jeudi 30 janvier 2020

La douleur en médecine chinoise - Définition

Qu’est ce que la douleur?
La douleur est, selon la définition de l’IASP (International Institut for Study of Pain : institut international d’études de la douleur. Organisme créé en 1990. L'association compte aujourd'hui 6000 membres issus de plus de 100 pays), « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire réel ou potentiel ou décrite en terme d’un tel dommage ». La douleur n'est pas palpable, elle peut seulement être ressentie.

Cette définition tient compte des différentes composantes de la douleur:
ü  les mécanismes neurophysiologiques comme la torsion, la brûlure, la décharge électrique…,
ü  l’affect et les émotions,
ü  le sens ou la valeur donnés à la douleur (faisant référence à des expériences antérieures douloureuses).

Elle englobe l’ensemble des manifestations verbales et non verbales observables chez le patient douloureux comme les plaintes, cris, gémissements, mimiques, postures qui soulagent pour communiquer avec l’entourage.

Comment la médecine moderne explique-t-elle l'apparition de la douleur ?
Le mécanisme de la douleur est résumé de la façon suivante: La transmission de la douleur dans le système nerveux, est un phénomène simplement électrique et chimique, débutant à la périphérie (endroit ou le stimulus est capté par des récepteurs) pour se rendre au cerveau (plus précisément au niveau du thalamus): endroit ou le traitement de la douleur a lieu. En bref, la douleur est avant tout une perception.
La recherche médicale moderne a découvert que le signal de la douleur est transmis par des cellules nerveuses spécialisées (les récepteurs) que l'on trouve dans la peau et dans l'ensemble des tissus du corps. Ces cellules réagissent aux blessures, inflammations et lésions tissulaires. Dès réception de ces messages, les signaux sont véhiculés par voie électrique et chimique, passant, via les neurones sensitifs, des récepteurs à la moelle épinière, et via les interneurones, de la moelle épinière au cerveau où ils sont finalement interprétés en tant que douleur.

En l’absence de douleur, tout se passe comme s’il y avait un équilibre entre la perception des stimulations produisant la douleur et des systèmes de contrôle inhibiteurs.

Les phénomènes douloureux surviennent soit en cas d’excès de stimulation des récepteurs soit par insuffisance des contrôles inhibiteurs.

La Douleur dans la vision de la médecine traditionnelle chinoise
Le corps maintient un équilibre entre Yin et Yang, Qi et Sang. Qi et Sang circulent dans le corps selon des trajets bien définis appelés méridiens.Quand le Qi ou le Sang font défaut (Vide ou Insuffisance) ou qu'ils s'amassent quelque part (Plénitude ou Excès), il se forme un déséquilibre entre le Yin et le Yang, les viscères Internes n'ont plus leur fonctionnement optimum et la maladie et la douleur se développent. Quand il y a douleur, le Yin et le Yang ne sont pas en harmonie, le Qi est bloqué par le Sang

S’il n’est pas de discours philosophique sur la douleur dans la Chine antique, celle-ci est pourtant très tôt prise en compte ; elle fait partie des symptômes répertoriés sur les plus anciens documents écrits : les inscriptions sur os et sur écaille datant du deuxième millénaire avant notre ère. Elle n’a cessé ensuite d’être évoquée et développée dans tous les documents médicaux.

La douleur et ses causes ont été décrites il y a presque 2000 ans dans le le Nei-jing, ou Classique de Médecine Interne de l'Empereur Jaune (1er siècle avant notre ère), et plus spécialement la première partie le Su Wen mis en forme aux alentours du premier siècle avant notre ère, qui pose les bases de l’observation de la douleur, de ses différentes formes et de ses causes, bases qui n’ont cessé de se préciser et de devenir plus détaillées au cours des siècles, sans être vraiment remises en question. 

La stagnation de Qi et de Sang y est présentée comme la cause essentielle de la douleur «la douleur est due au blocage, le déblocage est indolore». Autrement dit, «l’obstruction provoque la douleur». Par conséquent, quelle que soit son origine et sa localisation, une manifestation douloureuse est toujours provoquée par un blocage des mouvements de l’énergie au niveau des organes et des entrailles, ou des méridiens.

Pour la médecine traditionnelle chinoise, la douleur est toujours le signe que la circulation normale du Qi est bloquée, dans un endroit particulier.

Le principe de traitement consiste alors à faire circuler le QI et le sang au niveau du méridien concerné afin de réduire l’inflammation locale.

Jusqu'aux dynasties Ming et Qing, la plupart des médecins basaient leurs traitements sur la théorie du Su Wen tout en y apportant des correctifs pour tenir compte des types connus d'étiologie, de physiopathologie, de symptômes et de traitement.

On attribue à Hua Tuo (III e siècle) des opérations chirurgicales, avec l’emploi d’une poudre analgésiante, dont la composition n’est pas connue. Mais après lui, la médecine chinoise traditionnelle s’est peu penchée sur les analgésiques.

Dans le premier traité nosologique (610), la douleur apparaît comme symptôme et comme signe clinique dans la plupart des grandes rubriques pathologiques ;

Le docteur Liu Heng Rui mentionna que le vide est une cause de douleurs.
Yu Chang (1585-1664) écrit en 1658, qu’en cas d'invasion Externe, il faut combiner la méthode de favoriser la circulation du Qi et du Sang avec la méthode pour favoriser la transpiration ; en cas de rétention excessive, il faut la combiner avec la purgation. Mais la douleur peut être causée par l'Insuffisance et l'Excès et le traitement ici n'est pas la tonification et la dispersion. En principe, la douleur avec distension et plénitude est causée par l'Excès, sans distension ni plénitude elle est causée par l'Insuffisance. Etc.

Autre médecin illustre, Wang Qing Ren ( 1768-1831) fit beaucoup avancer la compréhension sur la façon de traiter la douleur. Il se concentra principalement sur le traitement des maladies douloureuses causées par la stagnation de Sang. Il analysa en détail les causes de stagnation de Sang dans son livre célèbre « Correction des erreurs des ouvrages médicaux » (1830) où il indiqua plusieurs prescriptions importantes pour les maladies douloureuses. Ces prescriptions sont d'un usage très répandu aujourd'hui pour un grand nombre de pathologies douloureuses. 

Entre 1960 et 1970, l'acupuncture fut très utilisée dans le domaine chirurgical pour préparer et accompagner les opérations. Elle démontra sa capacité à réduire voire éliminer complètement, avec sûreté et efficacité, les douleurs associées habituellement aux opérations. Elle permettait en outre de maintenir le niveau normal des fonctions physiologiques des patients. Les effets secondaires de l'anesthésie chimique étant ainsi supprimés en grande partie, le temps de récupération post-opératoire était également raccourci.

La douleur est un concept clé de la médecine chinoise traditionnelle, au double visage : d’une part, elle témoigne de l’état pathologique du patient et de ses souffrances ; c’est un élément important du diagnostic. D’autre part, elle est un signe qui a son utilité dans le traitement et peut témoigner du processus de guérison.

La médecine traditionnelle chinoise considère que la douleur est absolument "subtile" et qu'elle a besoin de la perception de l'esprit (Shen), du Yang du patient. C'est pour cette raison qu'à long terme les douleurs entraînent des modifications spirituelles, psychiques ou mentales chez les personnes malades qui correspondent strictement au schéma pathologique. Le Shen habite dans le coeur et une sollicitation constante du Shen (états de douleur) épuisent l'esprit, le coeur et l'émotion Joie.

Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise , le concept de douleur peut être subdivisé en deux syndromes : le syndrome Bi et le syndrome Tong.

Les syndromes douloureux peuvent se manifester au niveau des Viscères (comprennent cinq Organes et six Entrailles), des Entrailles particulières (cerveau, moelle, os, vaisseaux, vésicule biliaire et utérus), de la peau, de la chair (les muscles ou Rou), des vaisseaux, des tendons et des Méridiens. Les étiologies, pathogénies, localisations et symptômes de la douleur étant différents, leurs traitements le seront également.

Quelle qu'en soit la cause, la douleur et notamment la douleur chronique dépasse la simple sensation physique. Elle limite les activités quotidiennes et peut dégrader les capacités de fonctionnement du patient. Pourtant, la douleur est en réalité pour la nature un moyen de protéger le corps de possibles lésions tissulaires en donnant un signal d'alarme qui avertit l'individu que quelque chose ne va pas. On peut donc dire en ce sens qu'être attentif à la douleur, c'est se garder de blessures sévères.

Dans la pensée chinoise, basée sur une vision holistique de l'être humain, la douleur chronique n'est jamais considérée comme devant être "gommée", mais on cherche tout d'abord à en comprendre la cause, pour chercher à y remédier. Pour une même douleur, les causes peuvent être différentes.

Vocabulaire de la douleur
Dans les textes anciens, la douleur est nommée essentiellement à l'aide du terme Tong / Tòng (fort / excessivement / avoir mal / douleur). Ce caractère comporte en haut et gauche un élément appelé "clé" ou "radical" du caractère, qui le classe dans la catégorie des maladies. 

Ce système de clés remonte au lexicographe Xu Shen (58– 147), qui, dans ses Explications des caractères et analyse des composés (Shuowen Jie Zi) rédigés vers l’an 100, comprend 108 caractères avec la clé de la maladie. 

Cette clé représente, nous dit-il, un homme s’appuyant sur quelque chose, à la manière d’une personne malade et faible qui a besoin d’un soutien. Le nombre de caractères avec cette clé (des caractères avec d’autres clés concernent aussi la maladie) montre déjà la richesse de l’observation. Celle-ci s’attache plus particulièrement aux perceptions telles que la douleur, l’engorgement, la lourdeur, la démangeaison, les tremblements.

Dans ce dictionnaire, le caractère tong, « douleur », est ainsi défini : «Tong désigne une maladie ; le caractère est formé de la clé de la maladie et du son Tong.»

Autres dénominations pour la douleur
Quatre autres caractères ayant la clé de la maladie concernent la douleur : Huo qui désigne plus particulièrement une douleur de la tête, Xiao une douleur « acide » de la tête qui survient surtout au printemps, Shan / Shàn   une douleur de l’abdomen (hernie), Pi / Pǐune douleur avec sensation d’oppression (constipation / obstruction d'entrailles / dyspepsie). Ainsi, dès les premiers siècles, différents types de douleur ont été répertoriés. Ils tiennent compte déjà de son siège, de ses caractéristiques (douleur « acide » ou oppressante), de ses liens avec les saisons et de son intensité.

Un autre caractère qui va être par la suite très usité pour désigner la douleur est Teng / Téng (avoir mal / (qch) faire mal / chérir / douloureux / endolori). Bien qu'il ne soit pas expliqué dans le dictionnaire de Xu Shen, on le trouve dans des textes de la même époque. Il va être souvent associé dans un binôme avec tong pour former le vocable Teng Tong / Téng Tòng.(douleur). Certains médecins ont même voulu voir dans Teng une douleur yin et dans Tong une douleur yang.

Lire aussi : les syndrômes de la douleur en médecine chinoise
               Le diagnostic de la douleur en médecine chinoise
                 Classification des Bi en médecine chinoise
              Localisation de la douleur en médecine chinoise               
              Le traitement de la douleur en médecine chinoise 
              Précisions sur l'utilisation des points locaux et distaux en médecine chinoise 

Le traitement de la douleur en médecine chinoise

La médecine traditionnelle chinoise permet aussi bien soulager l’anxiété, l’angoisse, les difficultés de sommeil, que des douleurs physiques tels que maux de ventre, migraines, douleurs musculaires ou articulaires, etc.

À côté de l’acupuncture, le traitement des syndromes de douleur recourt largement aux plantes, à la moxibustion, au massage, aux ventouses et au  Qi Gong

Principes de traitement par l'acupuncture
La médecine traditionnelle chinoise traite la douleur selon 3 axes en fonction de la cause à l'origine de cette douleur et de sa localisation  

-  Douleur découlant de l'obstruction d'un ou plusieurs méridiens
Le principe thérapeutique appliqué ici est appelé DÉSOBSTRUCTION : Il s'applique dans les cas d'un blocage des mouvements d'Energie sur l'un des méridiens. Il consiste à sélectionner des points d'acupuncture le long du méridien concerné. pour faire disparaître la douleur. Il a aussi parfois recours à la «moxibustion»

-  Douleur générée par des troubles énergétiques avec atteinte des viscères .
Ici, le principe thérapeutique appliqué s'appelle RÉGULARISATION : Il concerne principalement les dysfonctionnements des Organes, des Entrailles mais aussi des troubles d'Energie.  Il consiste à sélectionner des points d'acupuncture dans le dos qui sont en relation directe avec les organes. En médecine traditionnelle chinoise ce sont essentiellement les points « Shu » et « Mu ».

-  Douleur générée par la stagnation du sang et des mucosités troubles.
À ce moment-là, le principe thérapeutique appliqué est appelé EXPULSION.Le traitement par «expulsion» est utilisé lorsque les six excès sont la source de la douleur et attaquent la peau, les muscles, les vaisseaux, les os et les tendons en obstruant les Méridiens. Dans ce cas, l'acupuncteur va le plus souvent faire appel à la «moxibustion».


Les syndrômes de la douleur en médecine chinoise

La douleur vue par les chinois est expliquée de la façon suivante.

La douleur apparaît dans les temps anciens comme de la maladie. En Médecine Traditionnelle Chinoise, les causes de la maladie sont classées en trois catégories (San Yin) : les causes externes, les causes internes et les causes ni internes ni externes.

Diagnostic de la douleur en médecine chinoise


Les douleurs renseignent sur l'état du Qi et du sang (Xue) dans l'organisme. La douleur est un symptôme subjectif majeur.

Selon le diagnostic différentiel, un praticien de médecine chinoise cherchera tout d'abord à déterminer le type (la nature) de douleur et sa localisation pour faire un premier bilan

Le diagnostic différentiel en médecine chinoise

Grâce à une grande pratique clinique, la médecine énergétique chinoise à développé au cours des siècles un système de diagnostic approfondi et performant. 

Il s'agit d'un système complet de guérison, du fait qu'il existe une cohérence entres les concepts physiologiques, l'étiologie, les méthodes de diagnostic et les principes de traitements utilisés. 

Le principe fondamental de la médecine traditionnelle chinoise est de trouver et de soigner la cause de la maladie.

Le diagnostic a pour objectifs principaux de trouver :
ü  la cause de la maladie (externe ou interne)
ü  sa racine (organes internes principaux)
ü  son siège (manifestation au niveau des tissus)

En médecine chinoise le diagnostic ne se fait pas sur une maladie (Bing) comme par exemple: grippe, diabète, ... mais sur un syndrome (Zheng).qui portera un nom en fonction du diagnostic posé par le praticien, par exemple: atteinte de la couche TAI YANG, vide de l'énergie de la rate,... 

C'est du syndrome (Zheng) que découle l'élaboration générale du traitement. Le syndrome (Zheng) diffère des manifestations extérieures (c’est-à-dire des symptômes (Zheng) qui sont l'expression de la maladie). Ce syndrome permet d'analyser chaque symptôme corporel et de faire une synthèse. Dans l’historique d’une affection, il en résume les causes, la localisation, la nature, ainsi que le rapport de force établi entre le pervers et l’orthodoxe. Cette subtilité particulière à la M.T.C. est fondamentale.

Pour détecter la racine (cause principale) de la maladie, il faut en comprendre sa nature, ce qui permet ensuite de concentrer le traitement sur les aspects étiologiques et pathologiques les plus importants de ce déséquilibre. Dans la médecine traditionnelle chinoise, lorsqu'une dysharmonie est diagnostiquée, on s'attache surtout à observer la dynamique énergétique (ou son absence) ainsi que les transformations énergétiques qui s'ensuivent.

Une même maladie peut avoir plusieurs diagnostics différents, les maux de tête, par exemple, ont 12 causes différentes en médecine chinoises, ces 12 causes entraîneront des traitements différents.

Un même diagnostic peut correspondre à plusieurs maladies: le vide de l'énergie de la rate peut entrainer : anémie, anorexie, diabète, insomnie, aménorrhées,...

Le diagnostic dialectique se fonde sur la théorie du Yin et du Yang, des Cinq Mouvements (Wu Xing), des manifestations externes des Organes (Zang Xiang), des méridiens et de leurs collatéraux (Jing Luo) , ainsi que sur l'étiologie (Bing Yin) et la pathogénie (Bing Ji).

Le diagnostic se fait par l'observation de deux protocoles appelés les quatre temps et la différenciation des syndromes.

Les quatre temps du bilan énergétique en médecine chinoise

-      Le Bilan Energétique  est la première étape d’un soin en Médecine Chinoise. Il s’agit de recueillir un maximum d’informations pertinentes sur le patient, en prenant en compte aussi bien son âge, que son activité quotidienne, ses antécédents familiaux ou encore l’état psychologique dans lequel il se trouve.

Le praticien en Médecine Traditionnelle Chinoise ne cherche pas seulement à établir un bilan, mais à percevoir les perturbations susceptibles de mener à une dysharmonie. La seule façon de déterminer ces perturbations est d'observer leurs manifestations. Le praticien procède par observations, questions et palpations. 

Le Bilan Energétique chinois se déroule en 4 temps. Nous les mettons ici les uns après les autres, mais dans la pratique, le thérapeute  porte son attention sur ces différents objets simultanément ou en faisant des aller-retour.

Par le biais des Quatre Examens (Si Zhen) c’est-à-dire l’observation (Wang), l’auscultation (Wen), l’interrogatoire (Wen), et la palpation (Qie), le recueil, l’analyse et la synthèse des symptômes permettent alors d'établir le diagnostic

1)    L’observation  : Recherche de manifestations objectives sur le corps: et dans l'attitude du patient.
Il s’agit de regarder attentivement tout ce qui se dégage de la personne. Chaque détail est une source d’information pourvu qu’on sache l’interpréter.

Pour évaluer la constitution du patient, l'être est considéré dans son intégralité Ce processus implique d'examiner :

l'apparence physique
ü  La démarche (dynamique, calme, fuyante, pesante….)
ü  Les attitudes (immobilité, balancements, tremblements, tics, mouvements de mains…)
ü  La posture (raide, avachie, recroquevillée…)
ü  La morphologie (en 8, en X, en A…)
ü  Le style vestimentaire (décontracté, chic, sportif, …)
ü  La peau (sèche, marquée, acné, cicatrices, luisante, fine…)
ü  Le teint du visage (éclatant, terne, verdâtre, rouge, …)
ü  Les yeux (mi-clos, cernés, exorbités, rouges…)
ü  Le regard (fixe, mobile, absent, pénétrant…)
ü  Les cheveux (secs, fournis, ternes, brillant, clairsemés…)
ü  Les lèvres (pâles, crevassée, gercées, tremblantes, rouges vif…)

Les médecins chinois regardent également avec attention la gorge, les gencives et surtout la langue, qui donne une foule d’information sur l’état des organes et des entrailles.

Le comportement énergétique
La personne est elle nerveuse, calme ou excitée ?

la structure
Selon l'apparence Yin ou Yang des traits (Yao), la structure de la personne est elle plutôt introvertie ou extravertie ?

2)    L’audio-olfaction : écoute des bruits du corps (voie, respiration, borborygmes...), prise en compte des odeurs particulières.
Il ne s'agit pas de  renifler les personnes. Cependant, si une odeur forte se dégage d’eux, par la transpiration, l’haleine ou les flatulences, sachez que c’est souvent un signe de chaleur, notamment au niveau de la sphère digestive.

L’audition c’est le fait de prêter l’oreille autant à la nature même du discours de la personne – est-ce qu’il est cohérent ? désordonné ? Logorrhéique ? –  qu’à sa forme – la voix est-elle rauque, étouffée, tremblante, forte… ?  Et c’est aussi le fait d’écouter tous les autres sons qu’elle peut émettre :
ü  La respiration (bruyante, sifflante, courte, haletante, …)
ü  Les bruits intestinaux (gargouillis et compagnie..)
ü  Les bruits de bouche (soupirs, rires, raclements de gorge, éternuements…)
ü  Toux, hoquets, éructation…

Ainsi, en aillant la personne au téléphone pour la première fois au moment de la prise de rendez-vous, rien qu’en l’écoutant vous pourriez déduire beaucoup de choses de son état physique et mental.

3)    La palpation ; prise des pouls, recherche de zones sensibles, ...

Cette étape concerne plus les médecines manuelles ou les thérapies qui vont intervenir vraiment sur le corps de la personne. La palpation consiste à toucher différentes parties du corps pour observer leur nature (froid, chaud, tendu, mou…) et leur réactivité (le toucher procure un soulagement, une douleur, une gêne, un picotement local ou distal…)

En Chine, les médecins peuvent être amenés à palper :
ü  L’ensemble du corps et en particulier les extrémités et le ventre
ü  Certains points révélateurs de l’état des organes et des entrailles (points Shu, Mu, Yuan…)
ü  Les points douloureux (ou point « sonnettes»,  parce que quand on appuie dessus ça produit le son « Aïe ! »)
ü  Les zones réflexes (pieds, mains, visages, oreilles…)
ü  Les pouls radiaux: la fameuse prise du pouls chinois qui permet aux médecins les plus expérimentés de dire à une femme qu’elle est enceinte alors que ce n’est pas encore visible, voire de lui annoncer le sexe de l’enfant à venir !

En tant que thérapeute alternatif, le contact avec le corps, établi dans un cadre précis, peut vous permettre de mettre en lumière certaines problématiques inhérentes à la personne. Le touché est révélateur de nombreuses thématiques : le manque affectif, le rapport aux autres, un stress, une colère rentrée, etc…

4)    L’interrogatoire : description par le patient des manifestations subjectives, recherche de signes pouvant orienter le diagnostic
Si l’observation et l’audio-olfaction sont des outils de recueil de signes que vous utiliseraient sans forcément que votre patient ne s’en rende compte, l’interrogatoire est vraiment la trame qui va guider l’interaction avec le patient, tout au moins pendant la phase de prise de contact. Même dans les soins qui se font plutôt en silence (Reiki, massage…), il y a toujours une étape de discussion préalable pour déterminer les besoins de la personne qui vient vous voir.

Pour enrichir votre grille de questions et affiner vos investigations, vous pouvez puiser dans le questionnaire propre au diagnostic chinois :
En premier lieu, le thérapeute part de la demande de son patient :
ü  Quel est votre problème ? (vous venez pourquoi ?)
ü  Depuis combien de temps vous avez ce problème ?
ü  Comment s’est arrivé ?
ü  Comment ça a évolué ?
ü  Est-ce que vous avez déjà entrepris des actions pour le résoudre ?
ü  Quels résultats ça a donné ?
ü  Qu’est-ce qui améliore/aggrave ce symptôme ?
ü  Quel est votre objectif/attente/besoin aujourd’hui ?
ü  Puis il remet ce problème dans le contexte de vie du patient :
ü  Est-ce qu’il y a ce genre de problème dans votre famille ?
ü  Avez-vous d’autres symptômes/déséquilibres ?
ü  Avez-vous des antécédents ? (son passé)
ü  Quelle est votre situation socio-professionnelle? (âge, lieu de vie, profession, situation familiale, classe sociale…)
ü  Quel est votre mode de vie ? (rythme de travail, sommeil, loisirs, repas, activité physique, sexualité, relationnel, cadre de vie…)
ü  Est-ce que vous avez vécu des chocs, évènements traumatisants ? Est-ce que des situations vous causent du stress, de la colère, de la frustration, de l’inquiétude… ?

Pour approfondir l’état de santé du patient, le médecin chinois pose aussi des questions concernant :
ü  L’appétit et les saveurs qui attirent le plus la personne
ü  La digestion, les selles et urines
ü  La relation au chaud et au froid (frilosité, transpiration…)
ü  Les douleurs (localisation, nature, intensité…)
ü  La qualité du sommeil
ü  Les organes des sens (vue qui baisse, acouphènes, perte d’odorat…)
ü  Sans oublier les questions spécifiques :
-     Aux femmes  (menstruations, grossesses, allaitement…)
-     Aux hommes  (troubles de la sphère génitale…)
-     Aux enfants (gestation, naissance, âge du langage, vaccinations, maladies infectieuses…)

4)    L’interrogatoire
Si l’observation et l’audio-olfaction sont des outils de recueil de signes qui seront utilisés sans forcément que la personne ne s’en rende compte, l’interrogatoire est vraiment la trame qui va guider l’interaction avec elle, tout au moins pendant la phase de prise de contact. Même dans les soins qui se font plutôt en silence (Reiki, massage…), il y a toujours une étape de discussion préalable pour déterminer les besoins de la personne qui vient vous voir.

Pour enrichir votre grille de questions et affiner vos investigations, vous pouvez puiser dans le questionnaire propre au diagnostic chinois :

En premier lieu, il convient de  partir de la demande de la personne :
ü  Quel est votre problème ? (vous venez pourquoi ?)
ü  Depuis combien de temps vous avez ce problème ?
ü  Comment s’est arrivé ?
ü  Comment ça a évolué ?
ü  Est-ce que vous avez déjà entrepris des actions pour le résoudre ?
ü  Quels résultats ça a donné ?
ü  Qu’est-ce qui améliore/aggrave ce symptôme ?
ü  Quel est votre objectif/attente/besoin aujourd’hui ?
ü  Puis il remet ce problème dans le contexte de vie du patient :
ü  Est-ce qu’il y a ce genre de problème dans votre famille ?
ü  Avez-vous d’autres symptômes/déséquilibres ?
ü  Avez-vous des antécédents ? (son passé)
ü  Quelle est votre situation socio-professionnelle? (âge, lieu de vie, profession, situation familiale, classe sociale…)
ü  Quel est votre mode de vie ? (rythme de travail, sommeil, loisirs, repas, activité physique, sexualité, relationnel, cadre de vie…)
ü  Est-ce que vous avez vécu des chocs, évènements traumatisants ? Est-ce que des situations vous causent du stress, de la colère, de la frustration, de l’inquiétude… ?

Pour approfondir l’état de santé du patient, le médecin chinois pose aussi des questions concernant :
ü  L’appétit et les saveurs qui attirent le plus la personne
ü  La digestion, les selles et urines
ü  La relation au chaud et au froid (frilosité, transpiration…)
ü  Les douleurs (localisation, nature, intensité…)
ü  La qualité du sommeil
ü  Les organes des sens (vue qui baisse, acouphènes, perte d’odorat…)
ü  Sans oublier les questions spécifiques :
-     Aux femmes  (menstruations, grossesses, allaitement…)
-     Aux hommes  (troubles de la sphère génitale…)
-     Aux enfants (gestation, naissance, âge du langage, vaccinations, maladies infectieuses…)


Quatre Examens
Yang
Yin
Observation
Localisation
Superficie
Profondeur
  Coloration
  Jaune (Huang)
Rouge (Chi)
  Blanc (Bai)
Bleu-vert (Qing)
Auscultation
  Voix
  Forte et puissante
  Faible
  Respiration
Profonde, forte
Faible, superficielle
Température
Chaleur
Froid
  Interrogatoire
  Froid et Chaleur
  Chaud et crainte de la chaleur
  Froid et crainte du froid
  Soif
  Soif avec préférence pour les boissons froides
  Soif, préférence pour les boissons chaudes
Palpation du Pouls
Localisation
  Pouce (Cun)
  Pied (Ci)
Fréquence
  Rapide (Shu)
  Lent (Chi)
  Forme
Flottant (Fu)
Long (Chang)
Vaste (Hong)
Glissant (Hua)
 Profond (Chen)
Court (Duan)
Fin (Xi)
Rugueux (Se)


mercredi 29 janvier 2020

P7 Lie Que / Liè quē 列缺 Rupture d'alignement

 De ce point part une branche Luo longitudinale rejoignant le point P1 Zhong Fu  中府 et une branche Luo transversale reliant le point GI4 He Gu 合谷.

Etymologie 
列 Liè aligner / rang / file / série
缺 Quē incomplet / insuffisance / manque / place vacante / manquer de / manquer / être absent

Macciocia traduit le nom de ce point par "Embranchement fourchu".
Selon le Dr Zhang, Lie signifie « se séparer » et « que » « fourchu, ouvert ». Le nom «Embranchement fourchu » renvoie au fait que P7 Lie Que  est situé dans un creux de l’os, à l’endroit où le méridien se sépare et se dirige vers le méridien du Gros
Intestin. C’est cette même interprétation que l’on trouve dans « Explication des points d’acupuncture », dans lequel il est dit : « Au point P7 Lie Que, le méridien du Poumon dévie et va vers le méridien du Gros Intestin ; à cet endroit, il y a une fourche à partir de laquelle le méridien de Communication [Luo] du Poumon se dirige vers le méridien du Gros Intestin ».