jeudi 30 janvier 2020

Diagnostic de la douleur en médecine chinoise


Les douleurs renseignent sur l'état du Qi et du sang (Xue) dans l'organisme. La douleur est un symptôme subjectif majeur.

Selon le diagnostic différentiel, un praticien de médecine chinoise cherchera tout d'abord à déterminer le type (la nature) de douleur et sa localisation pour faire un premier bilan

Le diagnostic différentiel en médecine chinoise

Grâce à une grande pratique clinique, la médecine énergétique chinoise à développé au cours des siècles un système de diagnostic approfondi et performant. 

Il s'agit d'un système complet de guérison, du fait qu'il existe une cohérence entres les concepts physiologiques, l'étiologie, les méthodes de diagnostic et les principes de traitements utilisés. 

Le principe fondamental de la médecine traditionnelle chinoise est de trouver et de soigner la cause de la maladie.

Le diagnostic a pour objectifs principaux de trouver :
ü  la cause de la maladie (externe ou interne)
ü  sa racine (organes internes principaux)
ü  son siège (manifestation au niveau des tissus)

En médecine chinoise le diagnostic ne se fait pas sur une maladie (Bing) comme par exemple: grippe, diabète, ... mais sur un syndrome (Zheng).qui portera un nom en fonction du diagnostic posé par le praticien, par exemple: atteinte de la couche TAI YANG, vide de l'énergie de la rate,... 

C'est du syndrome (Zheng) que découle l'élaboration générale du traitement. Le syndrome (Zheng) diffère des manifestations extérieures (c’est-à-dire des symptômes (Zheng) qui sont l'expression de la maladie). Ce syndrome permet d'analyser chaque symptôme corporel et de faire une synthèse. Dans l’historique d’une affection, il en résume les causes, la localisation, la nature, ainsi que le rapport de force établi entre le pervers et l’orthodoxe. Cette subtilité particulière à la M.T.C. est fondamentale.

Pour détecter la racine (cause principale) de la maladie, il faut en comprendre sa nature, ce qui permet ensuite de concentrer le traitement sur les aspects étiologiques et pathologiques les plus importants de ce déséquilibre. Dans la médecine traditionnelle chinoise, lorsqu'une dysharmonie est diagnostiquée, on s'attache surtout à observer la dynamique énergétique (ou son absence) ainsi que les transformations énergétiques qui s'ensuivent.

Une même maladie peut avoir plusieurs diagnostics différents, les maux de tête, par exemple, ont 12 causes différentes en médecine chinoises, ces 12 causes entraîneront des traitements différents.

Un même diagnostic peut correspondre à plusieurs maladies: le vide de l'énergie de la rate peut entrainer : anémie, anorexie, diabète, insomnie, aménorrhées,...

Le diagnostic dialectique se fonde sur la théorie du Yin et du Yang, des Cinq Mouvements (Wu Xing), des manifestations externes des Organes (Zang Xiang), des méridiens et de leurs collatéraux (Jing Luo) , ainsi que sur l'étiologie (Bing Yin) et la pathogénie (Bing Ji).

Le diagnostic se fait par l'observation de deux protocoles appelés les quatre temps et la différenciation des syndromes.

Les quatre temps du bilan énergétique en médecine chinoise

-      Le Bilan Energétique  est la première étape d’un soin en Médecine Chinoise. Il s’agit de recueillir un maximum d’informations pertinentes sur le patient, en prenant en compte aussi bien son âge, que son activité quotidienne, ses antécédents familiaux ou encore l’état psychologique dans lequel il se trouve.

Le praticien en Médecine Traditionnelle Chinoise ne cherche pas seulement à établir un bilan, mais à percevoir les perturbations susceptibles de mener à une dysharmonie. La seule façon de déterminer ces perturbations est d'observer leurs manifestations. Le praticien procède par observations, questions et palpations. 

Le Bilan Energétique chinois se déroule en 4 temps. Nous les mettons ici les uns après les autres, mais dans la pratique, le thérapeute  porte son attention sur ces différents objets simultanément ou en faisant des aller-retour.

Par le biais des Quatre Examens (Si Zhen) c’est-à-dire l’observation (Wang), l’auscultation (Wen), l’interrogatoire (Wen), et la palpation (Qie), le recueil, l’analyse et la synthèse des symptômes permettent alors d'établir le diagnostic

1)    L’observation  : Recherche de manifestations objectives sur le corps: et dans l'attitude du patient.
Il s’agit de regarder attentivement tout ce qui se dégage de la personne. Chaque détail est une source d’information pourvu qu’on sache l’interpréter.

Pour évaluer la constitution du patient, l'être est considéré dans son intégralité Ce processus implique d'examiner :

l'apparence physique
ü  La démarche (dynamique, calme, fuyante, pesante….)
ü  Les attitudes (immobilité, balancements, tremblements, tics, mouvements de mains…)
ü  La posture (raide, avachie, recroquevillée…)
ü  La morphologie (en 8, en X, en A…)
ü  Le style vestimentaire (décontracté, chic, sportif, …)
ü  La peau (sèche, marquée, acné, cicatrices, luisante, fine…)
ü  Le teint du visage (éclatant, terne, verdâtre, rouge, …)
ü  Les yeux (mi-clos, cernés, exorbités, rouges…)
ü  Le regard (fixe, mobile, absent, pénétrant…)
ü  Les cheveux (secs, fournis, ternes, brillant, clairsemés…)
ü  Les lèvres (pâles, crevassée, gercées, tremblantes, rouges vif…)

Les médecins chinois regardent également avec attention la gorge, les gencives et surtout la langue, qui donne une foule d’information sur l’état des organes et des entrailles.

Le comportement énergétique
La personne est elle nerveuse, calme ou excitée ?

la structure
Selon l'apparence Yin ou Yang des traits (Yao), la structure de la personne est elle plutôt introvertie ou extravertie ?

2)    L’audio-olfaction : écoute des bruits du corps (voie, respiration, borborygmes...), prise en compte des odeurs particulières.
Il ne s'agit pas de  renifler les personnes. Cependant, si une odeur forte se dégage d’eux, par la transpiration, l’haleine ou les flatulences, sachez que c’est souvent un signe de chaleur, notamment au niveau de la sphère digestive.

L’audition c’est le fait de prêter l’oreille autant à la nature même du discours de la personne – est-ce qu’il est cohérent ? désordonné ? Logorrhéique ? –  qu’à sa forme – la voix est-elle rauque, étouffée, tremblante, forte… ?  Et c’est aussi le fait d’écouter tous les autres sons qu’elle peut émettre :
ü  La respiration (bruyante, sifflante, courte, haletante, …)
ü  Les bruits intestinaux (gargouillis et compagnie..)
ü  Les bruits de bouche (soupirs, rires, raclements de gorge, éternuements…)
ü  Toux, hoquets, éructation…

Ainsi, en aillant la personne au téléphone pour la première fois au moment de la prise de rendez-vous, rien qu’en l’écoutant vous pourriez déduire beaucoup de choses de son état physique et mental.

3)    La palpation ; prise des pouls, recherche de zones sensibles, ...

Cette étape concerne plus les médecines manuelles ou les thérapies qui vont intervenir vraiment sur le corps de la personne. La palpation consiste à toucher différentes parties du corps pour observer leur nature (froid, chaud, tendu, mou…) et leur réactivité (le toucher procure un soulagement, une douleur, une gêne, un picotement local ou distal…)

En Chine, les médecins peuvent être amenés à palper :
ü  L’ensemble du corps et en particulier les extrémités et le ventre
ü  Certains points révélateurs de l’état des organes et des entrailles (points Shu, Mu, Yuan…)
ü  Les points douloureux (ou point « sonnettes»,  parce que quand on appuie dessus ça produit le son « Aïe ! »)
ü  Les zones réflexes (pieds, mains, visages, oreilles…)
ü  Les pouls radiaux: la fameuse prise du pouls chinois qui permet aux médecins les plus expérimentés de dire à une femme qu’elle est enceinte alors que ce n’est pas encore visible, voire de lui annoncer le sexe de l’enfant à venir !

En tant que thérapeute alternatif, le contact avec le corps, établi dans un cadre précis, peut vous permettre de mettre en lumière certaines problématiques inhérentes à la personne. Le touché est révélateur de nombreuses thématiques : le manque affectif, le rapport aux autres, un stress, une colère rentrée, etc…

4)    L’interrogatoire : description par le patient des manifestations subjectives, recherche de signes pouvant orienter le diagnostic
Si l’observation et l’audio-olfaction sont des outils de recueil de signes que vous utiliseraient sans forcément que votre patient ne s’en rende compte, l’interrogatoire est vraiment la trame qui va guider l’interaction avec le patient, tout au moins pendant la phase de prise de contact. Même dans les soins qui se font plutôt en silence (Reiki, massage…), il y a toujours une étape de discussion préalable pour déterminer les besoins de la personne qui vient vous voir.

Pour enrichir votre grille de questions et affiner vos investigations, vous pouvez puiser dans le questionnaire propre au diagnostic chinois :
En premier lieu, le thérapeute part de la demande de son patient :
ü  Quel est votre problème ? (vous venez pourquoi ?)
ü  Depuis combien de temps vous avez ce problème ?
ü  Comment s’est arrivé ?
ü  Comment ça a évolué ?
ü  Est-ce que vous avez déjà entrepris des actions pour le résoudre ?
ü  Quels résultats ça a donné ?
ü  Qu’est-ce qui améliore/aggrave ce symptôme ?
ü  Quel est votre objectif/attente/besoin aujourd’hui ?
ü  Puis il remet ce problème dans le contexte de vie du patient :
ü  Est-ce qu’il y a ce genre de problème dans votre famille ?
ü  Avez-vous d’autres symptômes/déséquilibres ?
ü  Avez-vous des antécédents ? (son passé)
ü  Quelle est votre situation socio-professionnelle? (âge, lieu de vie, profession, situation familiale, classe sociale…)
ü  Quel est votre mode de vie ? (rythme de travail, sommeil, loisirs, repas, activité physique, sexualité, relationnel, cadre de vie…)
ü  Est-ce que vous avez vécu des chocs, évènements traumatisants ? Est-ce que des situations vous causent du stress, de la colère, de la frustration, de l’inquiétude… ?

Pour approfondir l’état de santé du patient, le médecin chinois pose aussi des questions concernant :
ü  L’appétit et les saveurs qui attirent le plus la personne
ü  La digestion, les selles et urines
ü  La relation au chaud et au froid (frilosité, transpiration…)
ü  Les douleurs (localisation, nature, intensité…)
ü  La qualité du sommeil
ü  Les organes des sens (vue qui baisse, acouphènes, perte d’odorat…)
ü  Sans oublier les questions spécifiques :
-     Aux femmes  (menstruations, grossesses, allaitement…)
-     Aux hommes  (troubles de la sphère génitale…)
-     Aux enfants (gestation, naissance, âge du langage, vaccinations, maladies infectieuses…)

4)    L’interrogatoire
Si l’observation et l’audio-olfaction sont des outils de recueil de signes qui seront utilisés sans forcément que la personne ne s’en rende compte, l’interrogatoire est vraiment la trame qui va guider l’interaction avec elle, tout au moins pendant la phase de prise de contact. Même dans les soins qui se font plutôt en silence (Reiki, massage…), il y a toujours une étape de discussion préalable pour déterminer les besoins de la personne qui vient vous voir.

Pour enrichir votre grille de questions et affiner vos investigations, vous pouvez puiser dans le questionnaire propre au diagnostic chinois :

En premier lieu, il convient de  partir de la demande de la personne :
ü  Quel est votre problème ? (vous venez pourquoi ?)
ü  Depuis combien de temps vous avez ce problème ?
ü  Comment s’est arrivé ?
ü  Comment ça a évolué ?
ü  Est-ce que vous avez déjà entrepris des actions pour le résoudre ?
ü  Quels résultats ça a donné ?
ü  Qu’est-ce qui améliore/aggrave ce symptôme ?
ü  Quel est votre objectif/attente/besoin aujourd’hui ?
ü  Puis il remet ce problème dans le contexte de vie du patient :
ü  Est-ce qu’il y a ce genre de problème dans votre famille ?
ü  Avez-vous d’autres symptômes/déséquilibres ?
ü  Avez-vous des antécédents ? (son passé)
ü  Quelle est votre situation socio-professionnelle? (âge, lieu de vie, profession, situation familiale, classe sociale…)
ü  Quel est votre mode de vie ? (rythme de travail, sommeil, loisirs, repas, activité physique, sexualité, relationnel, cadre de vie…)
ü  Est-ce que vous avez vécu des chocs, évènements traumatisants ? Est-ce que des situations vous causent du stress, de la colère, de la frustration, de l’inquiétude… ?

Pour approfondir l’état de santé du patient, le médecin chinois pose aussi des questions concernant :
ü  L’appétit et les saveurs qui attirent le plus la personne
ü  La digestion, les selles et urines
ü  La relation au chaud et au froid (frilosité, transpiration…)
ü  Les douleurs (localisation, nature, intensité…)
ü  La qualité du sommeil
ü  Les organes des sens (vue qui baisse, acouphènes, perte d’odorat…)
ü  Sans oublier les questions spécifiques :
-     Aux femmes  (menstruations, grossesses, allaitement…)
-     Aux hommes  (troubles de la sphère génitale…)
-     Aux enfants (gestation, naissance, âge du langage, vaccinations, maladies infectieuses…)


Quatre Examens
Yang
Yin
Observation
Localisation
Superficie
Profondeur
  Coloration
  Jaune (Huang)
Rouge (Chi)
  Blanc (Bai)
Bleu-vert (Qing)
Auscultation
  Voix
  Forte et puissante
  Faible
  Respiration
Profonde, forte
Faible, superficielle
Température
Chaleur
Froid
  Interrogatoire
  Froid et Chaleur
  Chaud et crainte de la chaleur
  Froid et crainte du froid
  Soif
  Soif avec préférence pour les boissons froides
  Soif, préférence pour les boissons chaudes
Palpation du Pouls
Localisation
  Pouce (Cun)
  Pied (Ci)
Fréquence
  Rapide (Shu)
  Lent (Chi)
  Forme
Flottant (Fu)
Long (Chang)
Vaste (Hong)
Glissant (Hua)
 Profond (Chen)
Court (Duan)
Fin (Xi)
Rugueux (Se)


mercredi 29 janvier 2020

P7 Lie Que / Liè quē 列缺 Rupture d'alignement

 De ce point part une branche Luo longitudinale rejoignant le point P1 Zhong Fu  中府 et une branche Luo transversale reliant le point GI4 He Gu 合谷.

Etymologie 
列 Liè aligner / rang / file / série
缺 Quē incomplet / insuffisance / manque / place vacante / manquer de / manquer / être absent

Macciocia traduit le nom de ce point par "Embranchement fourchu".
Selon le Dr Zhang, Lie signifie « se séparer » et « que » « fourchu, ouvert ». Le nom «Embranchement fourchu » renvoie au fait que P7 Lie Que  est situé dans un creux de l’os, à l’endroit où le méridien se sépare et se dirige vers le méridien du Gros
Intestin. C’est cette même interprétation que l’on trouve dans « Explication des points d’acupuncture », dans lequel il est dit : « Au point P7 Lie Que, le méridien du Poumon dévie et va vers le méridien du Gros Intestin ; à cet endroit, il y a une fourche à partir de laquelle le méridien de Communication [Luo] du Poumon se dirige vers le méridien du Gros Intestin ».


Les 12 Points "étoiles célestes" de Ma Dan Yang

E44 Nei Ting / Nèi Tíng内庭Cour intérieure

Etymologie
Nèi intérieur / dans / dedans / au sein de
Tíng cour / cour de justice / tribunal / chambre (d'un tribunal) / grande salle

mardi 28 janvier 2020

le sacrum en médecine chinoise

L'os immortel
Les taoïstes appellent le centre sacré " l'os immortel" (Xian Gu /  Xiān gǔ仙骨), car il est la clé du succès dans le Xi Sui Qigong (qi gong de purification de la moelle et dans l'atteinte de l'objectif d'illumination et d'immortalité. Son centre est jaunâtre et son essence est d'énergie terrestre.

Le sacrum est composé de 5 vertèbres soudées et a 8 trous (en référence aux huit grottes immortelles). Les 4 trous de gauche sont yang et les 4 de gauche sont yin. 8 est le nombre de l'infini et la base du codage de notre ADN (64 bases).