Le diabète, ou plutôt les diabètes, est un terme générique utilisé pour décrire les maladies se caractérisant par une sécrétion insuffisante d'insuline et une miction excessive.
C'est dans le pancréas qu'est maintenu le taux d'insuline qui aide à la stabilisation du taux de sucre dans le sang. S'il est en déséquilibre survient alors le diabète ou l'hypoglycémie.
Cette pathologie entraîne une augmentation du taux de sucre dans le Sang, créant un état que l'on appelle hyperglycémie et la présence de glucose dans les urines (glycosurie), survenant lorsque l'hyperglycémie augmente.
Une glycémie trop élevée provoque une mauvaise circulation du Sang dans les extrémités, affectant les vaisseaux capillaires les plus petits se trouvant dans les doigts et les orteils.
Le diabète se caractérise par trois « poly- », ou trois états d'Excès : la polydispsie (soif excessive), la polyphagie (appétit excessif), et la polyurie (émission excessive d'urine).
渴 kě avoir
soif / être assoiffé / désirer ardemment / bruler de
Il est remarquable de constater que les causes sont déjà identifiées, à l’identique de celles que l’on connaît aujourd’hui pour le diabète de type 2 : « Typiquement, celui qui souffre de cette maladie est riche. […] Il s’adonne facilement à l’alcool, aux aliments doux, sucrés et gras. Il faut lui demander de s’abstenir d’une alimentation trop riche à laquelle il doit résister. »
Huangdi Nei Jing (黄帝内经) ou Classique
interne de l’empereur Jaune (400 av. J.C) décrit longuement le diabète et
observe avec pertinence « qu’un patient qui souffre du diabète a certainement
l’habitude de consommer beaucoup de sucreries et de graisses. »
Les connaissances
vont évoluer au cours des différentes dynasties et surtout lors de la dynastie Tang (589-907). En effet, de
nouveaux symptômes sont décrits et, pour la première fois, on parle de
l’importance de se former en diététique chinoise : « Chez ceux qui adoptent un régime alimentaire correct, la maladie peut
s’améliorer sans préparation médicinale ou d’autres traitements. A défaut, la
meilleure thérapeutique ne pourra les guérir. Il faut y songer et veiller à ce
point. »
La dynastie Song (à partir de 960) marque
un nouveau tournant dans l’évolution des connaissances sur le diabète : en
effet le médecin WANG HUAI met en avant la notion des différents types de
diabètes selon leur localisation.
Selon la médecine traditionnelle chinoise, le diabète est une maladie du métabolisme causée par une faiblesse du Qi de la Rate et du Pancréas et une insuffisance du Yin des Reins, causée par une Déficience du Yin du Poumon, la Chaleur de l'Estomac et/ou par une Déficience de Yin des Reins et Déficience du Qi des Reins.
Ces
déséquilibres sont dus à une consommation excessive de sucre ou d'aliments gras,
d'alcool ou de certains médicaments, mais peuvent aussi être d'origine
génétique ou résulter d'un mode de vie trop sédentaire. Ces troubles entraînent
l'accumulation de Chaleur toxique dans le corps.
Les deux causes principales du diabète proviennent
d'un vide de yin qui engendre une chaleur pathogène interne affectant les
poumons, l'estomac et les reins, et d'un facteur
héréditaire direct.
Dans « Tai Ping Sheng Hui Fang » (« Recettes compilées de Cour Impériale", Dynastie Song 960-1279), ont été posés les trois diagnostics d'après les trois parties du corps (Trois Xiao) , à savoir :
- le diabète du réchauffeur supérieur (poumon), avec les symptômes « boire beaucoup d'eau mais peu d'urine » ;
- celui le diabète du Réchauffeur moyen (estomac et rate), signifiant « manger beaucoup » et boire peu d'eau" ;
- et le diabète du Réchauffeur inférieur (Reins), avec « Uriner juste après avoir bu de l'eau, urine douce et trouble, muscles maigres du dos et des Jambes".
- Le poumon gouverne les liquides organiques dans le corps. S'il est affaibli, le patient aura une sensation de soif et des urines fréquentes. La stagnation se transforme en chaleur qui assèche ensuite les fluides des poumons, provoquant une soif excessive. Les symptômes qui l'accompagnent peuvent inclure la propension à attraper un rhume ou une toux sèche.
- Lorsque la rate est déséquilibrée, elle devient congestionnée et peut être à l’origine du surpoids, de l’augmentation des triglycérides, d’un mauvais rapport du cholestérol, mais aussi de la progression du diabète
L'estomac est couplé à la rate et si son yin est en vide, alors l'estomac ne pourra faire son travail. Il n'assimilera pas les aliments et ne dirigera plus les sucres extraits au bon endroit. Les symptômes qui l'accompagnent peuvent inclure une faim excessive, des douleurs abdominales, de l'anxiété et d'autres problèmes digestifs.
- Mais c'est le rein quant à lui gère l’énergie vitale et ancestrale de la personne et est le centre de régulation du yin et yang pour la totalité du corps, qui est le principal moteur du diabète.
Si le yin du rein est déficient, à cause du vieillissement, d'une mauvaise alimentation ou d'un déséquilibre émotionnel, une chaleur interne s'accumule, qui entretient un feu à l'intérieur du corps et est également la cause de la sensation de soif, responsable de la sensation de soif, de palpitations, d'd'irritabilité et d'amaigrissement. Les symptômes qui l'accompagnent peuvent comprendre des mictions fréquentes, des lombalgies, des genoux douloureux et des sueurs nocturnes.
La maladie se présente dans les débuts avec des signes légers, il peut n’y avoir rien de plus que du surpoids, parfois de la fatigue, une soif intense ou des mictions fréquentes. Toutefois, pour un praticien en médecine chinoise, le maître mot étant équilibre, il se préoccupera déjà de ces manifestations qui signalent un déséquilibre. Par conséquent, il n’attendra pas que la glycémie soit élevée pour instaurer un traitement.
Pour la médecine
chinoise, un même trouble peut résulter de multiples formes de dysharmonies
différentes et il est essentiel de comprendre les processus pathologiques
propres à chacun. Une personne peut présenter un surpoids et avoir des
lourdeurs digestives et de la fatigue, tandis qu’une autre peut avoir un corps plus
sec, les mains et les pieds qui transpirent et des douleurs lombaires.
Dans le premier
cas, cela signe un déficit de la rate en lien avec l’humidité et dans le second
un déficit en Yin (l’énergie « féminine » par opposition au Yang, de nature «
masculine ») dont l’origine est dans le rein.
Dans la Chine d’aujourd’hui, en se basant sur les textes traditionnels, plusieurs recherches ont caractérisé le diabète comme provenant d’une carence de Yin. Il se manifeste à l’extérieur par des symptômes de chaleur excessive, une chaleur qui à son tour endommage le Qi (l’énergie) et le Yin, entraînant une carence en Yin et en Yang.
Pour traiter le diabète, le praticien de Qi Gong va
s'appliquer à renforcer la Rate et l'Estomac du patient, réguler le Qi du Foie,
et tonifier le Poumon, l'Estomac et le Yin des Reins (qui a été consumé par la
Chaleur toxique présente dans le corps). Il va également conseiller et
contrôler les habitudes alimentaires du patient pour corriger le trouble de
l'activité métabolique, et favoriser la régénération et la sécrétion de
cellules des îlots de Langerhans (ou îlots pancréatiques).
Cependant, les patients atteints de diabète à un stade
précoce ont en fait un métabolisme hyperactif qui ne fournit pas d’énergie
utile. Par conséquent, les nutriments ne sont pas utilisés avec succès, la faim
persiste, le sucre se déverse dans l’urine, la soif se développe et il peut y
avoir une transpiration facile.
Si le Qi et le Yin ne sont pas correctement
nourris, le Yang finit par s’altérer et le patient, dont la maladie est
maintenant avancée, présente une déficience combinée du Qi, du Yin et du Yang.
C'est l'un des principaux facteurs
aggravants dans les diabètes de type 2.
Des habitudes alimentaires et de boisson
inadéquates et/ou irrégulières nuisent à la fonction de transport et de
transformation de la rate et de l’estomac.
La consommation excessive de sucre, d'alcool,
d'aliments gras, acres, épicés, acides ou forts en goût épuisent la rate.
Consommés de façon excessive, ces aliments peuvent entraîner des Stagnations dans le Réchauffeur moyen
(qui abrite l'Estomac et la Rate), et rendent la Rate et l'Estomac incapables
de transporter la Chaleur accumulée dans le corps. Cela génère à son tour une
humidité-chaleur/chaleur interne qui consume les liquides, lésant le Yin. De ce
fait, les Liquides organiques Yin du corps ne parviennent plus à nourrir le
Poumon et les Reins, provoquant alors un diabète .
Les bouleversements émotionnels
constants peuvent aussi être une cause du diabète de type 2.
Une vie émotionnelle instable, une
perturbation émotionnelle prolongée ou un choc psychologique perturbe la
circulation du Qi dans le corps peuvent entraîner une Stagnation du Qi, entraînant un feu interne, qui à son tour
affaiblit les Liquides organiques. Ils provoquent une Déficience du Yin avec une hyperactivité du Feu, provoquant alors
un diabète. Schématiquement, les pensées excessives endommagent la Rate.
Les émotions refoulées peuvent être à l’origine de perturbations de notre équilibre interne et altérer la circulation du Qi, l’équilibre des organes internes (le foie en particulier) et l’harmonie entre le Qi et le Sang. Il faudra exprimer ses émotions ressenties pour avoir un bon équilibre émotionnel
Un facteur aggravant du diabète de
type 2 est une prédisposition génétique qui peut finir par se révéler si le
patient a de mauvaises habitudes alimentaires et ne prend pas soin de sa santé
émotionnelle.
Lorsqu’un individu présente une déficience
constitutionnelle en Yin. Il en résulte un vide du Yin des reins qui peut être
associée à des symptômes de vide du Yin du poumon et de l’estomac.
Des rapports sexuels excessifs,
épuisent le Yin et le Jing (Essence) des reins, altérant leur capacité à
fournir du Yin à l’ensemble du corps.
Chez l’homme les fluides sexuels
sont la manifestation externe du Jing des reins. Chez la femme, un nombre
excessif de grossesses peut sérieusement affaiblir le Jing et le sang de
celle-ci.
Schéma de l'étiologie du diabète en médecine chinoise
Des études ont montré que le travail de nuit induit un
risque accru de diabète de type II. Les rythmes circadiens perturbés, la
réduction de la durée totale du sommeil, les modifications du métabolisme en
sont la cause.
La réduction ou l’absence d’une l’activité physique due
souvent à une fatigue chronique augmente le risque d’apparition du diabète.
Le diabète se caractérise
généralement par la soif, la faim, des mictions fréquentes et
l’affaiblissement. Des urines troubles et la présence de sucre dans les urines
peuvent également accompagner ces symptômes.
Les syndromes des diabètes peuvent varier en
fonction des causes de la maladie.
- Les diabètes impliquant le Réchauffeur supérieur ou Diabète de la Soif (Xiao Ke 消渴; traduction littérale étancher la soif) ou encore Diabète supérieur (Shang Xiao 上渴 ).
Cette maladie est caractérisée par une chaleur / plénitude du poumon qui assèche les liquides organiques entrainant un vide du Yin du poumon.
Les symptômes associés sont : la soif excessive, la gorge et la langue sèches, nez sec, une douleur dans la gorge, qui est aussi rouge et gonflée, une envie d'uriner assez fréquente, agitation, toux sèche, peau sèche, enrouement, langue rouge et sèche avec ou sans fissures, enduit fin et jaune sur la langue. Si l'urine est peu fréquente, la chaleur s'accompagne d'un vide de yin du rein.
==>Traditionnellement,
il est dit qu’il faudra humidifier le poumon et clarifier l’estomac..
- Les diabètes impliquant le Réchauffeur moyen Zhong Xiao 中消: cette maladie se caractérise par un Feu de l'Estomac qui blesse le Yin et se traduit par un appétit excessif au cours des repas, une faim continuelle, une mauvaise haleine, les lèvres sèches, le gonflement douloureux/saignement des gencives, une sensation de brûlure dans l’épigastre la soif, une préférence pour les boissons froides, la constipation, la langue rouge avec un enduit épais, une miction fréquente et la maigreur. La personne mange beaucoup, mais boit peu et ses urines sont peu abondantes et jaunes.
==>Traditionnellement, il est dit qu’il faudra clarifier l’estomac et nourrir les
reins.
- Les
diabètes impliquant le Réchauffeur inférieur appelé diabète
du rein Xiao Shen 消肾 ou diabète inférieur Xia Xiao 下消: Lorsque Xiao Ke touche le Foyers Inférieur, il est
caractérisé par une chaleur-vide des
reins.
Les symptômes associés sont : une miction fréquente aussitôt après avoir bu, avec une urine sucrée et laiteuse, polyurie, urines troubles, douleurs lombaires ou par une cholurie (présence de particules graisseuses riches en cholestérol et triglycérides dans les urines, qui sont alors troubles), et par un affaiblissement et un ramollissement de la taille et des genoux, une bouche sèche la nuit, une transpiration nocturne, des acouphènes, une langue rouge. ’il se produit un amaigrissement des membres inférieurs, qui dénote une faiblesse du yin , les mictions fréquentes et abondantes soulignent un vide de Qi du Rein
Il peut être associé à un vide du Yin des reins ou à un vide concomitant du Yin et du Yang des reins.
==>
Traditionnellement, il est dit qu’il faudra nourrir les reins et tonifier le
poumon.
Bien que cette maladie soit divisée en Foyer Supérieur, Médian et Inférieur, ils existent le plus souvent simultanément et se manifestent à des degrés différents.
Syndrome Xiao Ke et diabète sucré
Le syndrome Xiao Ke est étroitement corrélé au diabète sucré dans la plupart
des cas, mais pas dans tous.
Les similitudes sont :
- Polyurie (miction excessive)
- Polydipsie (soif excessive)
- Polyphagie (faim excessive)
- Perte de poids
Les différences quant à elles sont :
- Augmentation du taux de glucose sanguin dans le diabète sucré, ce qui n’est pas nécessairement observé dans le syndrome Xiao Ke.
- Diverses complications associées au diabète sucré telles que les troubles visuels, l’impuissance, les infections et les neuropathies ne sont pas nécessairement observées dans Xiao Ke.
- De nombreuses conditions peuvent provoquer une polyurie ou une polydipsie appartenant à Xiao Ke, comme la fièvre, la déshydratation et les maladies rénales, qui ne sont pas nécessairement observées dans le diabète sucré.
En réalité, il existe généralement un mélange de
tous les symptômes, même si l’un d’entre eux prédomine souvent légèrement. En
analysant les symptômes, on devrait être en mesure de déterminer quel organe,
que ce soit le poumon, l’estomac ou les reins, est le plus déficient en Yin, et
donc d’orienter le traitement
La médecine traditionnelle chinoise (MTC) propose une approche holistique pour la gestion du diabète, intégrant plusieurs modalités thérapeutiques en complément d'un régime alimentaire selon la diététique chinoise, non seulement par la prise de pharmacopée mais aussi par l’acupuncture, l'acupression (article à venir), la réflexologie plantaire, la moxibustion (technique de stimulation par la chaleur de points d’acupuncture) , le sommeil, le repos, l'arrêt du tabac et de l'alcool ,le Qi Gong thérapeutique, voire le Tai Ji Quan sans oublier des conseils sur le mode de vie. Tout ces moyens permettent de réduire ces facteurs et travailler de manière holistique à apporter un équilibre de vie.
Sun Si Mao dit sur le diabète " cela peut être guéri ou non cela dépend des patients si les
patients savent être prudents dans leur mode de vie, cela peut être guéri en 10
mois si les patients ne prennent pas soin d'eux ils ne seront pas loin de la
mort"
De cette citation, il est clairement indiqué que les
diabétiques sont entièrement responsables de leur propre santé et doivent être
prudents quant à leur propre style de vie.
Contrairement au diabète, le
prédiabète est réversible, avec des interventions sur le mode de vie telles que
l’adoption d’une alimentation équilibrée et une pratique régulière de
l'exercice. L’acupuncture est donc une option complémentaire, en particulier
pour les nombreuses personnes ont du mal à adhérer à ces changements de mode de
vie à long terme.
Finalement en parallèle des traitements conseillés par la
médecine occidentale, on recommandera aux patients de consulter un praticien
d’énergétique chinoise régulièrement pour :
-
Soit prévenir la maladie – la prévention est une
notion primordiale en Médecine Traditionnelle Chinoise
- Soit
l’aider, l’accompagner, le soulager dans les traitements importants et veiller
à ce que la maladie stagne, voir régresse plutôt qu’elle accroit vers des
troubles plus importants comme vus ci-dessus.
- Traité de qi gong médical d'Alan Johnson Volume 4 chapitre 47
- Le Diabète vu par la médecine traditionnelle chinoise Kendreka
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