au même ouvrage, comme le résultat du fait que «le principe vital supérieur se dirige vers le point»

Tout ceci montre que la poncture met en mouvement le principe vital supérieur et l'énergie du point et des méridiens. Ainsi le chapitre Jiu Zhen Shir Er Yuan du Ling Shu dit : «Ce qui détermine le succès de la poncture, c'est l'arrivée de l'énergie».

Dans les notes ajoutées à cet ouvrage, il est également écrit : «Dans la pratique de l'acupuncture, l'important est d'obtenir le principe vital et de prendre l'énergie». Si l'énergie n'arrive pas, la raison en est généralement une mauvaise localisation du point, une mauvaise maîtrise de l'intensité de la stimulation ou de la profondeur, de la direction ou de l'angle d'insertion de l'aiguille, ou encore un malade trop faible dont l'énergie est insuffisante et dont la sensibilité est émoussée ou totalement tarie. Dans ce cas et sauf si le malade a perdu toute sensibilité, on peut appliquer les méthodes d'activation de base ou auxiliaires décrites plus haut.


La mobilisation de l'énergie 
La circulation de l'énergie se manifeste par la diffusion ou la conduction de la réponse à l'excitation vers un endroit déterminé. Le Zhen Jiu Da Cheng dit : «Lorsque la maladie est éloignée, il faut d'abord conduire l'énergie vers le foyer de la maladie». Ceci revient à dire qu'il faut faire mouvoir la réponse à la puncture d'un point éloigné vers le foyer de la maladie. C'est ce qu'on appelle faire circuler ou mobiliser l'énergie. En ce qui concerne le principe de la circulation de l'énergie, les notes du Ling Shu expliquent : «Si le principe vital supérieur (Shen) circule, l'énergie circule; si l'énergie circule, le principe vital supérieur circule également».

Concrètement, pour bien mobiliser l'énergie, il faut bien maîtriser l'angle, la direction et la profondeur d'insertion de l'aiguille et bien piquer les tissus qui conviennent. 

Lorsqu'il existe une certaine distance entre le point choisi et le foyer de la maladie, il faut tenir compte du trajet des méridiens et ainsi, par exemple, piquer obliquement vers le bas en appuyant fortement le pouce de la main gauche au-dessus du point si l'on a choisi un point situé au-dessus du foyer de la maladie, ou au contraire piquer obliquement vers le haut en appuyant en-dessous du point si l'on a choisi un point situé au-dessous du foyer de la maladie. Cette manœuvre permet à l'énergie de circuler dans la direction voulue. Lorsque l'on perçoit la propagation de l'énergie vers un certain endroit, on peut l'aider à se propager plus loin ou renforcer la réponse en tournant l'aiguille avec une grande amplitude, ou utiliser des méthodes auxiliaires décrites plus haut

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