mercredi 5 juillet 2023

Monseigneur le Tonnerre Lei Gong (雷公) et Dian Mu (電母) la Mère des Éclairs

 

Monseigneur le Tonnerre

Le dieu du Tonnerre, Monseigneur le Tonnerre, Lei Gong, est une des divinités antiques chinoises responsable du tonnerre et que la religion moderne a gardées presque sans modification.

Un dieu du tonnerre décrit comme un hybride anthropozoomorphe ou un colosse est mentionné dans différents textes anciens depuis les Chants de Chu. A l’origine, c’était peut -être un hibou : il en a conservé le bec, les ailes et les griffes, mais il a pris un corps d’homme tout bleu ; sa laideur est proverbiale. Il est vêtu tout juste d’un pagne, porte un chapelet de tambours et tient de la main droite un maillet de bois avec lequel il les fait résonner pour produire le roulement du tonnerre, et de la gauche le stylet dont il frappe les coupables qu’il a reçu l’ordre de châtier.

Les religieux taoïstes l’ont décomposé en une collection de divinités qui forment le bureau du Tonnerre : le président est l’Ancêtre Tonnerre, Lei Zu, qu’on met à la place d’honneur dans les temples et les chapelles du Tonnerre et au nom de qui sont libellés des pardons imprimés ; Monseigneur le Tonnerre est un de ses subordonnés, avec plusieurs autres. Mais la religion populaire n’a pas ratifié cette distinction et ne connaît aujourd’ hui, comme autrefois, qu’un seul dieu du Tonnerre, qui est appelé tantôt l’Ancêtre Tonnerre, tantôt le Bodhisattva Monseigneur le Tonnerre.

Il a toute une famille. Selon le Shen xian gan yu zhuan du taoïste Du Guang Ting (杜光庭 850—933?), Lei Gong aurait cinq frères ; l’aîné et le deuxième sont les plus efficaces, mais le cinquième est incontrôlable et ne doit jamais être évoqué.

On lui prête comme assistants Feng Bo (豐伯) qui produit le vent en agitant une outre de peau de chèvre (remplacé tardivement par Feng Po Po, Grand-Mère Vent), Yun Tong (雲童) l’Enfant des Nuages, Yu Shi (雨師) qui produit la pluie en trempant la pointe de son épée dans une jarre d’eau et surtout Dian Mu (電母) (Mère Éclair), qui produit la foudre avec des miroirs. Jeune femme vertueuse tuée par Lei Gong qui l’avait crue gaspilleuse alors qu’elle vidait un bol de nourriture pour sa belle-mère, l’Empereur de Jade aurait ordonné au dieu du tonnerre de la prendre pour épouse et assistante en compensation ; les éclairs permettent à Lei Gong de mieux discerner et diminuent les risques d’une autre méprise.

Monseigneur le Tonnerre fait du bruit, mais non les éclairs ceux-ci sont produits par la Mère des Éclairs, Dian Mu, à l’aide de deux miroirs.

On raconte que le Seigneur-Roi d’Orient manqua son coup en jouant dans son palais avec une Fille de Jade à un jeu qui consiste à lancer des baguettes, de façon qu’après avoir touché terre d’une extrémité elles rebondissent et aillent entrer dans un grand vase à ouverture étroite ; le Ciel se mit à rire, et de sa bouche ouverte sortit l’Éclair. La déesse est représentée debout sur un nuage, levant ses deux miroirs au-dessus de sa tête. A Pékin, on la considère communément comme la femme du dieu du Tonnerre.

Dian Mu

Il y a de nombreux contes sur les mésaventures des petits Tonnerres inexpérimentés : celui qui, pris dans la fente d’un arbre et ne pouvant se dégager seul, dut son salut à un bûcheron qui passait ; celui qui, encore maladroit, ne réussissait pas à s’envoler et finit par se faire assommer à coups de bâton par un paysan qu’ennuyait le bruit de ses roulements pendant ses essais infructueux ; etc.

Il a également un rôle justicier et peut causer la mort de personnes qui se sont mal conduites. Il est le plus souvent représenté comme un humanoïde au torse nu doté  d’un bec d’oiseau ou d’un menton pointu, d’une paire d’ailes et de serres aux pieds, tenant un ciseau dans la main gauche et un maillet dans la main droite. Il peut être accompagné de tambours placés sous ses pieds ou suspendus à côté de sa statue. Très peu de temples lui sont spécifiquement dédiés. Il est aussi appelé Lei Shen (雷神) ou Lei Zu (雷祖).

Les sectes taôistes ont élaboré des rites pour l’évoquer, particulièrement à partir des Song (rite leifa). L'Investiture des dieux voit en lui Wen Zhong (聞仲), un dignitaire de la dynastie Shang divinisé.

La tradition médicale lui attribue un livre de pharmacopée datant du début du IIe siècle, Lei Gong Yao Dui (雷公药对).

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