Le Bagua dans la pratique du Qi Gong
Dans la tradition monastique
taoïste, le Ba Gua avait une méthode de base, le Mudra à une main, qui a évolué à partir de la marche en cercle du Bagua. Différentes postures de Qi Qong servent
de préparation à cette marche tel que tenir ses bras immobiles dans l'espace
pendant que les pieds sont en mouvement. En maintenant cette posture, le but
est d'apporter de l'énergie du ventre et de la colonne vertébrale au bout des
doigts et de stabiliser les alignements internes du haut du corps.
Une fois que le Nei Gong des
postures spécifiques de Qi Gong du bagua a été intégré, le mudra à une main est
suffisant pour permettre aux praticiens de développer et de manipuler les
énergies à l'intérieur de leur corps, de les unir à celles en dehors de leur
corps et, éventuellement, de se connecter directement aux huit énergies en
mutation cartographiés par le Yi Jing.
Les Taoïstes croyaient que
l'ensemble de l'univers est représenté et présent à l'intérieur du corps de
chaque être humain. L'esprit d'un être humain est donc capable de manipuler les
huit énergies car elles existent à l'intérieur du corps. Avec la pratique, vous
pouvez résonner à l'unisson intime des énergies
de l'univers qui sont extérieures à votre corps. À cette fin, les taoïstes ont
développé des méthodes de méditation.
Utilisant le Yi Jing comme un
guide pratique, le bagua et le tai - chi sont deux méthodes développées par les
taoïstes pour l' exploration et l' équilibre entre les huit énergies
universelles à l' intérieur et à l' extérieur du corps.
Il convient de commencer
physiquement par des exercices énergétiques , comme le Qi Gong, le Ba Gua ou Tai-chi
pour éliminer les blocages et équilibrer les quatre premiers corps énergétiques
(corps physique, corps éthérique, corps
mental et le corps émotionnel).
Par des mouvements plus
sophistiqués et des méthodes de méditation les énergies sont purifiés et
équilibrés dans les quatre corps d'énergie restantes.
En équilibrant les énergies
en vous, la compassion et votre état naturel suivent. En développant la
capacité d'expérimenter simultanément une plongée dans votre corps et
l'expérience directe de ce qui se passe en dehors de votre corps, vous gagnez
une compréhension des énergies universelles et de leur fonctionnement.
Plus
important encore , ceux qui pénètrent encore plus profondément dans le Yi Jing
découvrent finalement ce qui est immuable et reste constant dans tout
l'univers. Alors que les huit énergies se combinent à l'infini par des
transformations alchimiques et des transmutations-le Dao ne change jamais.
Il y a cinq éléments
particulièrement importants dans la pratique de bagua et le tai-chi (taiji) en
tant qu'art énergétique de développement du Qi pour la santé. Comme tous les cinq entrent en
jeu en synergie, ils font circuler tous les fluides du corps de manière
uniforme et puissamment, y compris le sang et les fluides interstitiels entre
les cellules.
Le développement d' une
énergie en spirale implique toutes les parties du corps, y compris la cavité
abdominale, les organes internes, la moelle osseuse, les tendons, les
ligaments, les muscles et les couches les plus profondes du fascia. Parfois,
les actions de torsion externes sont évidentes. D'autres fois, elles se
produisent trop profondément dans le corps pour donner des indices visuels qui
permettraient à ceux qui ne sont pas formés à es reconnaître spécifiquement.
Selon les sources taoïstes, il existait déjà en 1180 styles
de déplacement en cercle qui utilisaient les trigrammes (ba gua = huit
trigrammes) et qui utilisaient les principes d’évolutions de ces trigrammes.
Dans la société mondaine, le Ba Gua est devenu connu au 18ème siècle. Il existe
des livres qui sont des traductions de différents textes taoïstes (« L’alchimie
du Ba Gua » et « l’alchimie du Tai Chi ») qui relatent la façon dont s’est
passée l’évolution de la transformation de l’énergie dans certains styles qui
sont les précurseurs des Ba Gua contemporains.
Parmi les pratiques de Qi Gong utilisant le Ba Gua, citons :
Le Bagua dans la pratique du Tai Ji
La pratique du Tai Ji Quan et c'est ce qui fait sa valeur, contient la pensée
philosophique de Wu Xing (cinq mouvements ou cinq éléments) et le Ba Gua (les
huit trigrammes. Il allie la douceur et la force, le mouvement et le repos. on
compare souvent ces mouvements à la délicatesse du chat, à la mobilité du
poison et à la subtilité des fils de soie, caractérisé par une légèreté gracieuse,
une continuité harmonieuse et une sensibilité extrême. Ainsi le compare t'on
souvent à une "aiguille cachée dans du coton".
Le secret du Tai Ji Quan
Le Tai Ji Quan, ce n'est pas
uniquement un travail sur le Tai Ji, dont le Yin-Yang en forme de poisson n'est
qu'un symbole exprimant le vide et le plein, la croissance et la décroissance,
l'avancée et le recul. Ce qui importe pour la pratique du Tai Ji Quan, c'est
d'explorer le secret du diagramme du Tai Ji adapté du Zhou Dun Yi (environ 1050
après J;C.).
Les treize formes classiques du Tai Ji Quan sont composées :
-
des huit formes d'exécution des mouvements du
Tai ji, inspirées du Ba Gua - les huit trigrammes
-
des cinq pas - avancer : Jin, reculer: Tu,
tourner : Gu, retourner : Pan, fixer : Ding - qui incarnent les caractères
spécifiques des cinq éléments.
C'est là l'essentiel de la pratique du Tai Ji Quan.
Ces techniques de combat élaborées par nos ancêtres à la
suite d'une longue pratique sont non seulement des exercices physiques gracieux
susceptibles d'embellir le corps des pratiquants, mais encore des exercices de
santé, des exercices thérapeutiques.
Gestes, directions et trigrammes
Traité sur le taiji Quan attribué à Zhang Sanfeng
«…La longue boxe est semblable aux
flots du fleuve Bleu ou de la mer, qui se meuvent continuellement et sans fin.
Peng (parer vers le haut), Lu (tirer vers l’arrière), Ji (presser),
An (repousser), Cai (trancher), Lie (tordre, exercer une force en spirale),
Zhou (donner un coup de coude) et Kao (donner un coup d’épaule), représentent
les huit trigrammes.
Avancer, reculer, se déplacer vers la gauche, se déplacer
vers la droite et se fixer au centre correspondent aux cinq éléments,
respectivement au métal, au bois, à l’eau, au feu et à la terre
Parer, tirer vers
l’arrière, presser, et repousser (Peng, Lu, Ji et An) correspondent
respectivement aux trigrammes Qian, Kun, Kan, Li ; ils représentent les quatre
points cardinaux
Trancher, tordre, donner un coup de coude, et donner un coup
d’épaule (Cai, Lie, Zhou et Kao) correspondent respectivement aux trigrammes
Xun, Zhen, Dui et Gen qui représentent les quatre coins ou orientations diagonales
Ces gestes
représentent les treize mouvements ».
Les cinq pas
Si nous reprenons les liens tissés entre les déplacements et
les éléments décrits dans « le
traité du taiji quan », nous obtenons ce diagramme. Voici une première
proposition en adéquation avec le texte.
Remarquons que les associations entre éléments et
déplacements ont ceci de particulier qu’elles ne correspondent pas à celles
utilisées en énergétique chinoise. De nombreux auteurs ont donc préféré
associer éléments et direction en fonction de cette théorie, même si ces propositions ne respectaient donc
plus ainsi le texte initial du "traité du taiji quan". Voici une
deuxième proposition en adéquation avec la théorie de l’énergétique chinoise.
Les huit formes d'exécution de base
Le texte du "traité du taiji Quan" associe chacun des gestes du taiji Quan à un trigramme du CIEL ANTÉRIEUR et à une direction de l'espace. La disposition des trigrammes se présente selon celle dite du Ciel antérieur attribué à Fu Xi. Nous retrouvons la disposition en étoile.
Les huit gestes de
bases
Intitulé
du geste
|
Mouvements
|
Direction
|
Peng
|
Parer,
faire rebondir, Tendre
|
Sud
|
Lu
|
Dégager,
dévier sur le côté à l'aide d'une ou deux mains, Ramener
|
Ouest
|
An
|
Pousser
|
Nord
|
Ji
|
Presser,
pousser, repousser
|
Est
|
Cai
|
Cueillir,
saisir
|
Nord-Ouest
|
Lie
|
Tordre
(l'articulation), Esquiver
|
Sud
Est
|
Zhou
|
Coup
de coude, utiliser la force de l'adversaire pour le combattre
|
Nord
Est
|
Kao
|
Coup
d'épaule, Heurter
|
Sud-Ouest
|
Shi san shi : gestes, trigrammes, directions, éléments, déplacements
La complémentarité des cinq phases (Wuxing) et des huit
trigrammes (Bagua) trouve une autre application dans le Tai Chi Quan lui-même,
lorsqu'on parle des "treize postures" (car en effet, 8+5=13). A partir de ces treize formes, le Tai Ji Quan s'est développé en plusieurs écoles dont les styles diffèrent par des caractéristiques spécifiques : on distingue les styles Cheng, Yang, Wu et Sun. Le plus répandu et le plus pratiqué est le style Yang.
Associons maintenant les deux diagrammes précédents, celui
des cinq déplacements avec celui des huit gestes associés aux huit trigrammes,
combinant ainsi les 13 postures, cela donne ceci :