Dans le Yi King, livre des mutations, les huit trigrammes de
base du Ba Gua qui permettent de composer les soixante-quatre hexagrammes sont, entre
autres, émanations de l’énergie propre à chaque saison. Le dynamisme des souffles qui aime l’homme et
son environnement selon le cycle des saison est appelé Ordre intérieur du monde
, ou encore Ordre du ciel postérieur.
Tonnerre et éclairs annonçaient pour les Anciens l’arrivée
du Printemps avec les premières pluies et la levée du vent d’est. L’orage
lui-même était considéré comme la manifestation du dragon., les éclairs
provenaient de ses yeux et le tonnerre était sa voix.
Le printemps est représenté par deux
trigrammes :
- Tchen (震)
« le tonnerre, l’éclair, l’éveilleur, le mouvement, l’ébranlement, la
décision, l’impulsivité, la véhémence, la mobilité, l’agitation, ce qui est
fort et croît de façon luxuriante »
Le trigramme Tchen
est le fils aîné qui prend le commandement avec énergie et puissance. Ce
mouvement est si violent qu'il suscite l'effroi. Il a pour image le tonnerre
qui jaillit de la terre et dont l'ébranlement provoque crainte et tremblement. Le printemps est souvent annoncé par un brusque
changement de climat, avec des orages et des coups de tonnerre. Le trigramme Tchen, le tonnerre, symbolise ces
changements brusques qui inaugurent le printemps. C'est l'impulsion qui
intervient au début de toute manifestation, de toute action, l'énergie de la
vie, l'élan, ce qui s'étend.
C’est la période où les Anciens observaient l’apparition
dans le ciel des étoiles « les cornes du dragon » (Arcturius et l’Épi de
la vierge. Ainsi, l’énergie du printemps marque fortement de sa poussée
initiale toute vie naissante ou en voie d’expression, et tout ce qui va
s’élever, à partir de la terre ou de l’obscur, dans une tension exprimant la
montée du Yang.
Placé en
direction de l'est, il inaugure l'année.
« Il est dit «tous les êtres prennent naissance
dans le signe de l’éveilleur, les germes et les bourgeons font leur
apparition ».
Il symbolise la
promptitude, pareille à l'éclair. C'est le mouvement le plus rapide capable de réveiller la nature
endormie par le froid de l'hiver.
Tchen
nous donne l’image de la force créatrice, celle du soleil levant, naissance du
yang. Son dynamisme progresse en intensité tout au long des trois mois de cette
saison. Le « jeune yang » culmine à l’équinoxe, puis se déploie dans
l’expression du yang maximum en été. Souen sous-tend l’idée de mobilité.
Symboles : le dragon, le fils ainé, le bambou jeune
et vert, le roseau, le tonnerre, le tambour, les pieds, le jaune sombre.
Le ciel et la terre produisant le mouvement de création et
de vie, c’est le temps d’expression de l’infinie variété des êtres vivants,
plantes, animaux, hommes, les «dix mille êtres » mais aussi les « dix mille
choses ».
Il est suivi du trigramme Souen, le vent.
-
Souen (巽) « le
vent, le doux, la douce
brise du printemps la diffusion continue, le pénétrant, l'empathie, la
patiente, la respiration et la pensée, l'indécision, les directions
changeantes, l'acte d'entrer, le bénéfice prochain, la capacité à dissoudre la
rigidité, l'intériorisation, le pénétrant »
« Le yang recherche la puissance du yin pour la
première fois et reçoit une fille. C'est pourquoi on l'appelle "la fille
aînée" (un trait Yin qui se glisse doucement sous 2 traits Yang).
Il souffle en direction du sud est, il a pour vocation de
disperser, de disséminer. Son action complète celle du tonnerre. Le doux aide
tous les êtres à devenir purs et à s'épanouir dans la douceur du climat du
printemps.
Souen c'est la brise qui favorise le
déploiement de la végétation sur toutes les terres. Souen, le vent est aussi
nommé l'indécis, pareil au vent qui change de direction. Il incarne
l'indécision par caprice, par humeur toujours changeante. Il représente aussi
la véhémence, comme si trigramme pouvait se transformer en son contraire, le
tonnerre.
Il a comme image le vent ou le
bois, comme propriété la douceur qui pourtant pénètre à la façon du vent ou du
bois qui pousse ses racines. Le principe obscur, qui est en lui-même rigide et
immobile, est dissous par la pénétration du principe lumineux qui se
l'assujettit doucement. Dans la nature, c'est le vent qui disperse les nuages
amoncelés et crée la clarté sereine du ciel. Dans la vie humaine, c'est la clarté
pénétrante du jugement qui anéantit toutes les sombres arrière-pensées. Dans la
vie sociale, c'est l'influence d'une personnalité marquante qui démasque et
dissipe toutes les intrigues nouées dans l'ombre.
Symboles : le coq et le corbeau, la poule, la fille aînée,
le bois, l'étoffe, le travail, les cuisses, le blanc.
Le doux aide tous les êtres à devenir purs et
à s’épanouir dans la douceur du
climat du printemps. Souen c’est la
brise douce qui favorise le déploiement de la végétation sur toutes les terres.
Le vent, Souen, est nommé l’indécis,
pareil au vent qui change de direction. Sur le plan psychologique, il incarne
l’indécision Il représente aussi la véhémence.
Le vent, émissaire du
printemps qui revient, est porteur de cette nouvelle vie après l'hibernation de
l'hiver
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