dimanche 9 juillet 2023

Longwang / Lóng Wáng 龙王 Les rois Dragons

 


À la fois dans la mythologie chinoise et japonaise, les Rois-Dragons occupent une place importante.Dans la religion populaire, les Long Wang ( ou Lung Wang) étaient des rois-dragons qui avaient le pouvoir de vie et de mort car ils régnaient sur la pluie, indispensable à la vie, et sur les funérailles. En tant que dieux des rivières, des lacs et des océans, ils représentaient la sagesse, la force et la bonté. 

Généralement haut placés dans le panthéon, ils régissent le climat et sont donc l'intermédiaire entre l'homme et les dieux.  On attribuait à la colère des Long Wang les tempêtes, le brouillard et les tremblements de terre.Protecteurs des passeurs et des porteurs d'eau, les rois-dragons punissaient tout gaspillage

Vénérés par de nombreux villages chinois pour le beau temps et une récolte abondante toute l'année, les 4 rois dragons sont considérés comme les maîtres du temps et de l'eau. 

Pendant les périodes de sècheresse, on s'adressait à eux pour obtenir la pluie : aux dragons, monstres au corps recouvert d'écailles, avec quatre pattes armées de griffes , la tête surmontée de cornes, dont  le milieu de leur crâne forme une sorte de bosse en forme de montagne. Ils ont la faculté de s'élever jusqu'au ciel et de marcher sur les nuages, et qui produisent la pluie ainsi que de plonger dans les eaux, celle de grandir et rapetisser leur corps à volonté.

Puisqu'ils contrôlaient les précipitations, durant les grandes périodes de sécheresse, les gens leur faisaient des offrandes ou des processions bruyantes qui suivaient la représentation d'un dragon.
Dans le centre et dans le sud, on fait ordinairement une grande procession dans les rues de la ville entourée de musiciens et de danseurs.  avec une effigie du dragon, fait d'une carcasse de bois recouverte de papier ou d'étoffe, porté par des hommes ou des jeunes gens, qui s'avancent en dansant, à la suite d'un enfant dansant à reculons qui porte la perle du dragon ; ou bien un dragon en terre est porté sur un brancard autour duquel dansent des jeunes gens ; quelquefois, c'est seulement un drapeau sur lequel est figuré un dragon, qu'on porte derrière des drapeaux de toute sorte avec des inscriptions pour demander la pluie, et un porteur d'eau suit qui trempe de temps en temps une branche de saule dans un de ses seaux et asperge la rue et les passants en criant : « Voilà la pluie qui vient ! »

Au Sichuan, il y a une procession analogue, mais c'est le dragon qui est arrosé d'eau : chaque maison a préparé un baquet devant sa porte, et les enfants l'aspergent quand il passe. Danses et processions de dragons sont des cérémonies très anciennes pour obtenir la pluie. Déjà, au temps de Confucius, les habitants du pays de Lu, sa patrie, mimaient au quatrième mois de l'année le dragon qui sort de la rivière ; pour cela, deux troupes de six à sept hommes, l'une d'adultes, l'autre d'adolescents, faisaient une danse cérémonielle au milieu du courant de la rivière Yi, qu'ils passaient à gué, puis sortaient de la rivière pour aller chanter sur l'autel de la pluie. Dans d'autres endroits, au IIIe siècle A. C., on faisait l'image d'un dragon ailé pour écarter la sécheresse.

Dans les petits villages on se limite à offrir au Roi-Dragon un grand sacrifice.

Si au bout de quelques jours de prière, la pluie n'est pas revenue, on abandonne la statue du dieu au bord de la route, en plein soleil. On imagine en effet que cela fait souffrir le dragon qui ira demander à l'Empereur de Jade la permission de faire pleuvoir. Si la pluie tombe peu après, une grande fête est organisée en son honneur.

S'il pleut trop et que des risques d'inondation surviennent, c'est une nouvelle fois au Roi-Dragon que l'on s'adresse, afin qu'il fasse cesser la pluie.

Dans les croyances actuelles, fortement teintées d'idées bouddhiques, les dragons forment un peuple immense que gouverne le Roi-Dragon,

Apparence
Leur souverain, le Roi-Dragon, est énorme : il a un li (environ 500 mètres) de long. On le vit bien quand le Premier Empereur de Qin, sur les conseils de ses magiciens, étant parti lui-même sur la mer à la recherche des Iles des Immortels, que ses envoyés avaient vues sans pouvoir les atteindre, essaya d'effrayer le Roi-Dragon en faisant battre le tambour sur ses vaisseaux par les soldats ; le bruit attira le Roi-Dragon, qui apparut à la surface des flots, long de 500 pieds ; l'Empereur le fit cribler de flèches, en sorte que son sang rougit l'Océan tout entier. Mais, la nuit suivante, il rêva qu'il luttait avec le Roi-Dragon et était vaincu ; le lendemain, il tomba malade et il mourut sept jours après.

Mais il est bien rare qu'on figure les rois dragons autrement que sous forme humaine : c'est celle que, dans les légendes, ils préfèrent ordinairement, et ce n'est que lorsqu'ils sont tués ou vaincus qu'ils reprennent leur aspect monstrueux. Ils sont souvent représentés comme un homme à tête de dragon ou qui porte une coiffe avec un dragon. Ils furent à une certaine époque assimilés par le Bouddhisme aux rois-nagas.

Comme les nâga du folklore hindou, auxquels, dès les premiers temps de la prédication du Bouddhisme, missionnaires et fidèles les ont assimilés, ils possèdent une perle merveilleuse que les représentations figurées manquent rarement de placer devant eux sous la forme d'une grosse boule ; lorsque, comme il est fréquent, on les représente par couple s'affrontant, la perle est posée entre les deux têtes qui se font face. Ils ont aussi emprunté des nâga le pouvoir de prendre la forme humaine quand ils le veulent, et ils en profitent pour aller se promener au milieu des hommes, le plus souvent pour épouser ou enlever des jeunes filles.

Nombre de rois dragons

Les livres bouddhiques traduits en chinois comptaient les uns huit, les autres dix rois dragons (nâga).

Selon la Formule magique de la grotte du Faîte suprême (太上洞淵神咒經), texte taoïste, il y aurait en tout 54 rois-dragons ordinaires et 62 rois-dragons supérieurs.

Mais, du moment où, pour les Chinois, les rois dragons furent devenus les rois des mers, leur nombre devait être fixé à quatre, car pour eux la terre est entourée de Quatre Mers, une sur chaque face, à chacun des points cardinaux, et ces Quatre Mers l'entourent d'une ceinture continue comme le Fleuve Océan de la mythologie homérique. 

Sous la direction de l‘Empereur de Jade, chacun des rois dragons règne sur l'une des quatre mers qui entourent la Chine, et sur tous les cours d’eau. Celui de la Mer Orientale est le chef des trois autres. I

ils doivent aller rendre hommage, comme tous les dieux, une fois par an. C'est au troisième mois qu'ils montent à la Cour Céleste, et c'est pourquoi le troisième mois est un mois de grandes pluies.C'est ce système du folklore populaire qu'ont adopté les Taoïstes ; ils ont quatre rois dragons pour les Quatre Mers : 

-   le Dragon azur, Ao guang / áo guǎng 敖廣 Roi-Dragon  de la mer orientale (la mer de Chine orientale) , qui Élargit la Vertu, Guang De. Commandant des autres dragons, il est le plus puissant. Ao Guang est l'essence du printemps et est représenté comme l'élément bois. L'élément bois représente la croissance, la santé et la paix. 

-   le dragon impérial, Ao Qin  (敖欽celui qui Élargit le Bien, Guang Li, pour la Mer du Sud (la mer de Chine méridionale);Ao Qin également connu sous le nom de Dragon Rouge. Le rouge est connu pour être une couleur de bon augure. Il est l'essence de l'été et représente l'élément feu.  

Selon la légende, Ao Qin, roi de la mer du Sud, peut déplacer les nuages, contrôler la pluie, conjurer les catastrophes et apporter la bonne fortune. Il est un symbole de bon augure. C'est pourquoi il est devenu une coutume dans toute la Chine de prier pour la paix et une bonne récolte en exécutant la danse du dragon (舞龙 Wǔ Lóng). De plus, étant donné l'importance de cette croyance parmi les Chinois, de nombreux temples du Roi Dragon ont été construits dans divers endroits de la Chine pour vénérer le Roi Dragon. Il y a de nombreuses statues dans chacun des temples, et le plus souvent, il n'y a qu'une seule statue de roi dragon.

Ainsi, le dragon rouge symbolise la bonne fortune et la chance. Le Roi de la Mer du Sud est un dieu qui gère l'océan sur ordre de l'Empereur de Jade (玉帝 Yù Dì). Il gère toutes les créatures de l'océan, contrôle la pluie sur terre et détient la domination sur d'innombrables soldats de crevettes et de crabes (虾兵蟹将 xiā bīng xiè jiàng).

Pendant le voyage vers l'ouest de Tang Seng (唐僧Táng Sēng) avec le roi singe (孙悟空 Sūn Wù Kōng), le roi de la mer du Sud a aidé Tang Seng personnellement à de nombreuses reprises, a fait des efforts pour causer des problèmes à ses ennemis et a déployé ses troupes. pour l'assister. Menacé par Sun Wu Kong, le Singe, il a dû lui donner à contrecœur son chapeau en or rouge


 

 -le Roi dragon, Ao Run (敖閏), ou Ao Ji (敖吉)aussi connu comme le dragon blanc,celui qui Élargit la Faveur, Guang Run, roi dragon pour la Mer Occidentale (西海龙王, Xī Hǎi Lóngwáng)  (lac Qinghai); Il avait en charge la partie Ouest. Il est l'essence même de l'automne et représente l'élément métal.Le dragon blanc symbolise la pureté et la vertu. Cependant, il est parfois associé au deuil et à la mort. Il pourrait être lié au tigre blanc car les deux sont des dieux occidentaux chinois.        


-   Ao Shun / áo shùn 敖顺 Roi-dragon de la mer du Nord, aussi connu sous le nom de Dragon Noir, celui qui Élargit la Générosité Guang Ze, pour la Mer Septentrionale (Mer de la chine du Nord et lac Baïkal). Il est l'essence de l'hiver et l'élément eau .La couleur noire est connue pour être une couleur souvent associée à la vengeance. Les dragons noirs sont également souvent tatoués sur les membres de la triade car ils symbolisent la vengeance. Le dragon noir est aussi souvent liée à des catastrophes telles que des inondations et des tempêtes. Il donna au Singe, Sun Wukong, ses chaussures de nuages.


Ao est leur nom de famille et chacun d'eux a un nom propre. Chacun est associé à une couleur

ils doivent aller rendre hommage, comme tous les dieux, une fois par an. C'est au troisième mois qu'ils montent à la Cour Céleste, et c'est pourquoi le troisième mois est un mois de grandes pluies.

Habitat

Ils séjournent principalement au fond des mers.

Ils vivent chacun dans un palais sous-marin, dénommé « Palais de cristal » Shuǐ Jīng Gōng (水晶宫), gardé par toutes sortes de créatures marines (poissons, poulpes, tortues, crevettes, anguilles, écrevisses, etc)  en uniforme et ont sous leurs ordres une armée dont les généraux peuvent être des crabes ou autres.

Religion

Les grands rois dragons ne tiennent guère de place dans la religion populaire chinoise, malgré les nombreux temples leur étaient dédiés autrefois en Chine, dont il reste en particulier un à Pékin, construit sous les Yuan.

Dans la religion populaire, on vénère en réalité des Rois-Dragons locaux. Ils sont liés à chaque cours d'eau, lac ou même chaque puits, en ont ils parfois un peu davantage dans leur district. Ce ne sont pas ces créations mythologiques qui intéressent les paysans chinois, c'est l'animal doué de puissance surnaturelle qui vit dans l'eau, mais est capable de s'élever au ciel en amoncelant les nuages ; c'est le dragon faiseur de pluie.

Dans le nord de la Chine, chaque puits possède un temple miniature dans lequel figure la statue du roi dragon sous l'aspect d'un mandarin en costume de cérémonie. Le propriétaire lui offre un sacrifice constitué de trois bâtonnets d'encens le premier et le quinze de chaque mois.

Ils ont parfois fait l’objet d’un culte impérial débutant avec l’empereur Tai Zong des Tang. En 1863 sous l’empereur Tong Zhi, on ordonna que le fonctionnaire chargé des voies fluviales rende un culte régulier au roi dragon des canaux.

Littérature

Les rois-dragons apparaissent souvent dans la littérature :

-   Les Huit Immortels traversent la mer : (八仙過海 Bā Xiān Guò Hǎi) : les huit immortels choisissent chacun un moyen magique de traverser la mer, ce qui déplaît au roi-dragon Ao Guang. Il capture Lan Cai He, mais les sept autres immortels résistent et tuent son fils. Ao Guang appelle à l'aide les trois autres rois, et la bataille dégénère. La bodhisattva Guan Yin (ou le bouddha Vairocana) met fin au conflit.

-   L'Investiture des dieux (naissance de Ne Zha) :
raconte la naissance de Ne Zha, ensuite personnage principal du film d'animation Le prince Ne Zha triomphe du roi Dragon, qui s'inspire de l'œuvre. Ne Zha lutte contre les rois-dragons qui, oubliant leur mission, oppriment le peuple et lui imposent leur volonté ; il tue notamment le fils d'Ao Guang, Ao Bing.

-    La pérégrination vers l'Ouest : Le fils d'Ao Run, Long Wang San Jun, doit être exécuté pour avoir vandalisé le palais de son père. La bodhisattva Guan Yin l'aide à partir en exil et devenir le second disciple du moine San Zang, le transformant en cheval-dragon.   

Théatre
Il semble que ce soit le théâtre qui ait eu la plus grande part à la création du type habituel des images populaires : gros, avec une longue barbe, de fortes moustaches et d'énormes sourcils, le visage recouvert d'une peinture multicolore, formant des taches ou des raies au milieu desquelles toute figure humaine disparaît. Ses statues lui donnent simplement l'aspect de gros mandarins barbus, confortablement assis, et c'est surtout par les devises et les inscriptions qu'ils se distinguent de nombreuses autres divinités de type iconographique analogue.

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