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mercredi 21 février 2024

Les 4 recettes de Zhang Zhi Shun pour devenir centenaire

Les 4 recettes sont en fait très simples, mais il n'est pas facile de persister longtemps, surtout quand beaucoup de gens ne savent pas comment s’y prendre.

samedi 30 décembre 2023

La mort dans la tradition chinoise selon le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme :des conceptions complémentaires


La mort est ici examinée du point de vue de l’éthique traditionnelle. Nous présentons d’abord de manière générale les différentes conceptions de la mort dans la tradition chinoise, selon le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme ainsi que leurs origines en lien avec l’organisation sociale. Dans le cadre de cet article, nous nous bornons à montrer de quelles manières, avec quels outils théoriques et pratiques ces traditions tentent de répondre à l’angoisse de la mort dans la Chine ancienne et moderne.

Dans la tradition chinoise, la mort constitue le point final d’un processus dont la naissance est le point de départ. Contrairement aux religions occidentales monothéistes, le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme chinois n’ont pas pour premier objet la transcendance divine ni même le goût du sacré. C’est pour accéder au bonheur dans le monde que le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme ont œuvré et mené de nombreuses réflexions. Chaque courant part de ses propres croyances pour interroger l’articulation de la mort avec la vie, la famille, la société, la nation, l’univers etc. En effet, et c’est un des points spécifiques des traditions chinoises, la question de la mort ne cesse d’être interrogée et travaillée, dans la mesure où on considère que c’est une vision claire de la mort qui permettrait de mieux vivre ou tout au moins de s’éloigner du malheur en se rapprochant du bonheur.

vendredi 30 juin 2023

Les Trois Purs San Qing / Sān Qīng 三 清

Les trois purs

Les Trois Purs 三清[1]  sont les trois dieux les plus élevés du panthéon daoïste, représentant, dans les principales écoles taoïstes, les trois principes suprêmes. Ils occupent les trois Cieux les plus élevés du monde des immortels. Selon les conceptions taoïstes, tout est souffle (qi), et les souffles les plus purs s’élèvent le plus haut.

Les multiples ciels étagés sont un concept apporté par le bouddhisme, inconnu du taoïsme avant les Dynasties du Nord et du Sud (南北朝). Leur nombre a varié (3, 9, 32, 36, 81, selon les écoles) pour se fixer à trente-six sous la dynastie des Tang(唐朝) .

Les Trois Purs apparaissent pour la première fois vers le 6ème siècle après J.C. (soit près de 1000 ans après Lao Zi avec l'essor du Daoïsme religieux) dans la carte du médecin et alchimiste daoïste Tao Hong Jing 陶弘景(456—536 après J.C.) Zhen Ling Wei Ye Tu真灵位业图》. Cependant, leurs noms et les détails de leur identité peuvent varier selon les écoles daoïste pour être fixés à la dynastie des Tang (618 - 907 après J.C.). On les voit maintenant dans la plus part des temples daoïste de Chine.

- Yu Qing玉清(Pureté de Jade)  Yuan Shi Tian Zun元始天尊(Vénérable Céleste du Commencement Originel)

-  Shang Qing 上清(Pureté Supérieure) Ling Bao Tian Zun 灵宝天尊 (Vénérable Céleste du Trésor Spirituel)

- 太清 Tai Qing (Pureté Suprême) 道德天尊 Dao De Tian Zun (Vénérable Céleste du Dao et de la Vertu)

Les Trois Purs sont une représentation du Grand Dao et des origines de tous les êtres, c'est pour cela que l'on dit que les Trois Purs représentent les lois de naissance et croissance du Grand Dao.

mercredi 20 juillet 2022

Les 8 immortels taoïstes


 

Présentation
Les 8 immortels (chinois :
八仙人, pinyin : Ba Xian Ren), désignent les 8 divinités du Daoisme religieux et de la religion populaire chinoise. En réalité, les immortels chinois (xian) ne sont pas des dieux. Ce sont des êtres humains qui ont trouvés la voie de l’immortalité et qui n’exercent pas de fonction particulière et qui apparaissent sur terre au gré de leur caprice.

Ce sont 8 personnages issus de différentes couches de la société qui luttent contre le mal et qui grâce à la pratique du Dao ont acquis différents pouvoirs dont celui de l’immortalité.

La croyance aux immortels précède la naissance du taoïsme du moins dans sa version déiste, dont ils sont devenus un élément essentiel à partir des Han orientaux. Auparavant, ils avaient été au centre du courant Fangxiandao, « Voie des magiciens et des immortels », apparu à l'époque des Royaumes combattants dans les pays de Qi et de Yan jouxtant la mer de Bohai

C’est le taoïsme qui a vraiment développé cette notion d’immortalité, la capacité de prolonger la vie par delà la mort sous la forme de pur esprit. De nombreux rites et exercices physiques, intellectuels, sexuels et spirituels devaient y conduire. On y parvenait pleinement par l’union avec le Tao. Les immortels sont donc des êtres humains qui ont su se fondre avec le Dao, incarnant l’idéal taoïste le plus haut. 

Avant la dynastie des Ming, il y avait plusieurs versions pour les noms des 8 immortels. Il y a les 8 immortels de la dynastie des Han, les 8 immortels de la dynastie des Tang, les 8 immortels des dynasties Song et Yuan.

Evoqué dans les œuvres de Lao Zi, Zhuang Zi et de nombreuses descriptions romanesques du paradis des immortels que l’on rejoint en fermant les yeux à partir des Royaumes combattants, l’immortel, Xian Ren (仙人) ou Xian (), est en Chine un être fantastique aux pouvoirs surnaturels et aux dimensions cosmologiques, dont l’état transcende l’opposition entre vie et mort. Il résulte en effet dans l’idéal d’une transformation qui se produit chez l’aspirant immortel de son vivant grâce à une hygiène de vie et une ascèse spécifiques, aidées par l’absorption d’herbes ou de potions de longue vie que l’on trouve dans des lieux magiques appelés grottes célestes et terres de bonheur , résidences principales de ces êtres fantastiques.

Les immortels appartiennent à l’ensemble des divinités de la religion chinoise, appelées collectivement Shen Xian   « dieux et immortels ».

Analyse du caractère 仙, xiān 
Le sinogramme   qui représente les immortels est composé de la clé personne (, équivalent de , Rén), le classant dans les caractères ayant trait aux humains ou personnages et du radical pictographique de la montagne (, Shān). Cette graphie semble avoir été tout d’abord utilisée en concurrence avec Xiān, qui comporte à la place de la montagne l’élément (Xiān) du caractère Qīan () signifiant déménager ou emménager.

Les dictionnaires de la dynastie Han Shuo Wen Jie Zi (~121), qui contient , et Shi Ming (~200), qui contient , donnent tous deux les définitions suivantes : «vivre longtemps sans mourir ; s’en aller» ; le Shi Ming précise : «s’en aller dans les montagnes». Les premières terres d’immortalité étaient des îles montagneuses mythiques situées dans la mer Jaune.

Immortels chevauchant des dragons

Le caractère  xian (ni sa variante ) n'apparait pas dans le Dao de jing.

Les principales sources historiques

- de l'immortel taoïste 
Dans le  Zhuang Zi, l'adepte poursuivant l'idéal de vie « taoïste », loin du monde, est désigné par les termes de « homme suprême » 至人 zhiren, « homme parfait » 真人 zhenren, « homme divin » 神人 shenren, « saint homme » 聖人 shengren et une fois d'« immortel » 僊 xian(ren).

« sur les lointains monts Gushe habitent des génies [shenren 神人 homme divin]. Leur peau est pareille à la neige brillante. Ils sont délicats comme des vierges. Ils ne mangent aucune des cinq céréales, mais ils hument le vent et boivent la rosée. Ils montent sur les nuées et chevauchent les dragons volants pour aller au-delà des quatre mers. La simple concentration de leur esprits (shen ) guérit les maladies des êtres et procure la maturité des récoltes » (Tchouang-tseu, chap. 1, p.90).

Les purifications physiques et spirituelles visaient à allonger la vie, à alléger le corps pour s'évader du monde:
« Le saint [shengren 聖人] se loge comme la caille; il se nourrit comme le poussin; il va sans laisser de trace comme l'oiseau...Au bout de mille ans, fatigué de ce monde, il le quitte, monte vers le ciel [parmi les immortels], chevauche les nuages blancs et arrive au pays de Dieu [di xiang 帝鄉]. Aucun des trois malheurs ne peut l'atteindre. Son corps ne peut subir aucune atteinte. Quelles injures peut-il essuyer? » (Tchouang-zi, chap 12, p.167)

Dans tout le Zhuangzi, la seule occurrence nominale de xian  se trouve dans cette citation. Les termes les plus fréquents sont zhenren 真人 (18 occurrences) suivi par zhiren 至人 et shengren 聖人 ; remarquons que le terme de daoshi 道士 « taoïste, prête taoïste » n'est pas encore utilisé.

D'une manière assez unique dans l'histoire des religions, l'idéal taoïste a associé la libération spirituelle et l'immortalité physique. Toutefois de nombreux passages du Dao de jing et du Zhuangzi indiquaient aussi que le but de la vie était une recherche spirituelle jusqu'à ce que la mort survienne.

Sous les Han antérieurs (-206, -9), la croyance aux drogues d'immortalité et aux paradis d'Immortalité prit une importance accrue. Sima Qian mentionne dans ses Mémoires historiques, que des « maîtres en techniques » (fangshi), proposaient à l'empereur de fabriquer des plats et gobelets en or alchimique (fait à partir de cinabre), pour accroître la longévité.

Sous les Han postérieurs (+9, +220), les activités des fangshi s'élargissent à la divination, l'astrologie, la guérison, la physiognomonie. Certaines de ces techniques furent adoptées par les adeptes des mouvements taoïstes religieux comme ceux de l'École des cinq boisseaux de riz (Wǔdoǔmǐ daò 五斗米道). 

En +142, Wei Boyang 魏伯阳 écrit le premier ouvrage sur la théorie alchimique, le Zhouyi Cantongqi (周易參同契) dans lequel il introduit une loi de la sympathie.
« Les transformations 变化 dépendent de la vraie nature des substances. Leur début et leur fin ont une cause commune. La manière de devenir immortel en prenant (des médicaments) réside en l’usage de substances de catégorie similaire. » (Cantongqi, chap.12)

La Biographie des Immortels (Liexian zhuan 列仙傳) est un petit recueil de légendes concernant 70 taoïstes ayant obtenu l'immortalité. Traditionnellement attribuée à Liu Xiang, son contenu amène à penser qu'il fut compilé sous les Han postérieurs. Voici celle de Pengzu:
« Pengzu...vécut sous la dynastie Xia jusqu'à la fin des Yin, plus de 800 ans. Il mangeait régulièrement de la cannelle et des agarics; il excellait dans la gymnastique et dans l'art de conduire le souffle...On dit que, par la suite, il disparut en s'élevant vers le Ciel » (Le Liexian zhuan, traduction de Kaltenmark p.82-83)

Au début du IVe siècle, Ge Hong rédige un ouvrage important sur les immortels, le Baopu Zi, 抱朴子, dans lequel il réalise la synthèse de deux traditions:

1. le yangsheng 养生 « nourrir le principe vital» (pratiques gymniques, techniques diététiques, respiratoires, sexuelles etc.)

2.    les techniques alchimiques des fangshi 方士.

« Ceux qui autrefois devenaient Immortels voyaient parfois des ailes pousser sur leur corps. Ils se métamorphosaient et s’envolaient, abandonnant ce qu’ils avaient d’humains et prenant une nouvelle forme » (Baopuzi, chap.3, traduction de Che).

- des 8 immortels
Le thème pictural iconographique (Ba Xian Tu) date au plus tard des Tang. Ils apparaissent aussi dans le théâtre Yuan. Le thème du groupe de huit est connu depuis les huit immortels de Huainan, conseillers de Liu An. Il existe d’autres groupes moins connus comme les huit immortels de Shu. (暗八仙).

C’est à la dynastie des Ming, que Wu Yuan Tai a dans son roman ¨Ba Xian Chu Dong You Ji¨ (Dong You Ji Notes de Voyage vers l’Orient) fixé les noms et l'identité exacte des 8 immortels.

On retrouve aussi les noms de ces 8 immortels dans l’ouvrage anonyme Ba Xian Guo Hai Les Huit Immortels traversent la mer.

Aujourd'hui encore, ils sont souvent représentés dans l’iconographie populaire et religieuse, en personne ou sous la forme des talismans grâce auxquels ils luttent contre le mal, appelés les Huit joyaux (八寶) ou les Huit immortels cachés. Leurs effigies ornent de nombreux objets : peintures, tentures, porcelaines, broderies….

Les 8 immortels sont les symboles de la longévité, de chance, d'éternité, de sagesse et de prospérité. Aujourd'hui encore, leurs effigies ornent de nombreux objets : peintures, tentures, porcelaines, broderies….

Représentation
Généralement invisibles sous leur forme réelle aux humains ordinaires, ils sont décrits par Ge Hong ( 283 - 343 après JC) dans le Bao Pu Zi  (Maître qui embrasse la simplicité) au IVème siècle avec des pupilles carrées, des lobes immenses, parfois une tête de serpent, un habit de plumes, montés sur des grues ou des dragons pour que se constitue une typologie. Ils possèdent les dons de métamorphose et d’ubiquité, apparaissent ou disparaissent à volonté dans un éclat de lumière. Ils peuvent éclairer une pièce obscure.

Ge Hong distingue ainsi trois types d’immortels : les « célestes » agents de la Suprême Souveraineté ; les « terrestres » qui circulent librement entre les mondes et n’ont cure de servir ; les immortels enfin « qui se sont délivrés de leur cadavre » et dont on ne retrouve, en fossoyant leur tombe, que sandales et canne.

Selon lui, l’existence des immortels n’est douteuse qu’à l’homme empêtré dans la perception étroite de ses sens et qui ignore les prodigieuses métamorphoses de la nature. Cette figure prend vraiment consistance à une époque où la Chine est politiquement désunie : face à l’éthique sociale, discrète et limitée du sage confucéen, émerge un nouveau projet fondé sur le retrait de la vie publique, la reconnaissance de l’échec des arts de gouverner au profit d’une construction de soi où l’expérience et l’essai tiennent lieu de vie.

Conformément à la quête taoïste, ils ont percé les secrets de la nature et atteint la vie éternelle. Tous sont morts et se sont transformés. Les hagiographies relatent à l’envi leurs métamorphoses ou leur disparition, signes tangibles qu’ils ont rejoint la source vive du réel. 

Leurs pouvoirs sont nombreux : ils sont endurants, rapides, restent jeunes, contrôlent hommes et bêtes, sont guérisseurs, exorcistes, devins. Certains ont le don d’ubiquité, peuvent devenir invisible ou même voler. Mais ce sont surtout des maîtres en métamorphoses. Il donnent à lire enfin dans leur rencontre l’instabilité foncière des choses et personnalisent la transformation de soi et celle corrélative du monde. 

Ces immortels affectionnaient les endroits montagneux et isolés. Chacun d'eux représente une condition différente : le militaire, le vieux, le riche, le haut fonctionnaire…

C'est aussi un symbole de renouvellement et de fécondité, un emblème du mariage. Un décor de fleurs de pêcher évoque l'harmonie dans le mariage et le second mois de l'année. Selon la légende les pêches apportent le bonheur aux nouveaux mariés parce que la période la plus propice aux mariages heureux est à la première lune du nouvel an chinois, en février, époque où fleurissent les pêchers.

Les 8 immortels ont également inspiré un art martial imitant les mouvements d’un homme ivre qui joue avec le centre de gravité et une instabilité apparente avec des chutes, il s’agit en fait de d’une ruse pour déstabiliser l’adversaire. Cette Boxe de l’homme ivre Zui Quan aurait été inspire par un poème écrit sous la dynastie Tang, intitulé « Les huit immortels dans le vin » et décrivant les immortels s'enivrant.

jeudi 11 février 2021

Les effets bénéfiques de l’activité sexuelle dans le taoïsme

Bien que la médecine chinoise mette traditionnellement l’accent sur l’importance de lactivité sexuelle excessive comme cause de la maladie, la tradition taoïste, plus générale, évoque aussi les effets bénéfiques de l’activité sexuelle. En bref, ceux-ci viennent de la rencontre entre l’Eau (le femme) et le Feu (l’homme), c’est-à-dire entre la quintessence Yin et la quintessence Yang.

​"Sans sexualité, l'esprit ne peut pas s'épanouir" - Su Nü.

Les taoïstes ont une vision très libre et décomplexée de la sexualité. Pour eux, faire l'amour est une pratique naturelle et nécessaire, qui, bien maitrisée, participe à l'épanouissement, à la santé et à la longévité de chacun. Elle fait partie des fonctions naturelles de l'homme.

lundi 19 octobre 2020

Les trois feux du corps



Du point de vue du Qi Gong médical, et selon les anciens écrits taoïstes contenus dans le Compendium de la Doctrine de l'Intention, la chaleur corporelle est générée par l'action combinée de « Trois Feux », émanant de trois localisations spécifiques à l'intérieur du corps. Le « Feu du Cœur» est situé dans la cavité thoracique, le «Feu du Rein» dans la cavité abdominale et la « Feu de la Vessie» dans le bas du périnée. 
Un ancien dicton taoïste affirme : « Lorsque le Feu du Cœur s'éveille en premier, le Feu du Rein y répond ; lorsque le Feu du Rein circule, la Feu de la Vessie le suit. »

mardi 19 septembre 2017

Élixir externe (Wài Dān, 外丹) et interne (Nèi Dān, 内丹)dans la pratique du Qi Gong

De manière générale, toutes les pratiques du Qi Gong peuvent être divisées, selon leurs théories et leurs méthodes d'entraînement, en deux catégories principales: le Wài Dān (Élixir externe, 外丹) et le Nèi Dān (Élixir interne, 内丹). Comprendre les différences entre ces deux catégories donne une meilleure vision d'ensemble des pratiques du Qi Gong.

L'alchimie taoïste

La transmutation de la matière et l'élaboration d'élixirs et de pilules de longue vie permettant d’acquérir une longévité. accrue occupent une place importante dans l'alchimie chinoise, dont la quête d'immortalité a d'ailleurs été l'un des principaux objets de recherche. Au départ, les taoïstes pensaient que l'Élixir pouvait être préparé à base de plantes ou de produits chimiques purifiés dans un creuset. Après des milliers d'années d'études et d'expérimentations, ils se sont rendus compte que l'Élixir se trouvait en réalité à l'intérieur même du corps.

L’alchimie externe (Wai Dan), pratiquée en Chine sous la dynastie des Han (206 av. J.C.) - 220) cherche à créer des élixirs Sous le règne des empereurs Tang (618 - 907), elle est progressivement remplacée par l’alchimie interne (Nei Dan) et se développe dans des écoles taoïstes.

L’alchimie externe ou interne réalise un retour en sens contraire (Ni ) vers l’état primordial, de l’évolution spontanée (Shun ) qui entraine la différenciation puis la mort. Alors que le processus naturel de l’humain est de la vie à la mort, l’alchimie interne taoïstes propose le processus inverse des Shen Xian (immortels): de la mort à la vie (éternelle). 

dimanche 25 septembre 2016

Le Bagua Prénatal de Fu XI - Ordre du ciel antérieur •He Tu河图 et Ba Gua du ciel Antérieur (Xian Tian Ba Gua 先天八卦)

Selon le Livre des mutations (周易.系辭上傳第十), un saint déduisit les huit trigrammes de l’image du fleuve Jaune et du livre de la Luo (rivière) (洛書). Ce saint est en général identifié à Fu Xi, l'empereur légendaire de la Chine ancestrale, qui vécut au cours de la période des Cinq Empereurs (2852 av. J.-C), mais parfois à Yu le Grand.

La légende de Fu Xi

Fu Xi qui, selon la légende, fut engendré par un dragon. Une légende raconte que l'empereur chinois Fu Xi (2852-2737 av. J.C.), considéré comme le premier sage de la Chine, se promenant un jour le long du Fleuve Jaune, vit un cheval-dragon, Qi Lin, un animal mythique ressemblant le plus souvent à sorte de cheval ou de licorne, mais pouvant avoir d’autres apparences plus proches d’un tigre. émerger des eaux du Fleuve Jaune portant sur son dos une figure complexe représentant le diagramme  ou la carte du fleuve 河图 Hé Tú , figure composée de lignes continues et de points noirs yin et blancs  Yang,  qui a donné naissance au bagua du ciel antérieur.
Le diagramme He Tu河图 ou Diagramme du Fleuve jaune
Fu Xi a su à partir des données du ciel créer un système de classification à partir des nombres du ciel et de la terre.
Voici à quoi ressemble le tableau tel que les néo-confucianistes l'ont présenté sous la dynastie des Song (960-1279) Ce tableau était composé de figures ; points ronds blancs ou noirs groupés dans un certain ordre. 
Le He Tu établit un lien entre les directions, les saisons et les cinq éléments.
·         Les chiffres impairs 1, 3, 5, 7, 9 sont associés au ciel qui est yang.
·         Ils s’unissent aux chiffres pairs 2, 4, 6, 8, 10 de la terre qui est yin pour former des combinaisons de qi qui s’attirent et se complètent. 

·         L’écart entre les chiffres de chaque paire est toujours 5, qui est également au centre.
Le He Tu est un diagramme magique dont l'addition des chiffres pairs et impairs donnent toujours un total de 20, si on exclut les 5 et 10 situés au centre

Du He Tu au Bagua du ciel antérieur
Fu Xi a pu noter et reproduire dans un diagramme la forme spiralée des poils du Cheval Dragon. Fu Xi médita, interpréta ce diagramme et expérimenta longuement ce qu’il avait observé  en créant huit combinaisons de traits pleins et discontinus. C’est ainsi que naquirent les 8 Trigrammes ou « Ba Gua » du Ciel antérieur (primordial ou prénatal), diagramme en croix.


Aux huit points cardinaux, on trouvera le trigramme Qian 1 du ciel au Sud, le trigramme Kun 8 au Nord, le trigramme Gen 7 au Sud Ouest  le trigramme Dui 2 au Sud Est, le trigramme Zhen 4 au Nord Est, le trigramme Xun 5 au Sud Ouest, le trigramme Kan 6 à l'ouest, le trigramme Li 3 à l'est.

 Une autre légende, raconte que le premier empereur légendaire de Chine, Fu Xi, aurait tiré les règles fondamentales de l'univers en observant le ciel et la terre, les animaux, son propre corps et les auraient exprimés les 8 trigrammes, représentations fondamentales de ce qui se passe dans toute la création, et, qui, combinées, illustrent le mouvement perpétuel des êtres et des choses.
"Dans l'ancien temps, lorsque Pao Hsi ( Fuxi ) régnait en maître sous le paradis, un jour, il regarda vers le haut et contempla les cieux éclatants ; puis il dirigea son regard vers le bas et examina la configuration de la terre autour de lui. Il remarqua les ramages des oiseaux et les pelages des bêtes, ainsi que les caractéristiques de leur territoire. Il observa de près son propre corps. Procédant à partir de son propre corps, allant du plus près jusqu’au plus loin, pour atteindre jusqu’à l’ensemble des choses, il organisa les huit figures,  huit «koua» ou trigrammes de manière à entrer en communication avec les flux invisibles et rendre ainsi intelligible leur potentialité. "
A partir de tout cela, il détermina les 8 trigrammes, afin de dévoiler les intentions divines et de comprendre l'essence de chaque chose."
          « Fu Xi parla de bonne heure……..
            il scruta les figures du Ciel,
           il observa les formes de la terre et en mesura l'espace…». 
 Quels sont ces flux invisibles ? La dimension mesurable entre l’esprit et le corps se retrouve dans des substances circulant dans notre sang, si ténues qu’il faut cent mille cervelles d’agneau pour isoler un seul milligramme de l’une d’elles, la TSH. Ces substances, du grec hormao, « j’excite », s’appellent les hormones.
L’on sait que les hormones régulent les grandes fonctions du corps et qu’elles agissent sur nos comportements psycho-émotionnels. Le Yi King, en indiquant les dysfonctionnements des organes et en permettant de comprendre les plans de conscience, devient réellement un outil précieux dans la relation thérapeutique.

Cependant nulle part dans les Commentaires canoniques officiels n'est mentionné Fu Xi; C'est d'ailleurs le grand absent de l'Antiquité philosophique chinoise. Anne Cheng note par exemple que
Confucius dans les entretiens rend hommage aux sages rois de la mythologie, Yao, Shun et Yu  le Grand. mais il ne fait nulle part mention de Fu Xi". 
 Fu Xi est l'emblème du travail de condensation accompli par les lettrès de l'époque Han sur le matériau du Yi jing. Dans ce cadre particulier, Fu Xi n'est pas opposé, mais apposé au Roi Wen. L'un et l'autre représentant deux types de démarche intellectuelle. A Fu Xi, personnage mythique, sera attribué tout ce qui est théorique et donc, dans l'esprit chinois relativement secondaire, à Wen Wang, personnage de chair, sera attribué tout ce qui relève du pratique, du réel, de l'efficace.

DIsposition des trigrammes du Bagua du ciel antérieur

La succession des trigrammes par Fu Xi, existait déjà à l’époque de la rédaction du livre des transformations, sous la dynastie Zhou.
Les 8 trigrammes de Fu-Xi sont ordonnés selon un arrangement originel appelé ordre du ciel antérieur ou ordre antérieur au monde. A l'origine des trigrammes, paradoxalement sa première disposition en croix inspirera une disposition en étoile ou rose des vents celle utilisée couramment afin de représenter les trigrammes, symbole universel du cosmos et de l'homme avec, en son centre, le Yin et le Yang symbolisés par la figure du Taiji, qui signifie "les Confins du Suprême.

L'ordre de Fu Xi est le suivant (le Nord est en bas) : •  Nord=Terre, Nord-Est=Foudre, Est=Feu, Sud-Est=Lac, Sud=Ciel, Sud-Ouest=Vent, Ouest=Eau et Nord-Ouest=Montagne.

Cette succession est appelée ordre du ciel antérieur ou ordre antérieur au monde. 

Le Bagua est toujours représenté avec le Sud en haut du diagramme,  parce que la Chine se trouve dans l'hémisphère Nord et que les Chinois associent traditionnellement le Sud à l'été, la saison chaude et la vitalité. Dans la  Chine antique, le sud a été traditionnellement placée en haut de la boussole en opposition à la position Nord, généralement adopté en Occident sur les boussoles. En Chine, les cartes étaient  spécialement conçu pour la commodité de l'empereur, dont le trône se trouvait toujours avec son dos tourné vers le Nord et son visage vers le sud, face à la direction de l'énergie Yang. Les magistrats de sa Cour déroulait leurs cartes devant l'empereur, l'est devait être positionné vers sa gauche,  l'ouest à sa droite, et le sud plus loin en haut de la carte. Dans les temps anciens, les maisons étaient construites avec la porte d'entrée face au Sud, une direction considérée comme auspicieuse par les Chinois.
De plus, les principes célestes exprimés au sein du système de Fu XI reflètent les symboles multidimensionnels qui régissent notre vie ; par conséquent, le ciel est placé au sommet du trigramme et la terre est placé au bas du TRIGRAMME.
La roue est constituée de façon que chaque Trigramme soit en rapport et en relation avec un principe du monde physique et de la nature qui le symbolise (le Ciel, la Terre, le Tonnerre, l'Eau, la Montagne, le Vent, le Feu et le Lac) ainsi qu'avec une direction et pour quatre d'entre eux une saison.

Un modèle décrivant un équilibre parfait avant la Création

Le modèle prénatal des huit trigrammes décrit l'existence du Royaume céleste dans un état de forme énergétique indifférencié (avant que le ciel et la Terre soient séparées). Dans le Bagua prénatal, l'ordre des huit trigrammes exprime la production  d'un mouvement cyclique des huit dimensions ou phases d'énergie se générant par lui-même.
Le Ba Gua du Ciel Antérieur définit l’équilibre parfait des forces primitives. Il représente l’état de l'univers avant la création, sans mouvement avant toute manifestation de vie .
Cette organisation des trigrammes du Ciel antérieur décrit un univers qui est dans un état statique parfait  et dans lequel les huit forces fondamentales représentés par des trigrammes cherchent constamment à s'équilibrer les uns les autres.
L'objectif spécifique du Bagua prénatal de Fu Xi est l'expression de deux  pouvoirs interdépendants, s'équilibrant l'un l'autre (c.-à-d., Ciel-Terre, Feu-Eau,-lac -Montagne, Tonnerre-Vent). En tant que principes énergétiques, les pouvoirs multidimensionnels sont inséparables, bien qu' un des pouvoirs puisse temporairement prédominer.
Les trigrammes qui se font face comportent au total autant de traits yin que de traits yang, c’est un équilibre sur chaque axe. C’est donc une organisation qui ne décrit pas vraiment quelque chose qui existe dans le monde matériel. C’est vraiment un outil conceptuel. Ainsi, le Ciel, au Sud, s’oppose à la Terre, au Nord. L’Eau et le Feu se font face dans l’axe Est-Ouest, le Vent et le Tonnerre, les deux trigrammes Bois se font face au Nord-Est et au Sud-Ouest, et le Lac et la Montagne se complètent au Sud-Est et au Nord-Ouest.
Les trigrammes y sont ordonnés par paires d’opposés. En observant le motif du Ba Gua prénatal, les natures énergétiques assignées à chaque trigramme spécifique présentent l'image des phases opposées en association (Ciel-Terre, Lac-Montagne, Tonnerre-Vent).Les huit trigrammes sont représentés en cercle autour du taiji pour montrer leur complémentarité dans la polarité yin-yang, phénomène suprême de l'univers. Cet arrangement exprime la perfection de l'organisation céleste. Sur un même axe, les trigrammes sont toujours opposés traits pour trait. Cet arrangement met l’accent sur les relations entre les grandes forces naturelles que sont le tonnerre (Chen) et le vent (Sun), la pluie (Kan) et le soleil (Li), le lac (Tui) et la montagne (Gèn), etc. Chaque trigramme est également associé à l’une des 8 directions.

Ce bagua est conçu comme un système des contraires congénitaux, issus de l'accouplement du Yin et du Yang  ;dans laquelle les éléments de feu et l'eau, Bois et métal se rejoignent dans une union pré-créatrice pour produire et produire la vie.
Quand les trigrammes se mettent en mouvement, on observe un double mouvement : D’une part, le mouvement habituel ( dans le sens des aiguilles d’une montre ), qui s’additionne et se répand dans le cours du temps et par lequel sont déterminés les événements qui tombent dans le passé. D’autre part, un mouvement contraire, rétrograde, qui se replie et se contracte dans le cours du temps et par lequel se forment les germes de l’avenir.
Cela peut s’exprimer dans l’image suivante : Si l’on comprend la manière dont l’arbre se concentre dans la graine, on comprend le déploiement futur de la graine en arbre.
Les différents trigrammes sont rattachés à la rose des vents de la manière suivante :
·         K’ien : le ciel et Kūn : la terre, déterminent l’axe de direction nord-sud.

·         L'axe horizontal est constitué du feu et de l'eau. Le feu, tel le soleil, illumine et réchauffe (yang) autour d'un centre moins puissant (yin), alors que l'eau (yin) peut absorber lumière et chaleur (yang). Ils symbolisent bien le fait que le yang abrite toujours une composante yin et vice versa

·         Puis vient la relation Gen la montagne et Dui le lac. Leurs pouvoirs sont mis en rapport parce que le vent souffle de la montagne vers le lac et que les nuages montent du lac vers la montagne.

·         Zhèn ( le tonnerre ) et Xùn  ( le vent ) se renforcent mutuellement lorsqu’ils apparaissent.

·         Li ( le feu ) et K’an ( l’eau ) sont opposés de façon irréconciliable dans le monde des phénomènes. Toutefois, dans les relations antérieures au monde, leurs effets ne se contrarient pas mais se maintiennent en équilibre.

 le Yi Jing dit :
 •le Ciel et la Terre déterminent les situations ( la direction),
•la Montagne et le Lac mélangent librement leurs éthers (unissent leurs forces),
•le Tonnerre et le Vent se heurtent en contact ( s'excitent l'un l'autre),
•l'Eau et le Feu ne se détruisent pas mutuellement ( ne se combattent pas)
 Ainsi les huit trigrammes sont mariés." 
Dans le Bagua de Fu Xi, le ciel en haut domine la terre en bas. Les six autres trigrammes répartis gauche-droite sont des variantes entre ces deux absolus. L'axe vertical autour du taiji associe la terre (trois yin) et le ciel (trois yang), plénitude du yin et du yang. Ils sont les deux extrêmes autour desquels se trouvent les autres trigrammes où yang et yin se mélangent dans des proportions variées.
Du yang pur au yin pur
Les lignes Yao les trigrammes sont progressivement numérotés à partir du centre du cercle vers l'extérieur, avec la plus profonde ligne de Yao numérotée  1, au milieu le numéro 2 et la ligne yao la plus externe  toujours le numéro 3.
Lorsque vous affichez le Bagua prénatal dans le sens des aiguilles d'une montre, les flux du mouvement énergique de Yang pur à Yin pur et retour au Yang pur se fait dans la progression suivante :
• Le TRIGRAMME Qian, 乾, situé dans la partie supérieure, est associé au pic de l'énergie Yang.
• Le TRIGRAMME Xun, laisse pénétrer l'énergie Yin dans l'énergie yang entrant par le bas du trigramme
• Le TRIGRAMME Kan, situé sur le côté droit, est associé au Yin entourant le Yang
• Le TRIGRAMME Gen, Yin pousse le Yang vers le haut.
• Le TRIGRAMME Kun, situé dans la partie inférieure, est associé au pic d'énergie Yin.
• Le TRIGRAMME Zhen, laisse pénétrer le Yin dans le  Yang par le bas du TRIGRAMME.
• Le TRIGRAMME Li, située sur le côté gauche des trigrammes, est associée au Yang entourant le Yin.
• Le TRIGRAMME Dui, Yang pousse le Yin vers le haut.

Ainsi l’on passe du Yang Total ou Absolu au Yin Total ou Absolu.

 
 Cela va constituer un axe central, vertical, du haut vers le bas, qui s’effectue en un stade unique: c’est la création, l’abstrait qui devient concret, l’énergie qui devient matière. Mais cette énergie donne une matière totale et absolue, inerte, sans vie, puisque la force de vie va se constituer et se structurer dans les 6 stades qui suivent et relient le Yin Total au Yang Total.


Tout au long de l’année tourne la roue du Bagua. C’est comme une vague énergétique qui déploie le temps, les cycles. Tout comme inexorablement l’été suit le printemps, les cycles énergétiques du Ba gua influencent les organes et les glandes, les états d’âmes, les plans de conscience les uns après les autres. Les forces et les faiblesses se manifestent, formant des entités positives et négatives, des plans lumineux et obscurs.   

Par recherche, par expérimentation continuelle, on peut le dire, de plusieurs générations de thérapeutes, le Bagua s’est mis en place dans le cercle de l’année. Ce synchronisme entre le déroulement des trigrammes et le fil des trois cent soixante-cinq jours a été retrouvé et mis en forme par l’observation empirique. 

Dans le ciel arrive le vent qui fait tomber la pluie, l’eau qui sculpte les montagnes. Des montagnes naît la terre. Par la foudre tombant sur la terre naît le feu qui fera naître la brume et sa forme condensée le lac dans lequel se reflétera le ciel. Ce synchronisme entre le déroulement des trigrammes et le fil des trois cent soixante-cinq jours a été retrouvé et mis en forme par l’observation empirique.« La transformation c’est l’immuable ».
C’est un ensemble Ciel Terre et c’est de leur jeu que naissent les cycles et l’évolution du monde. (L’obscur et le lumineux s’excitent mutuellement.)

Fu Xi a donc découvert l’édifice du Ciel Antérieur mais ne resta qu’au stade des trigrammes. Wen Wang, en découvrant l’édifice du Ciel Postérieur et sa combinaison possible avec le Ciel Antérieur, en déduit les hexagrammes et le Yi Jing.