Monseigneur le Tonnerre |
Le
dieu du Tonnerre, Monseigneur le Tonnerre, Lei Gong, est une des divinités antiques chinoises
responsable du tonnerre et que la religion moderne a gardées presque sans modification.
Un
dieu du tonnerre décrit comme un hybride anthropozoomorphe ou un colosse est
mentionné dans différents textes anciens depuis les Chants de Chu. A l’origine,
c’était peut -être un hibou : il en a conservé le bec, les ailes et les
griffes, mais il a pris un corps d’homme tout bleu ; sa laideur est proverbiale.
Il est vêtu tout juste d’un pagne, porte un chapelet de tambours et tient de la
main droite un maillet de bois avec lequel il les fait résonner pour produire
le roulement du tonnerre, et de la gauche le stylet dont il frappe les
coupables qu’il a reçu l’ordre de châtier.
Les
religieux taoïstes l’ont décomposé en une collection de divinités qui forment
le bureau du Tonnerre : le président est l’Ancêtre Tonnerre, Lei Zu, qu’on met à la place d’honneur dans
les temples et les chapelles du Tonnerre et au nom de qui sont libellés des
pardons imprimés ; Monseigneur le Tonnerre est un de ses subordonnés, avec
plusieurs autres. Mais la religion populaire n’a pas ratifié cette distinction
et ne connaît aujourd’ hui, comme autrefois, qu’un seul dieu du Tonnerre, qui
est appelé tantôt l’Ancêtre Tonnerre, tantôt le Bodhisattva Monseigneur le
Tonnerre.
Il a
toute une famille. Selon le Shen xian gan
yu zhuan du taoïste Du Guang Ting (杜光庭 850—933?), Lei Gong aurait cinq frères ; l’aîné et
le deuxième sont les plus efficaces, mais le cinquième est incontrôlable et ne
doit jamais être évoqué.
On
lui prête comme assistants Feng Bo (豐伯) qui
produit le vent en agitant une outre de peau de chèvre (remplacé tardivement
par Feng Po Po, Grand-Mère Vent), Yun Tong (雲童) l’Enfant
des Nuages, Yu Shi (雨師)
qui
produit la pluie en trempant la pointe de son épée dans une jarre d’eau et
surtout Dian Mu (電母)
(Mère Éclair), qui produit la foudre avec des miroirs. Jeune femme vertueuse
tuée par Lei Gong qui l’avait crue
gaspilleuse alors qu’elle vidait un bol de nourriture pour sa belle-mère,
l’Empereur de Jade aurait ordonné au dieu du tonnerre de la prendre pour épouse
et assistante en compensation ; les éclairs permettent à Lei Gong de mieux discerner et diminuent les risques d’une autre
méprise.
Monseigneur
le Tonnerre fait du bruit, mais non les éclairs ceux-ci sont produits par la
Mère des Éclairs, Dian Mu, à l’aide
de deux miroirs.
On
raconte que le Seigneur-Roi d’Orient manqua son coup en jouant dans son palais
avec une Fille de Jade à un jeu qui consiste à lancer des baguettes, de façon qu’après
avoir touché terre d’une extrémité elles rebondissent et aillent entrer dans un
grand vase à ouverture étroite ; le Ciel se mit à rire, et de sa bouche ouverte
sortit l’Éclair. La déesse est représentée debout sur un nuage, levant ses deux
miroirs au-dessus de sa tête. A Pékin, on la considère communément comme la
femme du dieu du Tonnerre.
Dian Mu |
Il y
a de nombreux contes sur les mésaventures des petits Tonnerres inexpérimentés :
celui qui, pris dans la fente d’un arbre et ne pouvant se dégager seul, dut son
salut à un bûcheron qui passait ; celui qui, encore maladroit, ne réussissait
pas à s’envoler et finit par se faire assommer à coups de bâton par un paysan
qu’ennuyait le bruit de ses roulements pendant ses essais infructueux ; etc.
Il a
également un rôle justicier et peut causer la mort de personnes qui se sont mal
conduites. Il est le plus souvent représenté comme un humanoïde au torse nu
doté d’un bec d’oiseau ou d’un menton
pointu, d’une paire d’ailes et de serres aux pieds, tenant un ciseau dans la
main gauche et un maillet dans la main droite. Il peut être accompagné de
tambours placés sous ses pieds ou suspendus à côté de sa statue. Très peu de
temples lui sont spécifiquement dédiés. Il est aussi appelé Lei Shen (雷神) ou Lei Zu (雷祖).
Les
sectes taôistes ont élaboré des rites pour l’évoquer, particulièrement à partir
des Song (rite leifa). L'Investiture
des dieux voit en lui Wen Zhong (聞仲), un dignitaire de la
dynastie Shang divinisé.
La
tradition médicale lui attribue un livre de pharmacopée datant du début du IIe
siècle, Lei Gong Yao Dui (雷公药对).
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