À la fois dans la mythologie chinoise et japonaise, les Rois-Dragons occupent une place importante.Dans la religion populaire, les Long Wang ( ou Lung Wang) étaient des rois-dragons qui avaient le pouvoir de vie et de mort car ils régnaient sur la pluie, indispensable à la vie, et sur les funérailles. En tant que dieux des rivières, des lacs et des océans, ils représentaient la sagesse, la force et la bonté.
Généralement haut placés dans le panthéon, ils régissent le climat et sont donc l'intermédiaire entre l'homme et les dieux. On attribuait à la colère des Long Wang les tempêtes, le brouillard et les tremblements de terre.Protecteurs des passeurs et des porteurs d'eau, les rois-dragons punissaient tout gaspillage
Vénérés par de nombreux villages chinois pour le beau temps et une récolte abondante toute l'année, les 4 rois dragons sont considérés comme les maîtres du temps et de l'eau.
Pendant les périodes de sècheresse, on
s'adressait à eux pour obtenir la pluie : aux dragons, monstres au corps
recouvert d'écailles, avec quatre pattes armées de griffes , la tête surmontée de cornes, dont le milieu de leur crâne forme une sorte de bosse en forme de montagne. Ils ont la faculté de s'élever
jusqu'au ciel et de marcher sur les nuages, et qui produisent la pluie ainsi que de plonger dans les eaux, celle de grandir et rapetisser leur corps à volonté.
Au Sichuan, il y a une procession analogue,
mais c'est le dragon qui est arrosé d'eau : chaque maison a préparé un baquet
devant sa porte, et les enfants l'aspergent quand il passe. Danses et
processions de dragons sont des cérémonies très anciennes pour obtenir la pluie.
Déjà, au temps de Confucius, les habitants du pays de Lu, sa patrie, mimaient au quatrième mois de l'année le
dragon qui sort de la rivière ; pour cela, deux troupes de six à sept hommes,
l'une d'adultes, l'autre d'adolescents, faisaient une danse cérémonielle au
milieu du courant de la rivière Yi,
qu'ils passaient à gué, puis sortaient de la rivière pour aller chanter sur
l'autel de la pluie. Dans d'autres endroits, au IIIe siècle A. C., on faisait
l'image d'un dragon ailé pour écarter la sécheresse.
Dans
les petits villages on se limite à offrir au Roi-Dragon un grand sacrifice.
Si
au bout de quelques jours de prière, la pluie n'est pas revenue, on abandonne
la statue du dieu au bord de la route, en plein soleil. On imagine en effet que
cela fait souffrir le dragon qui ira demander à l'Empereur de Jade la
permission de faire pleuvoir. Si la pluie tombe peu après, une grande fête est
organisée en son honneur.
S'il
pleut trop et que des risques d'inondation surviennent, c'est une nouvelle fois
au Roi-Dragon que l'on s'adresse, afin qu'il fasse cesser la pluie.
Dans
les croyances actuelles, fortement teintées d'idées bouddhiques, les dragons
forment un peuple immense que gouverne le Roi-Dragon,
Apparence
Leur
souverain, le Roi-Dragon, est énorme : il a un li (environ 500 mètres) de long. On le vit bien quand le Premier Empereur de Qin, sur les
conseils de ses magiciens, étant parti lui-même sur la mer à la recherche des
Iles des Immortels, que ses envoyés avaient vues sans pouvoir les atteindre,
essaya d'effrayer le Roi-Dragon en
faisant battre le tambour sur ses vaisseaux par les soldats ; le bruit attira
le Roi-Dragon, qui apparut à la surface des flots, long de 500 pieds ;
l'Empereur le fit cribler de flèches, en sorte que son sang rougit l'Océan tout
entier. Mais, la nuit suivante, il rêva qu'il luttait avec le Roi-Dragon et était vaincu ; le
lendemain, il tomba malade et il mourut sept jours après.
Mais
il est bien rare qu'on figure les rois dragons autrement que sous forme humaine
: c'est celle que, dans les légendes, ils préfèrent ordinairement, et ce n'est
que lorsqu'ils sont tués ou vaincus qu'ils reprennent leur aspect monstrueux. Ils
sont souvent représentés comme un homme à tête de dragon ou qui porte une
coiffe avec un dragon. Ils furent à une certaine époque assimilés par le
Bouddhisme aux rois-nagas.
Comme les nâga du folklore hindou, auxquels, dès les premiers temps de la prédication du Bouddhisme, missionnaires et fidèles les ont assimilés, ils possèdent une perle merveilleuse que les représentations figurées manquent rarement de placer devant eux sous la forme d'une grosse boule ; lorsque, comme il est fréquent, on les représente par couple s'affrontant, la perle est posée entre les deux têtes qui se font face. Ils ont aussi emprunté des nâga le pouvoir de prendre la forme humaine quand ils le veulent, et ils en profitent pour aller se promener au milieu des hommes, le plus souvent pour épouser ou enlever des jeunes filles.
Les
livres bouddhiques traduits en chinois comptaient les uns huit, les autres dix
rois dragons (nâga).
Selon
la Formule magique de la grotte du Faîte suprême (太上洞淵神咒經),
texte taoïste, il y aurait en tout 54 rois-dragons ordinaires et 62
rois-dragons supérieurs.
Mais, du moment où, pour les Chinois, les rois dragons furent devenus les rois des mers, leur nombre devait être fixé à quatre, car pour eux la terre est entourée de Quatre Mers, une sur chaque face, à chacun des points cardinaux, et ces Quatre Mers l'entourent d'une ceinture continue comme le Fleuve Océan de la mythologie homérique.
Sous la direction de l‘Empereur de Jade, chacun des rois dragons règne sur l'une des quatre mers qui entourent la Chine, et sur tous les cours d’eau. Celui de la Mer Orientale est le chef des trois autres. I
ils doivent aller rendre hommage, comme tous les dieux, une fois par an. C'est au troisième mois qu'ils montent à la Cour Céleste, et c'est pourquoi le troisième mois est un mois de grandes pluies.C'est
ce système du folklore populaire qu'ont adopté les Taoïstes ; ils ont quatre
rois dragons pour les Quatre Mers :
-
le Dragon azur, Ao guang / áo guǎng 敖廣
Roi-Dragon de la mer orientale (la mer de Chine orientale) , qui Élargit la Vertu, Guang De. Commandant des autres dragons, il est le plus puissant. Ao Guang est l'essence du printemps et est représenté comme l'élément bois. L'élément bois représente la croissance, la santé et la paix.
-
le dragon impérial, Ao Qin (敖欽) celui qui Élargit le
Bien, Guang Li, pour la Mer du Sud (la mer de Chine méridionale);Ao Qin également connu sous le nom de Dragon Rouge. Le rouge est connu pour être une couleur de bon augure. Il est l'essence de l'été et représente l'élément feu.
Selon la légende, Ao Qin, roi de la mer du Sud, peut déplacer les nuages, contrôler la pluie, conjurer les catastrophes et apporter la bonne fortune. Il est un symbole de bon augure. C'est pourquoi il est devenu une coutume dans toute la Chine de prier pour la paix et une bonne récolte en exécutant la danse du dragon (舞龙 Wǔ Lóng). De plus, étant donné l'importance de cette croyance parmi les Chinois, de nombreux temples du Roi Dragon ont été construits dans divers endroits de la Chine pour vénérer le Roi Dragon. Il y a de nombreuses statues dans chacun des temples, et le plus souvent, il n'y a qu'une seule statue de roi dragon.
Ainsi, le dragon rouge symbolise la bonne fortune et la chance. Le Roi de la Mer du Sud est un dieu qui gère l'océan sur ordre de l'Empereur de Jade (玉帝 Yù Dì). Il gère toutes les créatures de l'océan, contrôle la pluie sur terre et détient la domination sur d'innombrables soldats de crevettes et de crabes (虾兵蟹将 xiā bīng xiè jiàng).
Pendant le voyage vers l'ouest de Tang Seng (唐僧Táng Sēng) avec le roi singe (孙悟空 Sūn Wù Kōng), le roi de la mer du Sud a aidé Tang Seng personnellement à de nombreuses reprises, a fait des efforts pour causer des problèmes à ses ennemis et a déployé ses troupes. pour l'assister. Menacé par Sun Wu Kong, le Singe, il a dû lui donner à contrecœur son chapeau en or rouge
-le Roi dragon, Ao Run (敖閏), ou Ao Ji (敖吉), aussi connu comme le dragon blanc,celui qui Élargit la Faveur, Guang Run, roi dragon pour la Mer Occidentale (西海龙王, Xī Hǎi Lóngwáng) (lac Qinghai); Il avait en charge la partie Ouest. Il est l'essence même de l'automne et représente l'élément métal.Le dragon blanc symbolise la pureté et la vertu. Cependant, il est parfois associé au deuil et à la mort. Il pourrait être lié au tigre blanc car les deux sont des dieux occidentaux chinois.
- Ao Shun / áo shùn 敖顺 Roi-dragon de la mer du Nord, aussi connu sous le nom de Dragon Noir, celui qui Élargit la Générosité Guang Ze, pour la Mer Septentrionale (Mer de la chine du Nord et lac Baïkal). Il est l'essence de l'hiver et l'élément eau .La couleur noire est connue pour être une couleur souvent associée à la vengeance. Les dragons noirs sont également souvent tatoués sur les membres de la triade car ils symbolisent la vengeance. Le dragon noir est aussi souvent liée à des catastrophes telles que des inondations et des tempêtes. Il donna au Singe, Sun Wukong, ses chaussures de nuages.
Ao est leur nom de famille et chacun d'eux a un nom propre. Chacun est associé à une couleur
ils
doivent aller rendre hommage, comme tous les dieux, une fois par an. C'est au
troisième mois qu'ils montent à la Cour Céleste, et c'est pourquoi le troisième
mois est un mois de grandes pluies.
Ils séjournent principalement au fond des mers.
Ils
vivent chacun dans un palais sous-marin, dénommé « Palais de cristal » Shuǐ
Jīng Gōng (水晶宫), gardé par toutes sortes de
créatures marines (poissons, poulpes, tortues, crevettes, anguilles,
écrevisses, etc) en uniforme et ont sous leurs ordres une armée dont les généraux peuvent
être des crabes ou autres.
Les
grands rois dragons ne tiennent guère de place dans la religion populaire
chinoise, malgré les nombreux temples leur étaient dédiés autrefois en Chine,
dont il reste en particulier un à Pékin, construit sous les Yuan.
Dans
la religion populaire, on vénère en réalité des Rois-Dragons locaux. Ils sont
liés à chaque cours d'eau, lac ou même chaque puits, en ont ils parfois un peu
davantage dans leur district. Ce ne sont pas ces créations mythologiques qui
intéressent les paysans chinois, c'est l'animal doué de puissance surnaturelle
qui vit dans l'eau, mais est capable de s'élever au ciel en amoncelant les
nuages ; c'est le dragon faiseur de pluie.
Dans
le nord de la Chine, chaque puits possède un temple miniature dans lequel
figure la statue du roi dragon sous l'aspect d'un mandarin en costume de
cérémonie. Le propriétaire lui offre un sacrifice constitué de trois bâtonnets
d'encens le premier et le quinze de chaque mois.
Ils
ont parfois fait l’objet d’un culte impérial débutant avec l’empereur Tai Zong
des Tang. En 1863 sous l’empereur Tong Zhi, on ordonna que le fonctionnaire
chargé des voies fluviales rende un culte régulier au roi dragon des canaux.
Les
rois-dragons apparaissent souvent dans la littérature :
- Les Huit Immortels traversent la mer : (八仙過海 Bā Xiān Guò Hǎi) : les huit immortels choisissent chacun un moyen magique de traverser la mer, ce qui déplaît au roi-dragon Ao Guang. Il capture Lan Cai He, mais les sept autres immortels résistent et tuent son fils. Ao Guang appelle à l'aide les trois autres rois, et la bataille dégénère. La bodhisattva Guan Yin (ou le bouddha Vairocana) met fin au conflit.
- La
pérégrination vers l'Ouest : Le fils d'Ao Run, Long Wang San Jun,
doit être exécuté pour avoir vandalisé le palais de son père. La bodhisattva Guan Yin l'aide à partir en exil et
devenir le second disciple du moine San Zang,
le transformant en cheval-dragon.
Théatre
Il
semble que ce soit le théâtre qui ait eu la plus grande part à la création du
type habituel des images populaires : gros, avec une longue barbe, de fortes
moustaches et d'énormes sourcils, le visage recouvert d'une peinture
multicolore, formant des taches ou des raies au milieu desquelles toute figure
humaine disparaît. Ses statues lui donnent simplement l'aspect de gros
mandarins barbus, confortablement assis, et c'est surtout par les devises et
les inscriptions qu'ils se distinguent de nombreuses autres divinités de type
iconographique analogue.
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